Lumière sur Steve Ballmer, lieutenant tonitruant de Bill Gates

Steve Ballmer est à la tête de Microsoft depuis 2000 après le retrait de son fondateur, Bill Gates.

Wolfgang Schreiber, PDG de Bugatti, et la persistance du luxe automobile français

Bugatti reste une référence dans le monde de l'automobile. Auréolée par plus de 10 000 victoires en course, un record jamais égalé, cette firme tricolore basée à Molsheim, en Alsace, incarne aujourd'hui encore cet esprit de sportivité et de faste hérités de son flamboyant passé.

L'efficacité énergétique selon Gilles Schnepp, PDG de Legrand

Legrand est un acteur important dans la domotique et les équipements électriques des bâtiments.

Yahoo! et la croissance externe à marche forcée

Pour la première fois depuis deux ans, l’entreprise californienne devance son grand rival Google.

Alain Pons et les ambitions de Deloitte

L’arrivée d’Alain Pons à la présidence de la direction générale de Deloitte France en juin 2010 a changé les perspectives du très réputé cabinet d’audit.

vendredi 26 décembre 2014

Henri Giscard d’Estaing : ambitieux et stratège


Alors qu'une énième bataille fait rage pour la prise de contrôle du Club Méditerranée, on n'a jamais autant parlé de son PDG Henri Giscard d’Estaing.

Le PDG du Club Med, fils aîné de l'ancien président de la République, est né à Paris en 1956. Diplômé de SciencesPo et titulaire d'une maitrise en sciences économiques de l'université d'Assas, il débute sa vie professionnelle en aidant son père lors de la campagne présidentielle de 1981. Il devient également responsable du Mouvement des jeunes giscardiens et conseiller général du Loir et Cher à 22 ans. Il y restera jusqu'en 1992 mais deviendra également directeur de l'institut d'études marketing Cofremca en 1982. Il poursuit dans le secteur privé en entrant chez Boussois-Souchon-Neuvesel-Danone en 1987, puis en devenant directeur général de HP - Lea et Perrins en Grande-Bretagne. Il sera également dans les années 1990 directeur de la banche eaux minérales du groupe Danone.

C'est en 1997 que Henri Giscard d’Estaing rejoint le Club Méditerranée, d'abord en tant que directeur général adjoint chargé des finances, du développement et des relations internationales, puis, à partir de 2001, comme directeur général. Il succède ainsi à Philippe Bourguignon et devient PDG de la marque au trident en 2005. Ses principales actions ont consisté à redresser le groupe en proie à de grosses difficultés financières. Il a notamment repositionné l'entreprise vers le haut de gamme et cédé les filiales Jet Tours et Club Med Gym.

A la tête du Club Med, Henri Giscard d'Estaing a touché une rémunération globale de 1 178 843 € en 2013, figurant ainsi à la 81 e position du classement des patrons les mieux payés en 2013 sur un total de 124 dirigeants.

La récente bataille boursière que se livre un homme d'affaires italien, Andrea Bonomi, et un conglomérat chinois, Fosun, pour le contrôle du Club Med met à dure épreuve son PDG. Interview par France Info, il a toutefois affirmé Nous allons continuer à nous développer, notamment dans les Alpes. Notre objectif, c'est la croissance, y compris en France". Et il précise : "Le Club Med ne deviendra pas chinois" même si le développement en Asie reste la priorité du Club Med : "L'Asie représente aujourd'hui les 3/4 de notre résultat". 

vendredi 19 décembre 2014

Les spécificités des patrons français

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Quinze grands patrons français se sont exprimés sans fard et en toute franchise dans un documentaire diffusé par France 3 le 12 décembre dernier et intitulé "La France des grands patrons".

Pas moins de 15 patrons et ex-patrons parmi lesquels Maurice Lévy (Publicis), Bertrand Collomb (Lafarge), Anne Lauvergeon (ex-PDG d'Areva), Alexandre Bompard (Fnac), Jean-Pierre Clamadieu (Solvay), Clara Gaymard (General Electric France), Xavier Huillard (Vinci), Pierre Pringuet (Pernod Ricard) et Xavier Fontanet (ex-PDG d'Essilor) se sont exprimés sur des sujets aussi divers que leur rôle de chef d'entreprise, leur vision de l'Europe, leurs relations avec les actionnaires ou encore leur niveau de rémunération.

Le fait qu'ils s'expriment a permis aux Français de mieux les appréhender et peut-être de revoir leurs opinions, souvent défavorables. Aux yeux des citoyens, la patron d'une grande entreprise, à la différence de celui d'une PME, est souvent accusé de percevoir des rémunérations excessives, de délocaliser en privant la France de précieux emplois ou encore de contribuer toujours davantage à la financiarisation de l'économie. Selon le réalisateur du documentaire, Laurent Jaoui, le film montre en effet que les grandes entreprises françaises largement internationalisées ont des taux de croissance très supérieurs à ceux de l'économie française et l'écart ne fait que se creuser.

Cette montée en puissance des grands groupes qui rejaillit très fort dans la sphère politique inquiète les citoyens dans leur rapport à la démocratie mais également à leur rôle de consommateur. Ce dernier ne cesse de réclamer davantage de marge de manœuvre pour impacter la vie des entreprises et les produits et services qu'elles commercialisent.

Pour le réalisateur, une dimension également intéressante est le fait de montrer qu'à la différence des politiques qui voient la France depuis la France, les grands patrons, eux, voient la France depuis le monde, et cela fait une énorme différence. Les points de vue sont totalement distincts, voire contraires. Les patrons ont ainsi souvent une vision plus dure de leur pays que ne l'ont les politiques, ce qui peut être pour eux une forme de souffrance. Ainsi, Laurent Jaoui relève dans une interview accordée à Challenges : " D’un côté, ils ne sont plus aimés dans leur propre pays et de l’autre, ils reçoivent tous les honneurs. C’est vécu de manière schizophrène et presque douloureuse". Et il illustre ses propos en parlant de Christophe de Margerie, patron de Total récemment et brutalement décédé : "Je pense qu’il était profondément patriote, profondément attaché à la France et dans une position impossible à tenir. C’est assez étrange dans le cas de certains de ces patrons que l’affect et l’émotionnel puissent autant être ressentis."


Interview de Laurent Jaoui - La France des... par institutdelentreprise

vendredi 12 décembre 2014

Patrick Pouyanné : un fonceur qui sait aussi écouter


Après le décès accidentel de son PDG, Christophe de Margerie, le groupe Total a rapidement nommé Patrick Pouyanné à la tête du groupe, même si celui-ci ne sera que Directeur Général pendant un an avant d'endosser le titre de PDG.

Patrick Pouyanné a 51 ans. Il est né en Normandie mais s'installe rapidement dans la région du Sud-Ouest. Il remonte à Paris pour faire ses études, d'abord à l'école Polytechnique, puis à l'école des Mines. Il débute sa carrière au ministère de l'Industrie, puis rejoint le cabinet d'Edouard Balladur, entre 1993 et 1995, alors premier ministre. En 1995 et 1996, il continuera par le cabinet de François Fillon lorsque celui-ci occupait le poste de ministre des Technologies de l'Information et de l'Espace. C'est lui qui sera l'artisan de la transformation de France Télécom en une société anonyme.

C'est à 33 ans que Patrick Pouyanné quitte l'administration pour intégrer le secteur privé et plus précisément Elf où il va prendre en charge l'activité d'exploration et de production en Angola et au Qatar. Il monte peu à peu les échelons en devenant en 2002 directeur financier de la division exploration-production d'Elf, puis, en 2006 directeur de la stratégie du groupe. Il rejoint la branche chimie et pétrochimie en 2011 et devient directeur général de la branche raffinage-chimie en 2012.

Il est reconnu pour communiquer sereinement avec les syndicats, lesquels lui reconnaissent une capacité d'écoute mais tout de même un caractère bien trempé. Le Monde relate : " Dans le groupe Total, M. Pouyanné a la réputation d’être un homme de caractère et un fonceur. « Il a une vitalité incroyable, une intuition énorme et une rapidité d’action car il n’a peur de rien, souligne un de ses proches. Quand il prend une décision, il le fait sans état d’âme. » En contrepartie, il peut être parfois volcanique." Ce dernier trait de caractère aurait toutefois tendance à s'estomper si l'on en croit les responsables de Total. Les Echos écrivent aussi : "Un physique de géant, un esprit qui tourne à 100 à l’heure : on ne peut dénier au futur directeur général de Total - « Papou » en interne - ni sa forte présence, ni ses compétences." A noter enfin que Patrick Pouyanné est père de quatre enfants, fan de rugby et a été classé au tennis.

vendredi 5 décembre 2014

Ce que gagnent vraiment les grands patrons


La société Proxinvest publie son 16ème rapport annuel sur la rémunération des dirigeants des sociétés du SBF 120. Globalement, les salaires des grands patrons augmentent mais les inégalités se creusent.

Alors que les actionnaires des grands groupes français ont pu, pour la première fois cette année, voter la rémunération des dirigeants (« Say On Pay » ), Proxinvest, société de conseil aux investisseurs, publie pour la seizième année consécutive son rapport sur la rémunération des dirigeants. Sa spécificité est de valoriser l’ensemble des formes de rémunération des dirigeants (fixe, bonus annuel, jetons, avantages en nature, stock-options, actions gratuites de performance, plans d’intéressement en numéraire et autres formes indirectes de rémunération).

L’analyse met en exergue un paradoxe : la rémunération maximale socialement acceptable de Proxinvest (240 SMIC, soit 4,76M€) est désormais dépassée par 18 présidents exécutifs contre seulement 13 en 2012. Malgré cette dérive, la rémunération totale moyenne des présidents exécutifs des 120 plus grandes sociétés françaises cotées n’a augmenté que de 1,2% en 2013 et atteint 2 909 000€.

Concernant les patrons du CAC 40, Le Figaro rapporte qu' "après avoir baissé de plus de 6% en 2012, leur rémunération totale moyenne a encore reculé de 2% l'année dernière. Un grand patron de la Bourse de Paris n'a ainsi touché en moyenne «que» 3,968 millions d'euros," Pour Proxinvest, certains comportements vertueux ainsi que la nouvelle pression de l’Etat actionnaire ont donc eu un impact modérateur qui a contrebalancé les excès de certaines sociétés.

C'est Arnaud Lagardère, gérant associé commandité de Lagardère SCA, qui est cette année en tête du classement avec une rémunération totale de 16,6M€ (+296%), rémunération qui s'explique par la plus-value réalisée lors de la cession d'EADS.

Parmi les dérives notées par Proxinvest, Loïc Dessaint, directeur général, cite notamment le patron de LVMH Bernard Arnault qui, avec une rémunération s'élevant à 11 millions d'euros est le patron le mieux payé du CAC 40. Ce montant s'explique grâce à « des rémunérations variables élevées par rapport à des résultats pas très bons ». Il cite également l’ancien dirigeant d’Havas, David Jones qui a gagné 9,9 millions d’euros et dont l’indemnité de départ de 5,4 millions d’euros « ne semble pas conforme au code Afep-Medef ». Enfin, Chris Viehbacher, qui a empoché 8,6 millions d’euros, est cité car débarqué de Sanofi avec un bonus d'1,7 million d’euros. Enfin, il est à noter qu'entre Bernard Arnault et Henri Proglio, ancien patron d'EDF, qui a gagné 457 000 euros, l’écart de rémunération totale est de 24 fois.