jeudi 17 novembre 2016

En 2015, les revenus des chefs d’entreprises français ont augmenté de plus de 20%

Contrairement à 2014, les chefs des entreprises françaises, 120 au total parmi les plus grandes, ont vu leurs revenus croître de plus de 20% atteignant ainsi la barre de 3,5 millions d’euros en 2015 d’après des données révélées par le cabinet spécialisé Proxinvest. Dans ces chiffres, sont inclues toutes les formes possibles de rémunération, des avantages en nature et salaires fixes, jusqu’aux bonus annuel et aux jetons de présence, en passant par des actions de performance, ce sont tous ces revenus qui ont constitués pour 2015 ce montant global de 3,5 millions d’euros pour les patrons d’entreprises en France.

Des revenus opposés à la croissance des entreprises

Selon Proxinvest, cabinet de conseil en investissement, il y aurait de quoi s’interroger sur les niveaux de ces revenus des patrons d’entreprises quand on observe en face le niveau de croissance économique de ces entreprises pour le compte de la même année 2015.

Pour les entreprises qui forment le CAC 40, la rémunération de leurs patrons a connu une augmentation de 18% comparativement à 2014, dépassant ainsi la rémunération maximale qu’on peut socialement accepter, soit 240 fois le SMIC, environ 4,8 ME toujours selon le cabinet.

De façon globale, l’indice du CAC 40 a augmenté de 8,5% en 2015 pendant que, le chiffre d’affaires de tous ses membres réunis a connu une baisse de 3%, que les bénéfices nets ont aussi chuté de 11% ainsi que le résultat opérationnel qui tombe lui de 7%.

En tête des revenus, les patrons de Renault, Rubis et celui de Sanofi

En tête de ce classement des patrons, Olivier Brandicourt, Directeur Général de Sanofi avec 16,8 millions, suivi de Gilles Gobin, fondateur de Rubis avec 16,4 ME.

Le Président Directeur Général de Renault et de Nissan occupe la troisième place de ce classement avec un revenu de 15,6 ME pour monsieur Carlos Ghosn. En France, il reste le seul patron à posséder une rémunération double qui a été rejetée par ses actionnaires lors d’une assemblée générale.

Bernard Charlès, DG de Dassault Systèmes est quant à lui 4ème avec 14,1 ME. La 5ème place est occupée par le PDG de Schneider Electric, Jean-Pascal Tricoire avec un revenu de 10,4 ME.

En 2018, des mesures devraient s’appliquer pour limiter ces revenus

D’ici à 2018, des mesures devraient s’appliquer pour limiter la rémunération des patrons des entreprises, surtout les primes exceptionnelles qui leur sont versées. C’est du moins ce qui devrait être fait depuis le fameux « Say On Pay » résultant d’un vote consultatif en assemblée générale des actionnaires de ces diverses entreprises datant de 2013.


Pour une première en France, les revenus totaux des chefs d’entreprises n’ont pas été validés  en assemblée générale en 2015. Ce blocage en assemblée concerne entre autre la rémunération de Carlos Ghosn de Renault, celle de Patrick Kron de l’ex-Alstom mais aussi celle des patrons de Solocal. Certes, ces refus de  validation n’ont aucun effet juridique car le Say On Pay n’est qu’un vote consultatif, mais d’ici à 2018 les choses pourraient bien changer. En effet, les actionnaires auront maintenant, selon la loi Sapin 2 adoptée par le parlement, le pouvoir de limiter les énormes rémunérations des patrons de leurs entreprises.