mercredi 6 novembre 2013

Reprise d’entreprises : Benoit Hamon joue les cadres contre les patrons


En marge de sa présentation au Sénat de son projet de loi sur l’économie sociale et solidaire, Benoît Hamon a rencontré les délégués de la CFE-CGC pour une table ronde à propos de la reprise des entreprises par les salariés.
 

Du soutien des cadres…

Carole Couvert, présidente du syndicat des cadres, comment de son côté : " Nous voyons dans ce projet de loi sur l'Economie sociale et solidaire et dans cette mesure, un excellent préambule à la relance de l'emploi. 10% des entreprises mettent la clé sous la porte, faute de repreneur ". La mesure obligeant les dirigeants à informer les salariés avant toute cession de l’entreprise a été accueillie très favorablement. Le ministre délégué a de son côté souligné qu’environ 50 000 emplois étaient détruits chaque année, et que la mesure « permettra aux salariés informés de s'organiser pour une éventuelle reprise." Avant de saluer le soutient du syndicat au projet de loi, M. Hamon précise par ailleurs que cette proposition s’inscrit dans l’application d’une circulaire européenne datant de 2001.

… à la défiance des patrons

Ce texte ne reçoit pourtant pas un accueil favorable auprès du patronat. En effet, la mesure d’obligation d’information, qui s’applique aux entreprises de moins de 50 salariés, avec un délai de deux mois. Thiery Viquerat, président du Fonds d’intervention pour les PME, dénonce de son côté une « méconnaissance totale des mécanismes de cession d'une entreprise », qui fait écho à un mécontentement global. La confidentialité, notamment, jouant un rôle central dans les négociations d’une éventuelle cession d’entreprise. Le délai de deux mois est par ailleurs critiqué pour son manque de précision, puisqu’il ne fait pas référence à une échéance particulière. La CGPME a également fait part de son scepticisme quant à ce projet, et dit attendre les discussions politiques à venir.