vendredi 7 novembre 2014

SFR Numericable accueille Colette Neuville dans son conseil d'administration


La présidente de l'Adam (Association de défense des actionnaires minoritaires) siègera désormais au CA de SFR Numericable comme administratrice indépendante. Agée de 77 ans, Colette Neuville est aussi administratrice chez Atos et Eurotunnel.

La "passionaria des minoritaires" comme aiment à la surnommer les médias est juriste et économiste. A 20 ans, elle est la lauréate de la faculté de droit de Caen, intègre SciencesPo en deuxième année et en sort à 21 ans avec deux diplômes : en économie publique et en sciences économiques. De nombreuses années plus tard, en 1991, elle fonde l'Adam et en est aujourd'hui la présidente. Elle est également membre du conseil d'administration de Euroshareholders, une organisation européennes d'actionnaires créée en 1992 et dont le siège est à Bruxelles.

En 2005, elle a rejoint le CA d'Eurotunnel où elle a toujours oeuvré en faveur des petits actionnaires dans un contexte très compliqué à l'époque. Affaire non moins compliquée, celle d'EADS où elle a dénoncé les défauts d'information et le rôle joué par certains analystes financiers de la banque Morgan Stanley pendant une période où le cours de la société a été porté jusqu'à 34 euros en mars 2006 avant de revenir en 2008 à moins de 14 euros.

Interrogée par BFM TV suite à sa nomination au conseil d'administration de SFR Numericable, Colette Neuville a déclaré : "J’ai accepté car c’est la suite logique de mon action précédente. Je suis indépendante et je vais le rester. Je ne serai ni d’un côté ni d’un autre. L’actionnaire principal Altice aura besoin de dividendes importants pour rembourser sa dette, ce qui peut conduire à des conflits d’intérêts potentiels avec l'intérêt de la société et celui des minoritaires".

En 2002, le quotidien Libération lui avait consacré un long article dans lequel elle revenait sur ce qui l'a motivé à créer l'Adam : « J'avais trouvé la méthode : on part d'un cas particulier, un épisode boursier où les petits actionnaires sont malmenés, on le porte sur la scène juridique et médiatique. Et on se sert de l'opinion publique pour modifier les règles du jeu. » Et d'ajouter : « Une société cotée en Bourse se doit de réaliser des bénéfices, mais conformément à son contrat et dans l'égalité de traitement de tous ses actionnaires.»