lundi 6 mars 2023

Primark : de nombreuses missives récupérées dans les poches des tenues



Dix ans après le scandale du Rana Plaza, la chaîne d'habillages irlandaise Primark n'a pas été écartée par les groupes écologiques et les partisans d'un modèle économique plus soutenable. Reconnue pour ses ventes de vêtements peu visés, la marque est soupçonnée de promouvoir la "mode rapide". Autrement dit, elle encouragerait ses acheteurs à remplacer rapidement leurs tenues, dans le but qu'ils en achètent davantage.

L'ouverture du récent point de vente Primark à Brest a été troublée par l'irruption des militants appartenant au groupe Extinction Rebellion.

Plusieurs années après le scandale du Rana Plaza, la société vestimentaire irlandaise Primark n'a pas été oubliée par les collectifs écologiques et les partisans d'une économie plus viable. Connu pour ses ventes de tenues à prix modique, le distributeur est accusé de favoriser la "mode jetable". En d'autres termes, il incitait ses acheteurs à renouveler rapidement leur garde-robe, dans le but qu'ils achètent davantage. Un modèle peu soutenable que beaucoup d'associations ont déjà pointé du doigt. Nouveau, Primark en a subi les conséquences. Le 21 février, la marque a justifié un nouveau point de vente à Brest. Cependant, tout ne s'est pas produit comme prévu. Elle a dû affronter l'intervention, peu commune, d'Extinction Rebellion, un mouvement social écologiste.

Des messages récupérées dans les poches des habillements de Primark à Brest

Le groupe Extinction Rebellion se présente comme un "mouvement mondial de désobéissance civile luttant contre l'effondrement écologique et le dérèglement climatique". Pacifiste, il a choisi de mettre des obstacles sur la route de Primark à Brest. Ses partisans dénoncent en effet un modèle nuisible, qui « saccage et dépouille notre planète ». L'inauguration du point de vente a donc été quelque peu troublée... Afin d'annoncer la mode jetable, plusieurs activistes d'Extinction Rebellion ont placé près de 500 missives dans les tenues du récent magasin Primark de Brest.

Les dirigeants de l'entreprise et les acheteurs ont vite compris la portée de cette initiative, ces insignes discrets transmettant des messages en faveur de la préservation de l'écosystème et incitant les clients à ne pas soutenir le système de la mode éphémère.

Une initiative en faveur de la préservation de l'écosystème contre la mode éphémère

Des inscriptions telles que « Coton = 2,5 % des superficies agricoles et 16 % des insecticides utilisés dans le monde » ou « En Europe, 4 millions de tonnes de textiles sont jetées chaque année » ont été découvertes sur ces messages d'Extinction Rébellion. De plus, un QR code a été ajouté aux étiquettes pour fournir un « manifeste complet contre la fast-fashion ». Les militants ont fait irruption dans le magasin pour insérer ces messages dans les vêtements, mais les organisateurs de l'inauguration ont rapidement réagi en les empêchant d'entrer. 

Extinction Rebellion a dénoncé un « important service de sécurité déployé pour l'événement ». Bien que l'ouverture de ce Primark soit considérée comme un moyen de redynamiser une partie de Brest, le mouvement estime que cela ne peut pas justifier « l'installation d’une enseigne qui piétine et pile notre planète ». Extinction Rebellion a également souligné que l'ouverture du nouveau magasin n'a pas fourni autant de clients qu'attendu. Selon les militants, seulement 400 personnes se sont présentées devant le magasin, contre 2 500 en décembre dernier à Angers. Le mouvement ajouté que ce qui a fonctionné à Angers ou à Toulouse ne garantit pas un succès à Brest.