mardi 8 novembre 2016

Les particuliers vont être considérés comme des loueurs professionnels

Considérer les particuliers comme des loueurs professionnel au-delà de certains revenus, tel était un des articles du  projet de loi sur le financement de la sécurité sociale qui a été rejeté par les députés mercredi dernier. C’est un ouf de soulagement, du moins pour le moment, pour les utilisateurs des plateformes collaboratives comme Airbnb et Drivy car la décision des députés qui planchaient depuis mardi sur cette question leur est favorable.

Le Gouvernement explique la raison d’exister de son projet de loi

Lutter contre les abus et la concurrence déloyale créée par l’éclosion de certaines plateformes collaboratives, tel est le but visé par cet article contenu dans le projet de loi sur la sécurité sociale. En effet, le gouvernement estime que les particuliers qui exploitent leurs biens dans le but de produire des bénéfices doivent être considéré comme des travailleurs professionnels et devraient à ce titre se soumettre au Régime social des indépendants (RSI). En d’autres termes, ils devraient payer les cotisations liées à ce domaine une fois que leurs revenus atteindraient un certain seuil. C’est le cas notamment de ceux qui fournissent des services complémentaires comme le petit-déjeuner, les produits d’hygiène etc. Donc, tout particulier, utilisateur de la plateforme Airbnb, dont les revenus tirés de la location de son appartement excéderaient 23.000 euros se verrait contraint de se déclarer travailleur indépendant.
Il en est de même pour ceux qui mettent en location leurs biens à l’image des voitures, bateaux et autres équipements, leur seuil fixé par le gouvernement est de 3860 euros. Montant qui pourrait être doublé pour apaiser les critiques des députés.

D’un bord comme de l’autre, le projet est boudé

Droite et gauche se rejoignent et rejettent le projet de loi. Comme Isabelle Le Callennec qui affirme « ne pas vouloir comprimer une activité fleurissante et qui ne concerne que des personnes voulant  joindre au mieux les deux bouts », beaucoup d’autres députés de droite ont jugé cette question immature. A gauche aussi, on s’en plaint : « On ne maîtrise pas la substance de l’économie collaborative. Elle sert juste à payer ses charges, passer des vacances dans des petites villes sans services pour touristes et conserver sa maison. Pour des lobbies professionnels, nous n’allons pas empêcher ça. » déclarait le député écologiste Jean-Louis Roumegas.
Par contre, pour Christian Eckert, secrétaire d’Etat au budget, il serait plus urgent de légiférer ce domaine de plateformes collaboratives où s’installe des pratiques qui lèsent les structures légalement reconnues. « Plus on tarde à légiférer, plus il nous sera difficile d’effacer ces habitudes qui flirtent avec la limite de ce que leur autorise le droit », a-t-il renchérie avant de citer en exemple le récent Euro 2016