vendredi 6 mars 2020

Golden Visa: Londres tire son épingle du jeu au détriment des territoires moins nantis


A la fin de 2019, le Royaume Uni avait octroyé deux fois plus de « golden visa » que l'année précédente. Ce qui a représenté, environ 1 milliard de dollars d’investissements directs à l’étranger.


Malheureusement beaucoup d'industriels considèrent que toutes les régions britanniques n'en profitaient pas au même titre et que cette manne était mal répartie.


Un déséquilibre des investissements

En Angleterre un investisseur étranger peut obtenir un golden visa pour lui-même ou des personnes à sa charge en investissant 2 millions de livres sterling dans des sociétés. Cette année, c'est 360 personnes qui ont été sélectionnées pour l'obtention du niveau 1 de visa d’investisseur au RU. Cette hausse de candidatures explique un record d’investissement de près de 720 millions de livres sterling (soit 837 millions d’euros) pour les visas.

Généralement, les candidats au golden visa choisissent des domaines fiables pour investir. Ainsi beaucoup préfèrent placer leurs fonds dans des obligations d'entreprises ou d’investissements. Il y a un an, le Bureau de l’intérieur anglais, a décidé d'exclure les obligations d’État du programme afin que  ces capitaux soient affectés aux secteurs économiques qui le nécessitent.

Sauf que cette mesure n'a pas eu le succès escompté selon Farzin Yazdi, patron d’Investor Visa à Shard Capital, « il n’y a pas eu de transition vers des investissement à haut risque, petits risques. Cela est principalement dû au fait que la plupart des candidats ne répondent pas aux critères d’admissibilité, et l’objectif principal est leur visa. Chris Kaelin qui est à la tête de Henley & Partners a également  abondé dans le même sens et qualifie le programme de « gachis » car il le trouve inadapté et sans pertinence pour le pays.

Londres, la grande gagnante

La majorité des richesses étrangères du RU repose à Londres. D'une part,  la plupart des investissements est quasiment entre les mains de gestionnaires de patrimoine basés dans la capitale; et d'autre part ces demandeurs du niveau 1, choisissent souvent des quartiers londoniens pour investir dans l'immobilier de luxe.

Cette situation accentue les inégalités (accès aux soins, espérance de vie...) et déséquilibre fortement l'économie britannique qui est en manque de financement. Beaucoup se ruent vers la vielle métropole qui capte le gros de l'argent. D'ailleurs un rapport de Sutton Trust la baptise "’épicentre des élites".

Inciter les investissements en dehors de la capitale.

Il apparaît donc que les investissements pour l'obtention du niveau 1 de visa d'investisseur profitent peu aux zones économiques défavorisées du royaume. Pour corriger cette mauvaise répartition, il faudrait encourager les candidats à miser leurs fonds hors de la cité londonienne, surtout avec le Brexit qui va offrir davantage d'opportunités au RU.

Chris Kaelin considère qu' "il serait facile de concevoir un programme et dire « d’accord, M. Russe, M. Sud-Africain, M. Américain et M. Asiatique, vous êtes les bienvenus. Vous mettez 2 millions de livres à Cornwall, dans le nord et partout où nous avons besoin d’investissements (...) Il serait préférable de dire aux étrangers d’investir dans le nord de l’Angleterre. Ils pourraient toujours avoir leur maison à Londres s’ils le souhaitent, mais au moins l’investissement n’exacerberait pas les prix déjà élevés".