vendredi 3 juillet 2015

Martin Bouygues : un grand patron déterminé


Martin Bouygues vient de rappeler fermement qu'il est le patron de Bouygues  en refusant catégoriquement l'offre à 10 milliards d'euros du président de Numéricable-SFR, Patrick Drahi. L'occasion de rappeler le parcours du "fils de" dans le milieu des affaires.

Martin Bouygues est né en 1952 (63 ans) et est le plus jeune fils de Francis Bouygues, fondateur en 1952 également de la société Bouygues. Martin entre dans le groupe en 1974 en qualité de conducteur de travaux. En 1978, il fonde la société Maison Bouygues, spécialisée dans la vente de maisons individuelles sur catalogue. Administrateur de Bouygues depuis 1982, Martin Bouygues est nommé vice-président en 1987 et le 5 septembre 1989, Martin Bouygues, succédant à Francis Bouygues, est nommé Président- directeur général de Bouygues.

Les Echos expliquent que cette nomination a été une surprise : "Après le départ en claquant la porte, en 1986, de son fils aîné Nicolas, que le privilège de l’âge et son diplôme de l’Ecole centrale de Paris destinaient à la succession de son père, Francis Bouygues, le fondateur du groupe de bâtiment et travaux publics, crée la surprise en 1989 en passant la main au plus jeune de ses quatre enfants, Martin, 36 ans."

En 1994, Martin Bouygues lance Bouygues Telecom, qui deviendra le troisième opérateur français de téléphonie mobile. Mais, selon Les Echos, un épisode qui restera sans doute dans les mémoires est celui de l'assaut de Vincent Bolloré dans le capital de Bouygues en 1997 : "L’actuel patron de Vivendi a pris jusqu’à 14 % du capital. Un pacte d’actionnaires est signé pour cinq ans et Bolloré dispose de trois sièges au conseil d’administration de Bouygues. Mais tout vole en éclats en un an, quand Bolloré tente de peser à plusieurs reprises sur la stratégie de Martin Bouygues sans lui en parler. Ce dernier l’attaque devant le conseil des marchés financiers et fait constater «l’absence d’action de concert». Cette victoire de Martin Bouygues lui confère un succès d’estime auprès de l’establishment."

Martin Bouygues soigne son image rassurante de "bon père de famille" mais n'en reste pas moins déterminé. Selon les Echos qui commente une interview sur RTL : "la tête légèrement inclinée, l'oeil rieur et le sourire bienveillant -, cache une grande détermination. Par le passé, l'homme d'affaires a su prendre des décisions radicales. Mais c'était de sa propre initiative. En décidant à la surprise générale, en 2006, de diversifier le groupe dans l'énergie via une prise de participation dans Alstom, par exemple."