jeudi 3 juillet 2014

Lakshmi Mittal, plus fort que l'acier

Patron d'ArcelorMittal et véritable magnat du secteur de l'acier dans le monde, cet Indien de 64 ans est la 5ème fortune mondiale, avec environ 45 milliards de dollars.

L'enfant prodige

De son nom complet Lakshmi Narayan Mittal, cet homme est le fils d'un entrepreneur indien qui fonde une acierie dans les années 50 à Calcutta. Il fait ses études à l'Université de Calcutta où il décroche un Bachelor of Commerce à 20 ans. L'entreprise de son père est prospère mais le gouvernement indien freine son développement en bloquant les investissements privés dans la sidérurgie. C'est ainsi que Lakshmi Mittal part, à 26 ans, en Indonésie pour diriger une petite acierie qu'il ne tardera pas à faire grandir en rachetant plusieurs de ses concurrents.

Dans son parcours d'entrepreneur, on remarque sa prise de contrôle, en 1989 d'une acierie mal en point à Trinidad, qu'il va redresser totalement en embauchant des indiens et des trinidadiens non qualifiés ou sous-payés. En 1991, il va reproduire ce schéma en reprenant une acierie au Mexique. Il triple sa production et l'écoule en Asie du Sud-Est, grâce à ses entreprises sur la zone.

Rachats et restructurations en séries

En 2006, Mittal Steel Company achète Arcelor grâce à une OPA hostile, alors 2ème groupe sidérurgique au niveau mondial. Il développe de nombreux partenariats de recherche avec des universités, démarche qui ont été largement contestées en Europe. En moins de trois mois, il prend le contrôle total de l'entreprise et le nom du groupe devient alors ArcelorMittal.


Lakshmi Mittal vit aujourd'hui à Londres et continue les opérations de rachat d'entreprises en difficulté qu'il va ensuite restructurer en profondeur. Les Britanniques le surnomment le Taj Mittal car il aurait décoré sa demeure de Kensington d'un marbre provenant des mêmes carrières que celui du Taj Mahal...

Frasques et polémiques

Les Français le connaissent aussi pour ses frasques et notamment le mariage qu'il a offert à sa fille en 2004, à Vaux-le-Vicomte et au Château de Versailles qui a coûté la bagatelle de 55 millions d'euros.

En octobre 2013, alors qu'ArcelorMittal venait d'injecter 92 millions d'euros dans son site français de Dunkerque (Nord), un salarié belge du géant de l'acier s'est suicidé, deux ans jour pour jour après l'annonce de l'arrêt des hauts fourneaux de Liège (Belgique). Il accuse dans sa lettre d'adieu, le patron Lakshmi Mittal, d'avoir détruit sa vie.