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Bugatti reste une référence dans le monde de l'automobile. Auréolée par plus de 10 000 victoires en course, un record jamais égalé, cette firme tricolore basée à Molsheim, en Alsace, incarne aujourd'hui encore cet esprit de sportivité et de faste hérités de son flamboyant passé.

L'efficacité énergétique selon Gilles Schnepp, PDG de Legrand

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Yahoo! et la croissance externe à marche forcée

Pour la première fois depuis deux ans, l’entreprise californienne devance son grand rival Google.

Alain Pons et les ambitions de Deloitte

L’arrivée d’Alain Pons à la présidence de la direction générale de Deloitte France en juin 2010 a changé les perspectives du très réputé cabinet d’audit.

vendredi 30 janvier 2015

Lacoste : De José Luis Duran à Thierry Guibert


Suite au départ soudain de José Luis Duran, à la tête de Lacoste, Thierry Guibert prend la tête de la célèbre entreprise textile.

Thierry Guibert a été nommé à la direction de Lacoste, alors qu'il était, depuis 2008 et jusqu'au 31 décembre 2014, à la tête de Conforama, où il s'était illustré en parvenant à remettre l'entreprise sur les rails de la profitabilité. C'est lui qui est à l'origine du lancement de Cap Confo et des concepts Confo Dépôt et Confo Déco. Il était par ailleurs membre du comité exécutif de Kering (ex-PPR).

Diplômé de Reims Management School en 1995, Thierry Guibert a commencé sa carrière comme auditeur chez KPMG. En 1999, il prend la direction adjointe du contrôle financier de Rexel, une filiale du groupe PPR, puis devient en 2006 secrétaire général et directeur financier de la Fnac. En 2007, il évolue au sein de la Fnac et directeur général international et développement. Au total, Thierry Guibert aura travaillé dix ans pour le groupe Kering.

En décembre dernier, lorsqu'il annonçait son départ de Conforama, il déclarait au Monde : « Je n’ai pas beaucoup changé de maisons dans ma carrière. Alors forcément, aujourd’hui, j’éprouve un petit pincement au cœur. En même temps, je suis impatient de prendre mes nouvelles fonctions et de m’investir dans un nouveau projet ; ça me rappelle le jour où j’ai quitté les bancs de l’école de commerce de Reims pour enter dans la vie active. ». Le quotidien indiquait : "C’était il y a dix-neuf ans. À l’époque, le jeune homme, féru de sport, était plutôt voué à reprendre les rennes du restaurant familial. « Mais je ne voulais pas donner raison aux gens qui croyaient que pour moi, le chemin serait facile, que le perdreau me tomberait tout cuit dans le bec », insiste-t-il. Ses ambitions de footballeur professionnel ayant été contrariées par une blessure, il n’a plus de projet précis en tête. Il s’essaie comme commercial chez Pernod Ricard, se frotte au secteur de l’assurance aux AGF… Pour finalement se lancer dans la finance. « Ce n’était pas forcément la matière que je préférais mais celle qui me semblait la plus incontournable pour progresser », précise-t-il."

Pour Lacoste, le départ soudain de José Luis Duran est un rebondissement de plus dans une histoire récente qui en a connu de nombreux. Les mauvaises relations entre Michel Lacoste, le fils de René, et sa fille Sophie Lacoste-Dournel, avaient profité au groupe suisse Mauss (propriétaire de Devanlay) pour prendre le contrôle quai-intégral de Lacoste. Michel Lacoste avait apporté ses actions et celles de 10 autres héritiers au groupe suisse, ce qui a contraint sa fille Sophie et ses cousins à faire de même fin 2012.

Les Echos indiquent par ailleurs que "Soutenu dès lors par l’unique actionnaire suisse, José Luis Duran avait entrepris de restructurer le réseau commercial de l’entreprise d’articles de sport chic, qui officiellement se porte bien. Il a également travaillé sur un repositionnement des produits et achevé l’intégration des équipes respectives de Lacoste et de Devanlay."

vendredi 23 janvier 2015

Le plafond de verre résiste en entreprise


Selon un rapport publié lundi 12 janvier par l'Organisation internationale du travail (OIT), seuls 5% des PDG des plus grandes sociétés dans le monde sont actuellement des femmes.

Intitulé "Femmes d'affaires et femmes cadres, une montée en puissance", ce rapport montre que l'utilisation des compétences et des talents des femmes et des hommes profite non seulement aux entreprises mais également à la société en général. La présence des femmes sur le marché du travail revêt une importance de plus en plus grande pour la croissance économique et le développement, aussi bien a niveau national qu'à celui de l'entreprise.

L'étude montre aussi combien il est encore difficile pour les femmes de devenir directrices générales et de siéger dans des conseils d'administration. Bien que le nombre de femmes dirigeantes et cadres ne cesse d'augmenter, ces dernières continuent d'être écartées de la prise de décisions au plus haut niveau. Le plafond de verre n'est donc pas encore brisé.

Les recommandations du rapport vont vers une prise en compte plus approfondie des carrières des femmes et des hommes de manière à ce que les partis pris sexistes soient éliminés dès le début de carrière. Il existe d'ores et déjà des ressources, des bonnes pratiques et structures et des réseaux qui vont dans ce sens et, même si les progrès sont lents, les femmes dirigeantes attirent aujourd'hui l'attention des médias et créent de nouveaux modèles.

Pour autant, les actions sensibilisation et de concertation ne sont pas assez nombreuses, notamment dans les entreprises nationales confrontées à un enjeu de taille, et qui ont besoin de conseils et d'outils pour promouvoir les femmes et améliorer les résultats de leurs entreprises.

La France occupe la 24ème place du classement du nombre de femmes cadres occupant des postes de direction, avec 39,4%, derrière les Etats-Unis (42,7%). Viennent ensuite le Canada (36,2%) et le Danemark (28,4%). Les pays les moins performants sont l'Algérie (4,9%), le Pakistan (3%) et le Yémen (2,1%). Dans les entreprises cotées en Bourse, moins de 5% des dirigeants sont des femmes, quelque soit le pays.

Bien que les femmes cadres et chefs d'entreprises soient en augmentation dans le monde du travail, il y a une véritable pénurie de femmes occupant des postes de direction, au sommet de la hiérarchie des entreprises. Dans le monde politique, on peut faire le même constat. Selon l'OIT, on comptait 21,9% de femmes parmi les députées élues au niveau mondial...

vendredi 16 janvier 2015

Philippe Knoche et Philippe Varin prennent les rênes d'Areva


Le conseil d'administration d'Areva a approuvé jeudi 8 janvier dernier la nomination de Philippe Knoche en tant que directeur général et celle de Philippe Varin comme président. L'occasion de présenter les parcours des deux dirigeants.

Né en 1969, Philippe Knoche est diplômé de l’École Polytechnique, où il a obtenu une maîtrise en science des matériaux et est également diplômé de l’école des Mines. Il commence sa carrière en tant que rapporteur antidumping de la Commission Européenne puis intègre le Consortium de Réalisation, en tant qu’assistant du Président du Conseil de Surveillance.

Il rejoint le groupe Areva en 2000, alors que celui-ci est dirigé par Anne Lauvergeon. Après avoir occupé le poste de Directeur de la stratégie du groupe, il est nommé  directeur de la business unit chargée du traitement du combustible usé. En 2006, il devient directeur du Projet OL3 réacteur pressurisé européen à la centrale nucléaire d'Olkiluoto en Finlande., puis est nommé en 2009 Chief Operating Officer d’Areva NP. En janvier 2010, il prend la Direction du Business Group Réacteurs et Services et devient membre du Comité Exécutif du groupe.

Le 1er juillet 2011, Philippe Knoche est nommé directeur général délégué et membre du directoire du groupe, bras droit du PDG Luc Oursel. Il est également directeur général d'Areva NC. Le 22 octobre 2014, à la suite du retrait de Luc Oursel pour raison de santé, il est nommé Président du Directoire par intérim du groupe Areva. Philippe Knoche est marié et père de trois enfants.

Philippe Varin, 62 ans, est également diplômé de l'école Polytechnique et de l'école des Mines. Il commence sa carrière chez Pechiney en 1978, puis prend les rênes du groupe sidérurgique en difficulté Corus, qu'il vend à Tata Steel pour un prix très élevé. En 2006, il prend la présidence de la fédération européenne des sidérurgistes, Eurofer, puis encore, en 2009 à la direction de PSA, en remplacement de Christian Streiff, limogé. Le 25 novembre 2013, un communiqué de presse de PSA Peugeot-Citroen annonce qu'il sera remplacé par Carlos Tavares dans son poste de président du directoire de PSA Peugeot-Citroën dans le courant de l'année 2014. Et mi-novembre 2014, il est annoncé comme successeur de Pierre Blayau à la direction d'Areva.

jeudi 15 janvier 2015

Qu’est ce que la transmission universelle de patrimoine (TUP) ?

Dans un contexte marqué par la chasse à la fraude fiscale et la santé mitigée de l’entrepreneuriat français, l’équilibre est parfois dur à trouver entre souplesse et éthique. La transmission universelle de patrimoine (TUP) semble faire converger ces deux impératifs. Éclaircissements sur un outil juridique encore méconnu en France.

Un mécanisme juridique peu connu

D'origine jurisprudentielle, la notion de transmission universelle de patrimoine (TUP) est consacrée à l'article 1844-5 du Code civil -  elle est également évoquée aux articles L.236-1 et L.236-3 du Code de commerce- qui stipule qu’ « une société, même en liquidation, peut être absorbée par une autre société ou participer à la constitution d'une société nouvelle, par voie de fusion. Elle peut aussi transmettre son patrimoine par voie de scission à des sociétés existantes ou à des sociétés nouvelles ». Sa mise en œuvre relève de l’article 1844-5 du Code Civil qui prévoit qu’ « en cas de dissolution, celle-ci entraîne la transmission universelle du patrimoine de la société à l'associé unique, sans qu'il y ait lieu à liquidation ». 

Ainsi, une société qui détient 100 % du capital d’une autre entreprise, peut transférer la totalité de son patrimoine vers la société mère.  La société destinée à devenir la confondante, dissout et confond en son sein l’entité désignée comme la confondue. Ce mode de transmission sui generis concerne toutes les catégories de sociétés, aussi bien pour la confondue que pour la confondante. Selon la loi NRE du 15 mai 2001, l’associé unique ne peut être une personne physique mais uniquement une personne morale. Par ailleurs, la loi de Finances de 2002 précise que la TUP bénéficie du régime fiscal de faveur prévu en matière de fusions. Elle permet ainsi la reprise des provisions (sauf celles devenues sans objet) et d’éviter la taxation immédiate des plus-values latentes sur les éléments d’actif de la société absorbée ainsi que l’imposition du boni de fusion.


S’il est entré dans le langage courant, l’acronyme TUP désigne en réalité une opération juridique : la dissolution confusion (DC). Docteur en droit et auteur du Guide Pratique de la dissolution-confusion (Editions EFE), Yves Laisné précise ainsi que « la DC est souvent désignée sous le nom d’un de ses effets qui est la TUP. (…) mais si on veut être précis juridiquement parlant, il faut préciser que la DC est l’opération juridique, la TUP est un des deux effets, et la disparition de la personnalité morale est l’autre effet ».  De plus, la TUP ou DC ne doivent pas être confondues avec une fusion simplifiée, qui présente des conséquences juridiques et fiscales distinctes. En effet, la fusion simplifiée n’est applicable que si la société absorbée est une SARL ou une SA. De plus, elle présente un formalisme plus lourd que la DC ou TUP, notamment en ce que la fusion simplifiée nécessite la désignation d’un commissaire à la fusion, la rédaction d’un traité de fusion, le dépôt préalable du projet de fusion auprès du Tribunal de commerce et sa publication dans un journal d’annonces légales ainsi que l’obligation de réunir une assemblée générale.

Un outil souple et rapide pour les entreprises

Grâce à un formalisme réduit à sa plus simple expression, la DC ou TUP s’avère être un outil rapide et performant de transmission d’entreprise. L’opération est en effet quasi-automatique et résulte d’un acte juridique unique : la déclaration de dissolution qui doit faire l’objet d’une publicité par dépôt au greffe du Tribunal de commerce. Il incombe au représentant de la société devenue unique actionnaire, d’acter sa décision de dissoudre sa filiale à 100 %. À compter de ce dépôt, le délai est de 30 jours avant transmission universelle de patrimoine. Ce délai permet aux créanciers de la société amenée à disparaître de former opposition le cas échéant. Ce mécanisme juridique s’utilise généralement dans le cadre de cessions ou de transmissions d’entreprises en bonne santé. Il est également utilisé à titre de restructuration et intéressant en cas de vente « splitée » permettant de vendre séparément l’entreprise et le fond de commerce.

C’est également un outil à destination des entreprises en difficultés comme l’explique Yves Laisné qui propose son expertise à des dirigeants voulant éviter le dépôt de bilan. « La dissolution-confusion permet à un entrepreneur de réaliser un transfert de l’actif et du passif de sa société (contenant les diverses dettes) vers une société étrangère, en toute légalité. Compte tenu de la difficulté des institutions de recouvrement à traverser une frontière (difficultés tenant aux capacités d’adaptation de ces institutions plus qu’au droit lui-même, qui permet la collaboration fiscal internationale), l’entrepreneur peut gagner le temps nécessaire au redressement de son entreprise. Grâce à la dissolution confusion, l’entrepreneur reste de plus aux commandes de son entreprise ». La DC ou TUP permet surtout de ne pas recourir à la liquidation, procédure longue et coûteuse. Après absorption de la société initiale, les activités économiques peuvent donc se poursuivre et ce, sans inquiéter le dirigeant de l’entreprise.

Lutter contre les dérives

Si elle est fiscalement attractive, la TUP a dernièrement fait parler d’elle lors de l’examen de la loi relative à la lutte contre la fraude fiscale et la grande délinquance économique et financière votée par l'Assemblée Nationale du 5 novembre 2013. Cette dernière prévoyait notamment d’allonger le délai d’opposition des créanciers à la dissolution, actuellement de 30jours à 60 jours. L’idée est de lutter contre le détournement de la TUP par des sociétés souhaitant échapper au contrôle fiscal et ayant recours au travail illégal par le biais de la TUP-TRANS, à savoir la transmission du patrimoine à une personne morale située à l’étranger.

Saisi par des sénateurs dans le cadre d’une question prioritaire de constitutionnalité, le Conseil Constitutionnel a rendu le 4 décembre dernier, un avis déclarant non conforme à la Constitution le polémique article 29 de la loi. Par conséquent, le délai d'opposition des TUP reste fixé à 30 jours. L’avis des Sages permet, selon Sophie Villler avocate, de dissiper « la suspicion de fraude fiscale sur la TUP ». « En tout état de cause, cette mesure n’avait pas sa place dans cette loi. Il a été, en effet, déclaré par le Conseil constitutionnel qu’elle n’avait pas de lien, même indirect, avec les dispositions du projet de loi. La raison de son introduction dans le projet de loi n’a donc, elle-même, pas été reconnue comme viable ».


Yves Laisné met néanmoins en garde «les entrepreneurs (qui) doivent se garder de solutions proposées par certains cabinets proposant des TUPTRANS, selon des procédés peu scrupuleux sur le plan du droit et de l’éthique. Certains proposent par exemple à des entrepreneurs en difficultés la création d’une société de type Limited en Angleterre, dans les cas les plus fréquents ». Société qui disparaît peu de temps après l’opération de TUPTRANS. L’amalgame n’est pas systématique pour cet expert qui veille à ce que «  les confondantes durent dans le temps et existent comme toute entreprise : elles ont un siège, des bureaux, des collaborateurs permanents, elles paient des impôts, gèrent le courrier et, lorsqu’il le faut, négocient avec les créanciers ». Et permettent à la TUP de gagner ses lettres de noblesse.


vendredi 9 janvier 2015

Robert Iger, depuis 10 ans à la tête de Disney


En octobre dernier, le conseil d'administration de Walt Disney prolongeait le contrat de son président et directeur général jusqu'en 2018, soit deux ans de plus que prévu, alors que Bob Iger était à la tête de Disney depuis 9 ans déjà.

Né en 1951 sur Long Island (New York), il fait ses études au Ithaca College dans le même état et commence à travailler en tant que "M.Meteo" sur des chaînes de télévision locales. Peu après, à 23 ans, il entre chez ABC et en gravit tous les échelons jusqu'à devenir, en 1994, le PDG de la chaîne. Deux ans plus tard, Walt Disney Company rachète ABC et Bob Iger en reste le PDG. En janvier 2000, il est nommé président et directeur opérationnel de la société Disney et élu membre du directoire. Il prend de nombreuses responsabilités et chapeaute tour à tour les activités cinéma, parcs d'attractions, média et produits dérivés, puis succède à Michael Eisner en devenant le 1er octobre 2005, le 6ème PDG de Walt Disney Company. Le 16 novembre 2011, Iger obtient un poste au conseil d'administration d'Apple, après la mort de son PDG, Steve Jobs et Le 2 octobre 2014, le contrat de Bob Iger comme président-directeur général de Disney est prolongé pour la seconde fois jusqu'en juin 2018.

Robert Iger est celui qui a notamment mené les acquisitions de LucasFilm (maison de production des films Star Wars), Marvel ou encore de Pixar. En 2012, il avait d'ailleurs (d'après l'évaluation de son conseil d'administration) dépassé ses objectifs de 150% grâce au rachat de LucasFilm, aux bons résultats du films Avengers sorti cette année là, et à l'ouverture d'un nouveau parc d'attractions dédié au dessin animé Cars. En 2013, il a communiqué sur la baisse de son salaire de 15%, le ramenant à 34,3 millions de dollars, car ses objectifs n'étaient dépassés que de 115%.

Récemment, le magazine Fortune a consacré un long article à la carrière de Bob Iger sous l'angle des relations qui le liait aux studios Pixar, rachetés par Steve Jobs en 1986. Ce partenariat, toujours en œuvre aujourd'hui, est particulièrement soigné par Bob Iger qui l'a toujours considéré comme important pour Disney. A peine nommé à son poste de PDG de Disney, il avait tenu à restaurer de bonnes relations avec Steve Job, lesquelles n'ayant jamais été au beau fixe du temps de Michael Eisner.

Selon un récent classement publié par la Harvard Business Review sur les patrons au niveau mondial, et réalisé à partir d'un échantillon de 832 PDG de 43 nationalités dans 30 pays, le mieux payé de tous est le patron de Walt Disney, avec un salaire de 34 321 055 dollars annuel, alors qu'il n'arrive qu'au 60ème rang pour sa performance.

vendredi 2 janvier 2015

Retraites-chapeaux et patrons du CAC 40


A l'heure où le gouvernement part en croisade contre les retraites chapeaux et suites aux polémiques sur les retraites chapeaux de Didier Lombard et Gérard Mestrallet, Les Echos publient leurs estimations pour 30 patrons du CAC 40, en partenariat avec Proxinvest, à partir des documents de référence de 2013.

Une retraite-chapeau est une retraite financée intégralement par l'entreprise qui est exonérée de cotisations sociales et de la contribution sociale généralisée. Les Echos ont calculé les retraites chapeaux des dirigeants opérationnels à partir des documents de référence 2013 et publient la rente annuelle théorique que le dirigeant toucherait au moment de son départ en retraite.

L'échantillon des 30 patrons exécutifs du CAC 40 permet aux Echos de calculer une rente moyenne allouée par leurs entreprises de 570 000 euros annuels, lesquels viennent s'ajouter à leur retraite "conventionnelle", celle du régime obligatoire. Mais la réalité est contrastée entre patrons du CAC 40, tout d'abord du fait de leur ancienneté. Plus un patron a de l'ancienneté et plus il s'est illustré dans la réussite de son entreprise, plus sa retraite chapeau est élevée. Les Echos relèvent également que "le versement des rentes est souvent conditionné à la présence du dirigeant dans le groupe lors de son départ à la retraite. S’il part avant, il perd tout. C’est le cas de Christopher Viehbacher, contraint à la démission chez Sanofi. Il ne percevra pas les 499.932 euros qu’il aurait pu toucher."

Il y a donc une part de risque pour un patron qui partirait prématurément, risque compensé, pour un patron débauché (par exemple) par l'octroi, lors de son arrivée dans sa nouvelle entreprise, de plusieurs années d'ancienneté. Ainsi, lorsque "Christopher Viehbacher a démissionné de GSK pour Sanofi,le laboratoire pharmaceutique lui a reconnu dix ans d’ancienneté."

Les Echos ont également cherché à savoir sur le code de gouvernance Afep-Medef était respecté. Celui-ci conditionne par exemple l'octroi de la retraite chapeau au fait que le bénéficiaire soit mandataire social ou salarié de l’entreprise lorsqu’il fait valoir ses droits à la retraite en application des règles en vigueur. Il indique également que les bénéficiaires doivent satisfaire à des conditions raisonnables d’ancienneté dans l’entreprise, d’au minimum deux ans, fixées par le conseil d’administration pour bénéficier des prestations d’un régime de retraite à prestations définies et que la retraite chapeau ne peut dépasser 45% du revenu de référence. D'après Les Echos, ce code est presque toujours respecté.
A noter enfin que certains patrons ont décidé de revoir le régime des retraite chapeaux dans leur entreprise (Gilles Schnepp chez Legrand par exemple) ou d'y renoncer comme Antoine Frérot chez Véolia Environnement : " Il aurait dû toucher une rente de 30.000 euros par an. Mais, en juin 2014, le conseil a décidé, à sa demande, de fermer ce type de régime."