lundi 30 mars 2020

Corona: Paris et Rome n'excluent pas l'éventualité d'une nationalisation



La crise commence sérieusement à miner la croissance économique mondiale, notamment en Europe. Depuis, les gouvernements travaillent sans relâche, à la recherche de stratégies pour atténuer les effets de cette pandémie. En France, le Ministre des finances, Bruno Lemaire, a annoncé ce mardi, être prêt à recourir à "tous les moyens"  y compris à la nationalisation pour sauver les entreprises du pays en danger. En attendant l'Italie est décidée à ouvrir le bal en prenant le contrôle  de la compagnie aérienne Alitalia.

Tout envisager pour surmonter ce ralentissement économique

Bercy affûte ses armes et compte mettre en branle son offensive. Aucun plan économique de sortie de crise ne sera laissé en rade, et ce, même s'il n'est pas en accord avec les politiques économiques traditionnelles françaises ou même européennes. C'est ce qui ressort des propos de Bruno Le Maire sur BFM Business.
 "Je n’hésiterai pas à employer tous les moyens qui sont à ma disposition pour protéger les grandes entreprises françaises. Ça peut passer par la capitalisation, par les prises de participation. Je peux même employer le terme de nationalisation si nécessaire (...)  Nous protégerons notre patrimoine industriel, (...) il n'est pas question de voir des grandes entreprises françaises disparaître " à cause du Covid-19, a-t-il indiqué durant l'entretien téléphonique.

Il faut dire qu'avec la situation alarmante de grandes entreprises a de quoi inquiéter le gouvernement et la population. La flotte d'Air France est clouée au sol, et Renault, PSA, Michelin et bien d'autres géants sont à l'arrêt.

D'ailleurs le ministre n'a fait qu'emboiter le pas au Président de la République qui annonçait dans une allocution, le 12 mars, "tout sera mis en œuvre pour protéger nos salariés et pour protéger nos entreprises, quoi qu'il en coûte". Pour ce faire, Paris va décaisser 45 milliards d'euros en guise de soutien aux industries en difficulté. Les 3/4 de cette somme serviront aux reports ou annulations de charges fiscales et sociales.

En tout cas une guerre économique semble se dessiner à l'horizon selon Le Maire. " Il y a aussi une guerre économique et financière. [...] Elle sera durable, elle sera violente, elle doit mobiliser toutes nos forces. (...) La guerre économique et financière, c'est une affaire de mois. Il faudra donc du temps pour faire redémarrer l'économie, pour lui redonner toute sa puissance" a-t-il avancé. Il ne faut cependant pas oublier que les nationalisations ne sont pas recommandées dans l'Union européenne, de quoi s'interroger sur sa possible effectivité en Métropole.

L'Italie donne le ton

 «Ce n'est pas une situation facile, cette expérience [du coronavirus] m'a renforcée dans l'idée qu'une compagnie nationale est stratégique pour notre pays», a indiqué Paola De Michelli, la ministre des Transports italienne. Cette déclaration entre dans un contexte de relance économique de la compagnie aérienne Alitalia grâce à la machine publique. Rome envisage de mettre un fonds de 600 millions d'euros, à la disposition de l'ensemble du secteur aéronautique italien dont Alitalia est le fleuron. Afin de relever  financièrement cette entreprise si stratégique qui a longtemps été en faillite, l'Etat a décrété "la création d'une nouvelle société entièrement contrôlée par le Ministère de l'économie et des finances ou contrôlée par une société à participation majoritairement publique, y compris indirectement".