vendredi 2 janvier 2015

Retraites-chapeaux et patrons du CAC 40


A l'heure où le gouvernement part en croisade contre les retraites chapeaux et suites aux polémiques sur les retraites chapeaux de Didier Lombard et Gérard Mestrallet, Les Echos publient leurs estimations pour 30 patrons du CAC 40, en partenariat avec Proxinvest, à partir des documents de référence de 2013.

Une retraite-chapeau est une retraite financée intégralement par l'entreprise qui est exonérée de cotisations sociales et de la contribution sociale généralisée. Les Echos ont calculé les retraites chapeaux des dirigeants opérationnels à partir des documents de référence 2013 et publient la rente annuelle théorique que le dirigeant toucherait au moment de son départ en retraite.

L'échantillon des 30 patrons exécutifs du CAC 40 permet aux Echos de calculer une rente moyenne allouée par leurs entreprises de 570 000 euros annuels, lesquels viennent s'ajouter à leur retraite "conventionnelle", celle du régime obligatoire. Mais la réalité est contrastée entre patrons du CAC 40, tout d'abord du fait de leur ancienneté. Plus un patron a de l'ancienneté et plus il s'est illustré dans la réussite de son entreprise, plus sa retraite chapeau est élevée. Les Echos relèvent également que "le versement des rentes est souvent conditionné à la présence du dirigeant dans le groupe lors de son départ à la retraite. S’il part avant, il perd tout. C’est le cas de Christopher Viehbacher, contraint à la démission chez Sanofi. Il ne percevra pas les 499.932 euros qu’il aurait pu toucher."

Il y a donc une part de risque pour un patron qui partirait prématurément, risque compensé, pour un patron débauché (par exemple) par l'octroi, lors de son arrivée dans sa nouvelle entreprise, de plusieurs années d'ancienneté. Ainsi, lorsque "Christopher Viehbacher a démissionné de GSK pour Sanofi,le laboratoire pharmaceutique lui a reconnu dix ans d’ancienneté."

Les Echos ont également cherché à savoir sur le code de gouvernance Afep-Medef était respecté. Celui-ci conditionne par exemple l'octroi de la retraite chapeau au fait que le bénéficiaire soit mandataire social ou salarié de l’entreprise lorsqu’il fait valoir ses droits à la retraite en application des règles en vigueur. Il indique également que les bénéficiaires doivent satisfaire à des conditions raisonnables d’ancienneté dans l’entreprise, d’au minimum deux ans, fixées par le conseil d’administration pour bénéficier des prestations d’un régime de retraite à prestations définies et que la retraite chapeau ne peut dépasser 45% du revenu de référence. D'après Les Echos, ce code est presque toujours respecté.
A noter enfin que certains patrons ont décidé de revoir le régime des retraite chapeaux dans leur entreprise (Gilles Schnepp chez Legrand par exemple) ou d'y renoncer comme Antoine Frérot chez Véolia Environnement : " Il aurait dû toucher une rente de 30.000 euros par an. Mais, en juin 2014, le conseil a décidé, à sa demande, de fermer ce type de régime."