vendredi 16 décembre 2016

La Chine tente de d’outrepasser les normes de l’OMC contre le dumping

Membre de L’OMC depuis déjà 15 ans, la Chine pourrait prendre le statut d’économie de marché pour échapper aux taxes antidumping qui touchent ses produits. Cette initiative n’est pas bien perçue par l’Europe, le Japon et les Etats-Unis. En effet, depuis ce 11 décembre, la clause qui lie Pékin à l’organisation Mondiale du Commerce est arrivée à échéance. La Chine Souhaite donc prendre ce statut commercial mais elle devrait avoir des « coudes solides » pour le faire accepter à ses partenaires qui ne désirent pas être envahis par des produits vendus au rabais.

Un statut justifié par la Chine

Jusqu’au 11 décembre de cette année, la Chine ne pouvait pas être considérée comme une économie de marché par les autres pays membres de l’OMC. De ce fait, elle subissait sur ses produits, des taxes antidumping comme celles que le nouveau Président américain souhaite toujours lui imposer et pouvant atteindre les 45%. En cause, les prix pratiqués en Chine sont jugés non conformes à la réalité du marché. Le Japon et l’Union Européenne emboîtent ce pas et n’ont aucunement l’intention de lever ce « bouclier économique ».

Selon plusieurs analystes de ce domaine, la Chine devrait entreprendre des mesures auprès de l’OMC si elle désire que ces pratiquent cessent. Pour sa part, Shen Danyang, porte-parole du ministère chinois du commerce, s’est exprimé en soulignant que « La Chine fera tout pour défendre ses droits si les autres membres de l’OMC maintenaient leurs méthodes antidumping contre leurs produits au terme de cette date du 11 décembre qui marque la fin de la clause vieille de 15 ans».

Des méthodes qui masquent en réalité un protectionnisme

C’est ce que laisse entendre un commentaire paru à l’agence de presse officielle qui affirme que : « à compter du 11 décembre, la Chine  sera automatiquement considérée comme une économie de marché, et que les manœuvres des autres pays visant à réfuter ce nouveau statut, ne sont des méthodes qui cachent en réalité un protectionnisme vis-à-vis de leurs produits et de leurs marchés.
Par contre, pour les autres puissances comme Washington, le passage à une économie de marché ne se fait pas de façon spontanée. Certaines clauses notamment celles antidumping qui régissent l’entrée de la Chine dans l’OMC demeurent à l’état. Le département américain du commerce s’est dit sensible aux méthodes chinoises surtout leurs capacités élevées de production dans les domaines de l’aluminium et de l’acier. Les USA se disent donc prêt à maintenir leur bouclier pour limiter les produits chinois qui ont déjà coûté près de 3,2 millions d’emplois selon l’Alliance des manufacturiers américains (AAM).

Du côté de l’Union Européenne, il ne s’agit plus simplement de la Chine mais de tous les pays sur lesquels des soupçons de vendre à perte existent. Il est donc question de mettre au même niveau tous les pays, affirme l’eurodéputé Franck Proust. Malheureusement, c’est une question qui divise et les 28 membres de l’Union n’ont pas pu trouver un accord à ce sujet avant cette date buttoir du 11 décembre.