Lumière sur Steve Ballmer, lieutenant tonitruant de Bill Gates

Steve Ballmer est à la tête de Microsoft depuis 2000 après le retrait de son fondateur, Bill Gates.

Wolfgang Schreiber, PDG de Bugatti, et la persistance du luxe automobile français

Bugatti reste une référence dans le monde de l'automobile. Auréolée par plus de 10 000 victoires en course, un record jamais égalé, cette firme tricolore basée à Molsheim, en Alsace, incarne aujourd'hui encore cet esprit de sportivité et de faste hérités de son flamboyant passé.

L'efficacité énergétique selon Gilles Schnepp, PDG de Legrand

Legrand est un acteur important dans la domotique et les équipements électriques des bâtiments.

Yahoo! et la croissance externe à marche forcée

Pour la première fois depuis deux ans, l’entreprise californienne devance son grand rival Google.

Alain Pons et les ambitions de Deloitte

L’arrivée d’Alain Pons à la présidence de la direction générale de Deloitte France en juin 2010 a changé les perspectives du très réputé cabinet d’audit.

vendredi 26 décembre 2014

Henri Giscard d’Estaing : ambitieux et stratège


Alors qu'une énième bataille fait rage pour la prise de contrôle du Club Méditerranée, on n'a jamais autant parlé de son PDG Henri Giscard d’Estaing.

Le PDG du Club Med, fils aîné de l'ancien président de la République, est né à Paris en 1956. Diplômé de SciencesPo et titulaire d'une maitrise en sciences économiques de l'université d'Assas, il débute sa vie professionnelle en aidant son père lors de la campagne présidentielle de 1981. Il devient également responsable du Mouvement des jeunes giscardiens et conseiller général du Loir et Cher à 22 ans. Il y restera jusqu'en 1992 mais deviendra également directeur de l'institut d'études marketing Cofremca en 1982. Il poursuit dans le secteur privé en entrant chez Boussois-Souchon-Neuvesel-Danone en 1987, puis en devenant directeur général de HP - Lea et Perrins en Grande-Bretagne. Il sera également dans les années 1990 directeur de la banche eaux minérales du groupe Danone.

C'est en 1997 que Henri Giscard d’Estaing rejoint le Club Méditerranée, d'abord en tant que directeur général adjoint chargé des finances, du développement et des relations internationales, puis, à partir de 2001, comme directeur général. Il succède ainsi à Philippe Bourguignon et devient PDG de la marque au trident en 2005. Ses principales actions ont consisté à redresser le groupe en proie à de grosses difficultés financières. Il a notamment repositionné l'entreprise vers le haut de gamme et cédé les filiales Jet Tours et Club Med Gym.

A la tête du Club Med, Henri Giscard d'Estaing a touché une rémunération globale de 1 178 843 € en 2013, figurant ainsi à la 81 e position du classement des patrons les mieux payés en 2013 sur un total de 124 dirigeants.

La récente bataille boursière que se livre un homme d'affaires italien, Andrea Bonomi, et un conglomérat chinois, Fosun, pour le contrôle du Club Med met à dure épreuve son PDG. Interview par France Info, il a toutefois affirmé Nous allons continuer à nous développer, notamment dans les Alpes. Notre objectif, c'est la croissance, y compris en France". Et il précise : "Le Club Med ne deviendra pas chinois" même si le développement en Asie reste la priorité du Club Med : "L'Asie représente aujourd'hui les 3/4 de notre résultat". 

vendredi 19 décembre 2014

Les spécificités des patrons français

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Quinze grands patrons français se sont exprimés sans fard et en toute franchise dans un documentaire diffusé par France 3 le 12 décembre dernier et intitulé "La France des grands patrons".

Pas moins de 15 patrons et ex-patrons parmi lesquels Maurice Lévy (Publicis), Bertrand Collomb (Lafarge), Anne Lauvergeon (ex-PDG d'Areva), Alexandre Bompard (Fnac), Jean-Pierre Clamadieu (Solvay), Clara Gaymard (General Electric France), Xavier Huillard (Vinci), Pierre Pringuet (Pernod Ricard) et Xavier Fontanet (ex-PDG d'Essilor) se sont exprimés sur des sujets aussi divers que leur rôle de chef d'entreprise, leur vision de l'Europe, leurs relations avec les actionnaires ou encore leur niveau de rémunération.

Le fait qu'ils s'expriment a permis aux Français de mieux les appréhender et peut-être de revoir leurs opinions, souvent défavorables. Aux yeux des citoyens, la patron d'une grande entreprise, à la différence de celui d'une PME, est souvent accusé de percevoir des rémunérations excessives, de délocaliser en privant la France de précieux emplois ou encore de contribuer toujours davantage à la financiarisation de l'économie. Selon le réalisateur du documentaire, Laurent Jaoui, le film montre en effet que les grandes entreprises françaises largement internationalisées ont des taux de croissance très supérieurs à ceux de l'économie française et l'écart ne fait que se creuser.

Cette montée en puissance des grands groupes qui rejaillit très fort dans la sphère politique inquiète les citoyens dans leur rapport à la démocratie mais également à leur rôle de consommateur. Ce dernier ne cesse de réclamer davantage de marge de manœuvre pour impacter la vie des entreprises et les produits et services qu'elles commercialisent.

Pour le réalisateur, une dimension également intéressante est le fait de montrer qu'à la différence des politiques qui voient la France depuis la France, les grands patrons, eux, voient la France depuis le monde, et cela fait une énorme différence. Les points de vue sont totalement distincts, voire contraires. Les patrons ont ainsi souvent une vision plus dure de leur pays que ne l'ont les politiques, ce qui peut être pour eux une forme de souffrance. Ainsi, Laurent Jaoui relève dans une interview accordée à Challenges : " D’un côté, ils ne sont plus aimés dans leur propre pays et de l’autre, ils reçoivent tous les honneurs. C’est vécu de manière schizophrène et presque douloureuse". Et il illustre ses propos en parlant de Christophe de Margerie, patron de Total récemment et brutalement décédé : "Je pense qu’il était profondément patriote, profondément attaché à la France et dans une position impossible à tenir. C’est assez étrange dans le cas de certains de ces patrons que l’affect et l’émotionnel puissent autant être ressentis."


Interview de Laurent Jaoui - La France des... par institutdelentreprise

vendredi 12 décembre 2014

Patrick Pouyanné : un fonceur qui sait aussi écouter


Après le décès accidentel de son PDG, Christophe de Margerie, le groupe Total a rapidement nommé Patrick Pouyanné à la tête du groupe, même si celui-ci ne sera que Directeur Général pendant un an avant d'endosser le titre de PDG.

Patrick Pouyanné a 51 ans. Il est né en Normandie mais s'installe rapidement dans la région du Sud-Ouest. Il remonte à Paris pour faire ses études, d'abord à l'école Polytechnique, puis à l'école des Mines. Il débute sa carrière au ministère de l'Industrie, puis rejoint le cabinet d'Edouard Balladur, entre 1993 et 1995, alors premier ministre. En 1995 et 1996, il continuera par le cabinet de François Fillon lorsque celui-ci occupait le poste de ministre des Technologies de l'Information et de l'Espace. C'est lui qui sera l'artisan de la transformation de France Télécom en une société anonyme.

C'est à 33 ans que Patrick Pouyanné quitte l'administration pour intégrer le secteur privé et plus précisément Elf où il va prendre en charge l'activité d'exploration et de production en Angola et au Qatar. Il monte peu à peu les échelons en devenant en 2002 directeur financier de la division exploration-production d'Elf, puis, en 2006 directeur de la stratégie du groupe. Il rejoint la branche chimie et pétrochimie en 2011 et devient directeur général de la branche raffinage-chimie en 2012.

Il est reconnu pour communiquer sereinement avec les syndicats, lesquels lui reconnaissent une capacité d'écoute mais tout de même un caractère bien trempé. Le Monde relate : " Dans le groupe Total, M. Pouyanné a la réputation d’être un homme de caractère et un fonceur. « Il a une vitalité incroyable, une intuition énorme et une rapidité d’action car il n’a peur de rien, souligne un de ses proches. Quand il prend une décision, il le fait sans état d’âme. » En contrepartie, il peut être parfois volcanique." Ce dernier trait de caractère aurait toutefois tendance à s'estomper si l'on en croit les responsables de Total. Les Echos écrivent aussi : "Un physique de géant, un esprit qui tourne à 100 à l’heure : on ne peut dénier au futur directeur général de Total - « Papou » en interne - ni sa forte présence, ni ses compétences." A noter enfin que Patrick Pouyanné est père de quatre enfants, fan de rugby et a été classé au tennis.

vendredi 5 décembre 2014

Ce que gagnent vraiment les grands patrons


La société Proxinvest publie son 16ème rapport annuel sur la rémunération des dirigeants des sociétés du SBF 120. Globalement, les salaires des grands patrons augmentent mais les inégalités se creusent.

Alors que les actionnaires des grands groupes français ont pu, pour la première fois cette année, voter la rémunération des dirigeants (« Say On Pay » ), Proxinvest, société de conseil aux investisseurs, publie pour la seizième année consécutive son rapport sur la rémunération des dirigeants. Sa spécificité est de valoriser l’ensemble des formes de rémunération des dirigeants (fixe, bonus annuel, jetons, avantages en nature, stock-options, actions gratuites de performance, plans d’intéressement en numéraire et autres formes indirectes de rémunération).

L’analyse met en exergue un paradoxe : la rémunération maximale socialement acceptable de Proxinvest (240 SMIC, soit 4,76M€) est désormais dépassée par 18 présidents exécutifs contre seulement 13 en 2012. Malgré cette dérive, la rémunération totale moyenne des présidents exécutifs des 120 plus grandes sociétés françaises cotées n’a augmenté que de 1,2% en 2013 et atteint 2 909 000€.

Concernant les patrons du CAC 40, Le Figaro rapporte qu' "après avoir baissé de plus de 6% en 2012, leur rémunération totale moyenne a encore reculé de 2% l'année dernière. Un grand patron de la Bourse de Paris n'a ainsi touché en moyenne «que» 3,968 millions d'euros," Pour Proxinvest, certains comportements vertueux ainsi que la nouvelle pression de l’Etat actionnaire ont donc eu un impact modérateur qui a contrebalancé les excès de certaines sociétés.

C'est Arnaud Lagardère, gérant associé commandité de Lagardère SCA, qui est cette année en tête du classement avec une rémunération totale de 16,6M€ (+296%), rémunération qui s'explique par la plus-value réalisée lors de la cession d'EADS.

Parmi les dérives notées par Proxinvest, Loïc Dessaint, directeur général, cite notamment le patron de LVMH Bernard Arnault qui, avec une rémunération s'élevant à 11 millions d'euros est le patron le mieux payé du CAC 40. Ce montant s'explique grâce à « des rémunérations variables élevées par rapport à des résultats pas très bons ». Il cite également l’ancien dirigeant d’Havas, David Jones qui a gagné 9,9 millions d’euros et dont l’indemnité de départ de 5,4 millions d’euros « ne semble pas conforme au code Afep-Medef ». Enfin, Chris Viehbacher, qui a empoché 8,6 millions d’euros, est cité car débarqué de Sanofi avec un bonus d'1,7 million d’euros. Enfin, il est à noter qu'entre Bernard Arnault et Henri Proglio, ancien patron d'EDF, qui a gagné 457 000 euros, l’écart de rémunération totale est de 24 fois.

vendredi 28 novembre 2014

Philippe Luscan : nouveau patron de Sanofi France


Suite au départ de Christian Lajoux à la tête de Sanofi France, c'est Philippe Luscan qui assumera la direction des activités françaises du géant pharmaceutique.

Sanofi vit des moments agités depuis quelques mois. Fin octobre, Chris Viehbacher, PDG, a été débarqué par son conseil d'administration et est remplacé par interim par Serge Weinberg, président du conseil d'administration. Christian Lajoux, qui occupait le poste de directeur France depuis 2008 est quant à lui remplacé par Philippe Luscan, qui était jusqu'à aujourd'hui vice-président en charge des affaires industrielles globales.

Philippe Luscan, 52 ans, est diplômé de l'Ecole Polytechnique et de l'Ecole des Mines de Paris. Il a démarré sa carrière chez Danone en 1987 puis a rejoint Sanofi en 1990, en tant que directeur d'usine à Sisteron (Alpes-de-Haute-Provence). Il a par la suite pris la responsabilité de la direction industrielle de Sanofi aux Etats-Unis puis celle de la Supply Chain avant d'être, en 2006, nommé vice-président de la branche Chimie de Sanofi. En 2008, il prend en charge les affaires industrielles globales, poste occupé jusqu'à sa récente nomination.

En tant que patron de Sanofi France, Philippe Luscan présidera le comité stratégique, lequel rassemble les activités commerciales, industrielles et la recherche. C'est également lui qui dirigera le comité de groupe en charge des relations avec les syndicats.

Sanofi doit par ailleurs trouver un successeur pour Christopher Viehbacher. Les Echos rapportent que les chasseurs de tête cherchent à recruter "l'oiseau rare" : Le conseil d’administration de Sanofi aurait ainsi sondé le directeur général du géant pharmaceutique britannique AstraZeneca, Pascal Soriot, pour succéder à Chris Viehbacher. Mais le Français, qui a repoussé cette année avec succès l’OPA hostile de Pfizer -une tentative à 117 milliards de dollars, aurait décliné la proposition, écrit jeudi Bloomberg citant une source interne." Bloomberg aurait eu communication d'autres candidats potentiels : Olivier Bohuon, actuel directeur général de Smith&Nephew (société spécialisée dans les dispositifs médicaux de haute technologie) ; Roch Doliveux, ex-Union chimique belge (entreprise de biopharmaceutique) et Bernard Poussot, ex-patron de Wyeth, le labo pharmaceutique américain.

vendredi 21 novembre 2014

Satya Nadella, successeur de Steve Ballmer, veut transformer Microsoft


La première visite à Paris de Satya Nadella, en tant que nouveau patron de Microsoft est l'occasion de brosser le portrait du successeur de Steve Ballmer, accueilli en France comme un chef d'Etat.

Satya Nadella a été reçu jeudi 13 novembre au soir à Matignon, par le Premier ministre Manuel Valls et par le ministre de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron. Et même si l'ordre du jour est resté confidentiel, on devine qu'il a été question d'un éventuel investissement dans l'entreprise française Dailymotion.

A la tête du groupe originaire de Redmond, Satya Nadella dirige en réalité la deuxième capitalisation boursière derrière Apple, à près de 409 milliards de dollars. Nommé CEO de Microsoft en février 2014, il était entré au service de Microsoft en 1992. Né en Inde en 1967, il obtient dans ce pays un diplôme d'ingénierie en électronique et communication, puis aux Etats-Unis un master en information ainsi qu'un MBA à l'Université de Chicago.

Chez Microsoft, Satya Nadella est d'abord passé par le département de R&D de la division des Services connectés avant de devenir, en février 2011, vice-président de la division Business Serveurs et outils, une division réalisant 19 milliards de dollars de chiffre d'affaires, soit un quart des revenus du groupe. C'est lui qui a notamment opéré la mutation du modèle économique de la division Service Client vers le cloud computing et le cloud services en 2013.

Depuis sa nomination au poste de PDG le 4 février 2014, Satya Nadella œuvre pour transformer la culture de l'entreprise vers davantage de fluidité dans les process. En juillet dernier, il a annoncé que 14% des effectifs seraient supprimés d'ici 2015, soit 18 000 postes afin de mieux se positionner vis à vis de ses 2 concurrents que sont Google et Apple.

A Paris, le CEO international est venu rendre visite aux entrepreneurs français, au Demo Day de Microsoft Ventures, l'accélérateur parisien de start-up lancé par le groupe en 2013. Arrivé très en retard, Satya Nadella a déclaré : "Nous voulons soutenir le succès de ces entrepreneurs et les aider à accéder au marché". Il ne s'est en revanche pas exprimé sur le sujet qui avait provoqué une polémique, à savoir une récente déclaration lors d'une conférence sur la place des femmes dans le secteur de l'informatique. Il y avait déclaré que, pour une femme, ne pas demander d'augmentation donnait un «bon karma» et pouvait améliorer la relation avec son employeur.

vendredi 14 novembre 2014

Les Français aiment les entreprises et les patrons


Deux récents sondages montrent que le rapport des Français aux entreprises et à leurs patrons est globalement très positif.

Un premier sondage effectué par Opinion Way, intitulé "J'aime ma boite" et publié en octobre dernier démontrait que pas moins de 70% des Français "aiment leur boite". Parmi les résultats marquants : 75% des cadres se sentent chez eux dans leur entreprise et 77% des Français pensent que les meilleurs amis des entreprises sont les salariés eux-mêmes. Petit bémol, les sondés étaient 80% à souhaiter que leur patron prenne en compte les répercussions de leur travail sur leur vie privée.

Selon Opinion Way, ce sondage révèle une affectivité croissante de la part des salariés vis à vis de leur entreprise, en exprimant une demande claire à leur patron et managers de prendre en compte l'équilibre entre leur vie privée et professionnelle. Les Français se sont appropriés leur entreprise et cet élément, selon l'institut d'étude, est tout à fait inédit. Ce sont les salariés de province, les cadres et les 30-44 ans qui représentent le plus cette tendance. Il n'existe pratiquement pas de différence au niveau de la taille de l'entreprise ni de son secteur d'activité. Et si les Français ressentent dans leur grande majorité une bonne ambiance dans leur entreprise, ils l'attribuent à la personnalité de leur patron avant tout, puis à leurs collègues et enfin à eux-mêmes.

Le magazine Capital a publié quant à lui début novembre un sondage en partenariat avec Advent sur la cote des patrons aux yeux des Français. Là encore, les deux-tiers des grands patrons évalués sont notés positivement par les sondés, et en tout état de cause, bien mieux que les représentants de l'Etat. En tête arrive Michel-Edouard Leclerc, avec 74% d'opinion favorable. Est-ce son parcours qui en fait un exemple ou ses négociations avec le gouvernement pour faire bouger les lignes de la grande distribution et défendre le pouvoir d'achat ? Toujours est-il que les Français semblent apprécier les patrons qui "sont partis de rien" pour arriver très haut. Les success stories sont toujours aussi remarquées. Et celles ne Xavier Niel (Free), de Marc Simoncini (Meetic et Sensee) et d'Antoine Granjon (Vente-privée) n'ont pas échappé aux Français qui préfèrent ces figures de self-made man à celles de patrons ancestraux tels que Vincent Bolloré, Bernard Arnault ou Arnaud Lagardère, bien que conservant une majorité d'opinions favorables.

Enfin, le patron-modèle des Français est un étranger. Il s'agit de Bill Gates qui a su concilier un empire et une activité caritative de premier plan grâce à sa fondation humanitaire.

vendredi 7 novembre 2014

SFR Numericable accueille Colette Neuville dans son conseil d'administration


La présidente de l'Adam (Association de défense des actionnaires minoritaires) siègera désormais au CA de SFR Numericable comme administratrice indépendante. Agée de 77 ans, Colette Neuville est aussi administratrice chez Atos et Eurotunnel.

La "passionaria des minoritaires" comme aiment à la surnommer les médias est juriste et économiste. A 20 ans, elle est la lauréate de la faculté de droit de Caen, intègre SciencesPo en deuxième année et en sort à 21 ans avec deux diplômes : en économie publique et en sciences économiques. De nombreuses années plus tard, en 1991, elle fonde l'Adam et en est aujourd'hui la présidente. Elle est également membre du conseil d'administration de Euroshareholders, une organisation européennes d'actionnaires créée en 1992 et dont le siège est à Bruxelles.

En 2005, elle a rejoint le CA d'Eurotunnel où elle a toujours oeuvré en faveur des petits actionnaires dans un contexte très compliqué à l'époque. Affaire non moins compliquée, celle d'EADS où elle a dénoncé les défauts d'information et le rôle joué par certains analystes financiers de la banque Morgan Stanley pendant une période où le cours de la société a été porté jusqu'à 34 euros en mars 2006 avant de revenir en 2008 à moins de 14 euros.

Interrogée par BFM TV suite à sa nomination au conseil d'administration de SFR Numericable, Colette Neuville a déclaré : "J’ai accepté car c’est la suite logique de mon action précédente. Je suis indépendante et je vais le rester. Je ne serai ni d’un côté ni d’un autre. L’actionnaire principal Altice aura besoin de dividendes importants pour rembourser sa dette, ce qui peut conduire à des conflits d’intérêts potentiels avec l'intérêt de la société et celui des minoritaires".

En 2002, le quotidien Libération lui avait consacré un long article dans lequel elle revenait sur ce qui l'a motivé à créer l'Adam : « J'avais trouvé la méthode : on part d'un cas particulier, un épisode boursier où les petits actionnaires sont malmenés, on le porte sur la scène juridique et médiatique. Et on se sert de l'opinion publique pour modifier les règles du jeu. » Et d'ajouter : « Une société cotée en Bourse se doit de réaliser des bénéfices, mais conformément à son contrat et dans l'égalité de traitement de tous ses actionnaires.»

vendredi 31 octobre 2014

Serge Kampf : discrétion et passions

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La sortie du "Serge Kampf, le plus secret des patrons français" est l'occasion d'en savoir un peu plus sur le fondateur de Capgemini, l'un des groupes leaders en services informatiques.

Serge Kampf, patron français d'origine suisse, licencié en droit et en économie, a eu 80 ans cette année. Malgré sa discrétion sur la scène du patronat français, il est connu pour avoir créé avec trois collègues la Sogeti, en 1967, à Grenoble. Il n'avait à l'époque que 30 ans et avait pour ambition de dépasser IBM. Et c'est en prenant une dimension internationale que l'entreprise devient Capgemini, une multinationale qui sera cotée au CAC 40. Le livre qui lui est consacré raconte la trajectoire de ce fils de militaire qui, après bien des péripéties, verra les effectifs de son entreprise passer de 3 à 140 000 personnes dans le monde".

En plus de s'être dédié à son groupe, Serge Kampf est peut-être plus connu pour ses valeurs et sa passion pour le rugby. Vice-président des Barbarians et actionnaire de plusieurs clubs français (Biarritz Olympique et Grenoble), il est toujours l’un des principaux mécènes de « l’Ovalie ». Une tribune du Parc des sports d'Aguiléra de Biarritz porte d'ailleurs son nom. En octobre, pour fêter ses 80 ans, Serge Kampf a organisé une fête grandiose de 5 jours au Brésil où il a invité la famille du rugby au grand complet.

D'après le classement des plus grandes fortunes publié chaque année par le magazine Challenges, Serge Kampf se place au 241ème rang avec 245 M€ (contre 177 M€ en 2013). En septembre dernier, Serge Kampf, président du conseil d'administration ainsi que le directeur financier adjoint Lucia Sinari Thomas ont vendu des actions de la SSII. Serge Kampf a cédé le 15 septembre pour 580.236 euros d’actions à un prix unitaire de 58,02 euros. A noter que l'action Capgemini a progressé de 18% depuis le début de l’année, de 27% sur un an et de 128% en trois ans (hors dividendes).  

En mai 2012, Le Monde lui consacrait un article où il évoque son parcours et indique : "J'ai hésité entre trois métiers : conducteur de tramway, pilote de chasse et journaliste.". Il a finalement fait le bon choix, celui de devenir un entrepreneur hors norme et à la success story inspirante pour les générations futures.

Serge Kampf : Le plus secret des grands patrons français / Tristan Gaston-Breton. Tallandier, 2014.

vendredi 24 octobre 2014

Le discret Jean-Bernard Levy passe de Thalès à EDF


François Hollande n'a pas reconduit Henri Proglio à la tête d'EDF et lui a préféré Jean-Bernard Lévy, actuel PDG de Thalès. L'occasion de revenir sur le riche parcours de ce polytechnicien aujourd'hui âgé de 59 ans.

Ce père de famille de quatre enfants est né dans la banlieue parisienne, à Suresnes, a intégré l'école Polytechnique en 1973 et dans la foulée l'école TélécomParisTech. C'est comme ingénieur à France Télécom qu'il débute sa carrière, à Angers, en 1979 mais dès 1982, il y assumera des responsabilités administratives, en tant que responsable de la gestion des cadres supérieurs et des budgets de personnel, puis en tant qu'adjoint au chef du service du personnel.

En 1986, il entre dans le milieu des cabinets ministériels, intégrant celui de Gérard Longuet, à l'époque secrétaire d'état, puis ministre délégué chargé des Postes et Télécommunications. Il fait alors office de conseiller technique et évolue vers le poste de conseiller pour les affaires internationales et industrielles. Pendant la période où le parti socialiste revient au pouvoir, Jean-Bernard Levy fait une incursion à la direction des satellites de télécommunication du groupe Matra-Hachette mais ils retourne auprès de Gérard Longuet en 1993, ce dernier étant devenu ministre de l'Industrie, des Postes et Télécommunication et du Commerce extérieur.

En 1994, il réapparait à la tête du groupe Matra-Hachette, et devient PDG de Matra Communication en 1995, et jusqu'en 1998. Cette année là, Jean-Bernard Levy change de secteur et s'oriente vers la finance. Il prend la direction générale d'Oddo et Cie et en devient associé gérant en 2002. Puis le dynamique patron part chez Vivendi où il prend la présidence du directoire en 2005. C'est ensuite la direction de la filiale SFR qui lui revient en mars 2012, avant de quitter Vivendi en juin 2012, pour divergence avec le président du conseil de surveillance, Jean-René Fourtou. En décembre de la même année, il est nommé à la tête du groupe Thalès.

Cette carrière exemplaire lui a permis d'obtenir des rémunérations élevées. En 2012 notamment, il a gagné 3,9 millions d'euros grâce à son départ de Vivendi. Chez Thalès, sa rémunération était d'environ 1 million d'euro. En 2012, toujours, il était le 5ème patron le mieux payé de France, juste derrière un autre Lévy, Maurice Lévy, patron de Publicis. Enfin, d'après le magazine Capital, Jean-Bernard Levy est passionné de musique et particulièrement de piano ainsi que de romans policiers.


vendredi 17 octobre 2014

Carl Icahn, le retour


Pour Carl Icahn, Apple, la plus grande entreprise du monde, n'est pas assez grande. L'investisseur activiste demande à Tim Cook, patron d'Apple, d'accélérer ses rachats d'actions afin de soutenir son cours de Bourse. Qui est cet homme d'affaires milliardaire qui se dit lutter contre la passivité des PDG et qui est réputé pour ses passes d'armes avec la direction des entreprises ?

Son nom complet est Carl Celian Icahn et il est né en 1936 à New York. Cet homme d'affaires de 78 ans est milliardaire. Sa fortune, selon le magazine américain Forbes, est évaluée à plus de 20 milliards de dollars.

Après des études à la prestigieuse université de Princeton et à l'université de New York, il se lance dans les affaires et constitue sa fortune dans les années 1980 où il passe pour être la "terreur de Wall Street". A cette époque, comme beaucoup d'autres hommes d'affaires, il spécule sur les junk bonds du financier Michael Milken. Cet épisode de sa vie a d'ailleurs inspiré Oliver Stone pour le personnage de Gordon Gekko du film Wal Street.

Aujourd'hui, Car Icahn est propriétaire de plusieurs entreprises dont American Real Estate Partners, XO Communications et American Railcar. Il possède également des parts dans de nombreuses autres sociétés comme National Energy group, Hollywood Entertainment et Yahoo!. Très habile en affaire, c'est un habitué des OPA hostiles et des raids contre les entreprises qu'il convoite. En 2005, il prend une participation de 3,3% du capital de la Time Warner et essaye de mener une partie des actionnaires contre le projet de Richard Parsons (qui fut ensuite nommé PDF du groupe jusqu'en 2008). Cette manoeuvre échoua mais n'a pas pour autant découragé Carl Icahn qui lance en 2006 une OPA à 10 milliards de dollars sur une entreprise de tabac sud-coréenne.

Plus récemment, l'investisseur a jeté son dévolu sur le loueur de voitures Hertz, en prenant fin août 2014, une participation de 8,48% dans son capital, au moment même où l'entreprise est soupçonnée d'avoir fait de graves erreurs comptables. Il a expliqué que les titres de Hertz étaient sous-évalués a évoqué un "manque de confiance dans la direction" du groupe. Il n'excluait pas d'ailleurs demander un siège au conseil d'administration du groupe....

Les observateurs du monde des affaires affirment que "Carl is back". Plus dynamique et féroce que jamais, il s'est attaqué depuis 2012 à plus d'une dizaine de poids lourds de la bourse américaine. A qui le tour ?

vendredi 10 octobre 2014

Stéphane Richard, pur produit du patron à la française



A l'occasion du show Hello d'Orange au cours duquel le PDG de l'opérateur, Stéphane Richard, a présenté les nouveautés de la rentrée, que savons-nous de ce patron présent sur tous les fronts d'un secteur hautement concurrentiel ?



L'annonce qui a fait le plus de bruit lors du Show Hello a sans doute été la prochaine disponibilité (en novembre 2014) de la plateforme de vidéos à la demande Netflix pour les clients Orange. C'est une des réponses que le patron d'Orange va apporter face à la nouvelle configuration du marché où SFR et Numericable, une fois rapprochés, constitueront le principal concurrent de l'opérateur.

Stéphane Richard a eu 53 ans en août dernier. Diplômé d'HEC et de l'ENA, il a d'abord exercé en tant qu'inspecteur des finances. C'est en 1991 qu'il intègre le cabinet de Dominique Strauss-Kahn, alors ministre délégué à l'Industrie et au Commerce extérieur, en tant que conseiller technique. Il y restera un an et sera embauché en 1992 à la Compagnie générale, alors dirigée par Jean-Marie Messier. En 1997, il en est nommé directeur adjoint et, à partir de 2003, il devient directeur général adjoint de Veolia Environnement et de Veolia Transport (qui s'appelait Connex à l'époque). En 2007, il retourne dans le public comme directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo, ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi. Christine Largarde, qui succède à Jean-Louis Borloo, gardera Stéphane Richard à ses côtés.


jeudi 9 octobre 2014

Complémentaires santé : la mutuelle SMI mise sur la qualité de service

Sur le marché des complémentaires santé, cohabitent des acteurs de taille et de nature très différentes, qui subissent actuellement d’importants bouleversements liés aux évolutions économiques et législatives. Dans ce contexte, la mutuelle SMI a fait le choix de se distinguer par un positionnement orienté sur la qualité de service.



Un ADN mutualiste

Fondée en 1926, SMI est une mutuelle qui propose des contrats de complémentaires santé et de prévoyance. Elle est notamment spécialisée dans les contrats collectifs sur-mesure, souscrits et co-financés par les employeurs à destination de leurs salariés, qui représentent aujourd’hui plus de 75% des cotisations qu’elle perçoit. Elle accompagne ainsi ses clients dans l’élaboration de contrats adaptés à leurs spécificités.

De ce fait, la qualité du conseil est un impératif, et ce dès l’amont du processus, notamment dans un contexte législatif complexe. « Nos équipes cultivent une expertise qui nous permet d’accompagner efficacement les professionnels dans le cadre de la mise en place de tels régimes de protection sociale », explique Bertrand Da Ros, son directeur général. D’ailleurs, « afin d’aider [les] dirigeants dans la compréhension de la réglementation en vigueur et à venir, nous organisons régulièrement des symposiums qui ont pour vocation de présenter ces dispositifs réglementaires », précise-t-il.

Par ailleurs, en tant que mutuelle, SMI est une organisation à but non lucratif dont tous les bénéfices sont mis en réserve pour renforcer ses fonds propres et garantir aux adhérents ses engagements dans la durée.

Assurer la qualité des relations avec les adhérents

C’est dans cette optique que la mutuelle SMI a mis en place en 1995 une plate-forme téléphonique d’interface avec ses adhérents. A une époque où l’on cherchait surtout à comprimer les coûts générés par les centres d’appel et où leur externalisation était monnaie courante, l’entreprise a fait le choix d’internaliser ce service, considéré comme hautement stratégique. Selon Bertrand Da Ros, c’est une exigence de performance opérationnelle qui a dicté cette décision : il fallait proposer aux adhérents « un suivi à la fois réactif et au plus près de leurs besoins, le tout en leur donnant l’assurance d’une parfaite confidentialité et d’une véritable expertise en matière de soins de santé ».

Pour maintenir la qualité de ce service de téléconseil à son plus haut niveau, la mutuelle a décidé, en complément de la certification ISO9001 obtenue en 2010 pour le système de management de la qualité de l’ensemble de ses processus, de le soumettre à un processus d’audit régulier à travers un programme nommé Qualiscope. Deux types d’informations sont recueillis et analysés dans ce cadre : la qualité « objective » du service d’abord, qui se base sur des indicateurs clés de performance mesurables (comme la durée de mise en relation), ainsi que sur l’évaluation issue des résultats d’appels « tests » passés par le cabinet d’audit. D’autre part, est évaluée la qualité telle qu’elle est perçue par les adhérents, grâce à des enquêtes de satisfaction détaillées qui s’intéressent à des critères comme la compréhension des besoins, la qualité des réponses ou encore la courtoisie. Les derniers chiffres obtenus par SMI lui permettent d’afficher de très bons résultats : les notes globales sur ces deux aspects se situent entre 8 et 9 sur 10.

Mais l’intérêt d’une démarche comme Qualiscope est justement de ne pas se contenter d’un résultat ponctuel, aussi satisfaisant soit-il. L’audit ainsi réalisé est en effet régulier (les rapports sont trimestriels) et permet de repérer, en continu, les points forts, mais aussi les points à améliorer. Si la démarche est exigeante, les bénéfices à en tirer pour la qualité du conseil et du service sont bien réels. Il faut d’ailleurs noter que cette posture répond à une tendance de fond bien visible : les consommateurs cherchent désormais une expérience client de meilleure qualité. Le dernier baromètre de la relation client indiquait ainsi que 72% des français étaient prêts à payer plus cher s’ils avaient l’assurance d’obtenir un service de meilleure qualité (*).

Une expertise reconnue sur les contrats collectifs

La stratégie de la Mutuelle SMI de miser sur la qualité du conseil lui a permis de se positionner comme un acteur de référence sur le marché. Fin 2013, elle a ainsi pu rejoindre la SGAM Covéa, un important regroupement d’assurances mutualistes. Lequel avait alors déclaré, par la voix de son président Thierry Derez, que « l’affiliation de SMI à la SGAM [venait] conforter la capacité de Covea à se positionner comme un acteur significatif en santé et prévoyance collective ».

Le positionnement comme l’expertise de SMI sont effectivement des atouts précieux dans le contexte législatif actuel, marqué par les effets de la loi sur la sécurisation de l’emploi. Celle-ci imposera dès le 1er janvier 2016 à toutes les entreprises de souscrire à une complémentaire santé qu’elles devront proposer à leurs employés. Une révolution du secteur de la prévoyance collective est donc à anticiper, avec toutes les incertitudes et risques que cela induit : positionnement des complémentaires santé (et des sur-complémentaires) par rapport à la protection minimale de la Sécurité Sociale, choix des acteurs du secteur par les entreprises et les branches sectorielles, transformation de la structure du marché… Et ces défis auxquels devront faire face les assureurs santé ne seront pas sans conséquence sur le système français tout entier de l’accès aux soins.


vendredi 3 octobre 2014

Frédéric Salles créateur de Matooma et de la Matoocard

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"L’ascension fulgurante de Matooma illustre la vitalité du marché. Après seulement 20 mois d’existence, Matooma a tout de la « success story à la française ».  Avec plus de 600 clients qui lui font confiance dans les domaines de la santé, de l’énergie, de l’industrie et de la sécurité et 30 partenaires industriels, Matooma a réalisé en 2013 un chiffre d’affaires de 1 000 000 d’euros et un résultat net positif." En juin 2014, France Info résumait ainsi le parcours de la très jeune société Matooma créée en 2012 et donnait la parole à son créateur et président Frédéric Salles, 38 ans, ex-consultant pour IBM dans les systèmes collaboratifs, puis responsable du segment SIM chez SFR.

Son idée, la création d’une carte SIM universelle, multi-réseaux la « Matoocard » qui scanne lors de son installation tous les réseaux d’opérateurs et permet ainsi aux objets connectés, du type alarmes, téléassistance, ou conteneurs de poubelles, de communiquer en permanence avec des serveurs à distance.
A chaque instant et partout, en France ou en Europe, elle s’appuie sur deux éléments la qualité et la puissance du réseau ce qui garantie la sécurité et la continuité de service. Autres attraits la simplicité de gestion et d’installation en temps quasi immédiat. Un véritable atout  pour les objets communicants gérés à distance.


vendredi 26 septembre 2014

Jack Ma ou comment un professeur d'anglais est devenu le géant du e-commerce en Chine


«Nous voulons être plus grands que Wal-Mart. Nous espérons que dans 15 ans, les gens disent que c’est une entreprise comme Microsoft, IBM, Wal-Mart. Ils ont changé, et ont façonné le monde. » Tels sont les propos tenus par Jack Ma, fondateur d'Alibaba récemment introduit en bourse.

Pour l'instant, les projets de Jack Ma n'ont rien d'irréalisable. Lors des premiers échanges sur le New York Stock Exchange, le titre cotait 92,7 dollars, soit 24,7 dollars de plus que son prix d'entrée. L'action flambe donc de plus de 36%, bien au delà des prévisions les plus optimistes. Le géant chinois du e-commerce lancé en 1999 a ainsi levé 33 milliards de dollars, en battant Facebook et Yahoo!.

Son patron, Jack Ma, 49 ans est devenu en quelques années un chef d'entreprise emblématique sur la scène internationale grâce à l'incroyable success story d'Alibaba. Ce professeur d'anglais, Ma Yun de son vrai nom, est né sous le régime de Mao et a grandi dans la ville d'Hangzhou, capitale de la région du Zhejiang. Cette ville située à 200 kilomètres au sud-ouest de Shanghai, est très touristique et c'est grâce aux services offerts aux touristes étrangers que le jeune Jack Ma apprend l'anglais. Il deviendra par la suite professeur d'anglais.

La découverte d'Internet marque un tournant dans sa vie. Il pressent que c'est une véritable révolution qui se prépare, y compris en Chine. En 1995, il crée ses premières pages web et en 1999, il lance Alibaba pour faciliter les relations entre les entreprises et leurs fournisseurs grâce à Internet.

Dès le début des années 2000, il se tourne vers les consommateurs finaux et lance un autre site de e-commerce baptisé Taobao, sorte de place de marché virtuelle à l'instar d'eBay. Ebay devient d'ailleurs son concurrent n°1 et il semble qu'il ait gagné une première manche en 2006, année où le géant américain se retire du marché chinois. Vient ensuite le lancement de Tmall, en 2008, une nouvelle plateforme qui attire de nombreux distributeurs du monde entier. Enfin, il crée un moyen de paiement en propre : Alipay pour gérer les transactions sur l'ensemble de ses sites. Aujourd'hui, Alibaba, c'est 71% de part de marché sur les achats en ligne en Chine.

Sa fortune, Jack Ma, la détient notamment du produit de la vente de ses parts dans Yahoo, qui lui a rapporté personnellement 700 millions de dollars. En 2013, le magazine Forbes estimait sa fortune à 3,4 milliards de dollars, faisant de Jack Ma le 11ème Chinois le plus riche. En janvier 2013, Jack Ma a décidé de raccrocher et de quitter ses fonctions. Il a laissé la main à Jonathan Lu qui a été l'artisan de l'introduction en Bourse. Pour autant Jack Ma reste président exécutif du groupe.

Désormais Jack Ma se consacre à d'autres passions, dont la défense de l'environnement et la promotion du Tai-Chi, art martial chinois d'inspiration taoïste.

vendredi 19 septembre 2014

Une page se tourne pour Luca Cordero di Montezemolo, le patron de Ferrari

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Luca Cordero di Montezemolo, le patron de Ferrari, s'en va. A compter du 13 octobre prochain, il ne sera plus l'un des patrons les plus emblématiques de l'industrie automobile.

Il a passé 23 années à la tête de la célèbre marque au cheval cabré et son bilan est très positif. A 67 ans, il ne prend pas sa retraite pour autant et, à défaut de rester encore quelques années dans l'entreprise, il reprendra vraisemblablement les commandes d'une autre grande entreprise.

Luca Cordero di Montezemolo est un homme de réseaux et d'influence. Avant de prendre la tête de Ferrari il a travaillé dans plusieurs entreprises et groupes prestigieux, parmi lesquels la banque italienne Unicredit, le chausseur Tod's ou encore Kering et ses filiales de luxe. Il a de plus joué un rôle très important au sein de l'organisation patronale italienne Cofindustria, l'équivalent du Medef en France. Cet homme ne manque donc pas de contacts à la hauteur de ses ambitions.

Il est encore trop tôt pour prédire où et dans quelle entreprise  Luca Cordero di Montezemolo endossera son prochain costume. Certains le voient chez Ford ou General Motors mais, ayant signé une clause de non concurrence jusqu'en 2017, il ne devrait théoriquement pas pouvoir travailler dans l'industrie automobile. Une clause qui, au passage, lui aura rapporté la somme de 13,25 millions d'euros (en plus du parachute doré évalué à 13,25 millions d'euros). D'autres pressentent qu'il pourrait se diriger vers l'aéronautique, en prenant par exemple la tête de la compagnie Alitalia.

Sergio Marchionne, patron du groupe Fiat-Chrysler, maison mère de Ferrari, assurera la présidence de Ferrari à compter du départ de son actuel patron a précisé le communiqué. Le départ de Montezemolo pourrait être lié à l'absence de résultats de Ferrari depuis six ans en Formule 1. Une mauvaise performance que Sergio Marchionne dit ne pouvoir accepter, compte tenu du fait que, selon lui, Ferrari a les meilleurs pilotes du monde. Depuis 1950, Ferrari avait accumulé 15 titres de champion du monde des pilotes et 16 titres de champion du monde des constructeurs.

Pour Luca Cordero di Montezemolo, une période s'achève. Cet industriel italien et aristocrate, né en 1947 et qui a pendant longtemps oeuvré au sein du groupe contrôlé par la célèbre famille Agnelli va donc certainement changer d'univers. A noter qu'en 2009, il a fondé un think tank baptisé Italia Futura, partie intégrante de la coalition Agenda Monti pour l'Italie et qui a présenté un candidat aux élections de 2013 sous le parti Con Monti per l'Italia (Avec Monti pour l'Italie)

vendredi 12 septembre 2014

Franck Riboud cède sa place de PDG


Le PDG du groupe Danone depuis 18 ans, Franck Riboud, cède sa place à l'actuel directeur général délégué Emmanuel Faber. L'occasion de revenir sur les hommes qui ont fait Danone.
Franck Riboud restera président du Conseil d'administration pour se concentrer sur les grandes orientations stratégiques, ce qui entraine la dissociation des fonctions de président et de directeur général, jusqu'à présent confondues. Le poste de directeur général revient donc à un HEC de 50 ans, Emmanuel Faber, entré chez Danone en 1997. 

Danone est une société présente aujourd'hui dans 140 pays et qui représente un chiffre d'affaires de 21 milliards d'euros. Franck Riboud, né en 1955 à Lyon est le fils d'Antoine Riboud, fondateur et PDG de Danone qui s'appelait à l'époque BSN. Franck a pris la succession de son père en 1996 et à cette époque, la famille Riboud ne détenait qu'environ 1% du capital du groupe. Avant de prendre les commandes de l'entreprise, il y a exercé de nombreuses fonctions à partir de 1980 : contrôle de gestion, marketing, ventes, développement, direction générale de branche notamment.

En tant que PDG, Franck Riboud a notamment recentré le groupe sur 4 activités : l'eau, les produits laitiers frais, la nutrition infantile et la nutrition médicale. Le groupe est surtout connu pour ses 2 marques emblématiques : Evian et Danone. L'ambition de Danone est grande : prendre la première place dans chaque pays ou l'entreprise s'implante. A la fin des années 2000, Danone prend une part plus importante dans la nutrition en ajoutant Numico à son portefeuille, marque de nutrition médicale. Danone est aujourd'hui n°2 mondiale dans la nutrition infantile.

Un événement important dans la vie de Danone et l'action de Franck Riboud a été sa rencontre en 2005 avec Muhammad Yunus, président du gropue Grameen, fondateur de la Banque Grameen qui est spécialisée dans le micro-crédit aux personnes démunies. M. Yunus deviendra prix Nobel de la Paix en 2006. Ensemble, ils créent le fonds d'investissement danone.communities pour promouvoir l'innovation sociétale.

A noter que Franck Riboud est le 7ème patron le mieux payé de France selon le classement du magazine Challenges, que ce passionné de sport soutient notamment le club de foot Evian Thonon Gaillard et qu'il parainne des événements caritatifs sportifs comme la Danone Nations Cup de football, compétition dont l'intégralité des recettes est reversée à l'association ELA dont s'occupe Zinédine Zidane.

vendredi 5 septembre 2014

Nous adorons les gens intelligents


Nous adorons les gens intelligents. Nous aimons encore plus les écouter parler, s'asseoir à côté d'eux et les observer lorsqu'ils font la démonstration de leur intelligence par des propositions pertinentes et créatives. Nous adorons recruter des personnes intelligentes car cela nous valorise...

Mais il faut bien se rendre à l'évidence : être intelligent ne fait pas partie d'une description de poste.
En fait, être intelligent, c'est super mais ce n'est pas la garantie que le travail sera fait. On a tous rencontré des personnes supérieurement intelligentes qui se morfondent en ne comprenant pas pourquoi elles n'arrivent pas à décrocher de jobs ou à rester plus de quelques mois dans une organisation. Ou encore des collègues très intelligents mais qui ne parviennent jamais à décrocher de primes ni de promotion. Et ceux là ne comprennent pas pourquoi quelqu'un de moins intelligent qu'eux sont sur une pente ascendante. Ce qu'ils ne comprennent pas, c'est tout simplement que ces collègues exécutent le travail...

La réalité est donc très crue et très logique : les entreprises récompensent avant tout le travail fait et bien fait.
En tant que professionnel des ressources humaines, notre travail est de distinguer les personnes qui ne seront "que" intelligentes des personnes qui, non seulement seront intelligentes mais qui exécuteront le travail également. Et ce n'est pas une tâche facile. L'intelligence est facile à repérer (les gens intelligents ne cessent de le montrer) mais les gens qui exécutent le travail sont plus difficiles à trouver car ils sont tout simplement souvent trop occupés pour prendre le temps de démontrer tout leur intelligence.

La solution : Ne pas rechercher forcément l'intelligence à tout prix mais l'efficacité avant tout ! Il n'y a pas de description de poste pour l'intelligence mais on peut facilement indiquer que l'on veut obtenir des résultats.

Pour illustrer ce conseil, on peut prendre l'exemple de l'entretien de recrutement. Il faut prêter l'oreille au vocabulaire du candidat et privilégier celui qui utilisera des termes du type "exécuté", "terminé", "abouti" à celui qui casera des termes trop compliqués, conceptuels ou abstraits.

Et pour ceux qui sont intelligents et qui savent qu'ils n'exécutent pas le travail aussi bien que pourrait le faire d'autres collègues, il est temps de se trouver un collègue qui le soutiendra et lui permettra de passer de la réflexion à l'action, de l'idée à son implémentation. Et ce collègue aura justement besoin de quelqu'un qui lui donne de bonnes idées pour pouvoir passer à l'action !