mercredi 13 novembre 2013

Maurice Szafran, PDG de Marianne, démissionne

Maurice Szafran, PDG de l’hebdomadaire depuis 2008, a annoncé le 6 novembre sa démission, en raison notamment d’une divergence stratégique avec d’autres actionnaires.

La fin d’une ère

Maurice Szafran, qui a cofondé, avec Jean-François Kahn l’hebdomadaire en 1997, en est par ailleurs un des principaux actionnaires, à hauteur de 31%, aux côtés d’Yves de Chaisemartin (57%). Le magazine de presse a notamment bâti sa ligne éditoriale face au capitalisme financier et à une certaine vision de la « pensée unique ». C’est M. de Chaisemartin qui a annoncé l’évènement, au cours d’une réunion extraordinaire du comité d’entreprise. Un conseil d’administration, prévu le 12 novembre, devrait acter cette décision et trouver de nouvelles solutions. L’hebdomadaire, rebaptisé Nouveau Marianne depuis juin dernier, loin de connaitre une crise passagère, est plongé dans ce qui semble être une véritable remise en cause de son modèle économique. La crise semble moins trouver ses racines dans le parti-pris éditorial que dans un format qui semble désormais discutable.

Un modèle économique en difficulté

Le titre semble en effet être en grande difficulté depuis 2012, accusant une perte de plus de 400 000 euros. Sur les trois derniers semestres, on peut estimer que le magazine a perdu environ 3 millions d’euros, et en moins d’un an, sa diffusion a reculée de près de 15% entre l’été 2012 et l’été 2013. Les ventes sont tombées sous la barre des 80 000 exemplaires, en baisse de 21%. Face aux difficultés financières, l’hebdomadaire recherche de nouveaux investisseurs. La nouvelle formule, inspirée largement par M. Kahn, n’a pas permis de relancer les ventes. La nomination de Joseph Macé-Scaron, qui présidait au site internet de l’hebdomadaire, à la direction de la rédaction semble par ailleurs illustrer la principale préoccupation : le numérique représente un éventuel horizon pour le magazine. Pour autant, la situation de Marianne ne semble guère exceptionnelle dans le paysage français : après un état de grasse durant la dernière décennie, les hebdomadaires semblent désormais devoir être logés à la même enseigne que la presse quotidienne.