mercredi 6 avril 2022

Le régulateur américain des télécommunications a inscrit l’éditeur d’antivirus Kaspersky sur une liste noire



Désormais la bureaucratie américaine ne parviendra plus à employer les services du géant de la sécurité informatique Kaspersky, ce qui n’a jamais été noté auparavant. Pour une première, une entreprise russe intègre la liste essentiellement composée d’entreprises chinoises. La Fédéral Communication commission (FCC) régulateur des télécommunications aux Etats-Unis, a placé vendredi 25 mars sur sa liste noire l’éditeur d’antivirus russe Kaspersky.

C’est une nouveauté qu’une société russe est ajoutée à cette panoplie d’entreprises indexées comme étant à risque pour la sécurité nationale. Cette liste, presque totalement composée d’entreprises chinoises. Dorénavant les entreprises américaines ne pourront plus se payer les services ou produits commercialisés par les entreprises figurant sur cette liste.

La FCC ne s’est pas étalée outre mesure sur sa décision, qui, à l’en croire vise à renforcer les réseaux de communication américaine en prévision de menaces pour la sécurité nationale. Elle intervient quelques jours après la mise en garde par le président Joe Biden des entreprises américaines contre un très gros risque de cyberattaque russe.

L’Europe sur ses gardes

Kaspersky détient plus de 400 millions d’utilisateurs dans le monde, sa réputation d’éditeur de logiciel antivirus est reconnu au plan mondial. Cependant, elle s’estime surprise et déçue de la décision de la FCC, trouvant qu’elle se basait sur la contingence d’un climat géopolitique tendu et non sur l’évaluation consciente et détaillée de la sécurité des produits et performances de Kaspersky. Précédemment, les Etats-Unis avaient adopté des mesures interdisant le recours aux produits de cette société dans des administrations précises prétextant à l’époque, de risques inacceptables en rapport avec l’obligation des entreprises russes à collaborer avec le FSB, les services de renseignement intérieur. En son temps Kaspersky s’était démarqué de tout rapport inapproprié avec un gouvernement.

Un grand nombre de régulateurs ou services de sécurité européens ont depuis le début de l’invasion de l’Ukraine appelé à la méfiance à l’égard des entreprises russes. Parallèlement le service de cyber sécurité allemand a incité à la mi-mars les entreprises utilisant les produits de Kaspersky à opter pour d’autres antivirus. L’autorité italienne de protection de la vie privée, elle aussi est très sceptique. Elle est d’ailleurs en train d’enquêter sur les risques potentiels représentés par ses logiciels et s’évertue aussi à savoir si les données des clients européens sont transférées en dehors de l’Union Européenne et pourquoi pas dans la fédération russe.