mardi 18 décembre 2018

Alstom n’a pas besoin de Siemens pour vivre


Une technologie plus rapide et efficace, une portion de la signalisation dans le continent européen, voici quelques-uns des concessions que les deux géants européens de la construction Alstom et Siemens ont faites pour essayer de calmer Bruxelles. Un ensemble de propositions des deux constructeurs qui pourraient être dérisoires pour entériner leur fusion. Toutefois une question se pose, Alstom va-t-il nécessairement fusionner avec Siemens tandis que l’alternative chinoise semble vouer à l’échec ? Une chose est sure, les deux constructeurs européens ont déjà enclenché leur projet de fusion avec diverses propositions faites auprès de la Commission européenne.

Le processus enclenché …


Le 12 décembre dernier, Alstom et Siemens ont déposé leur projet final au niveau de la Commission européenne chargée de la Concurrence. Dans le but de rassurer Bruxelles qui s’était montré très pessimiste et a ennoyé une note le 20 octobre passé quant à ce projet de fusion, les deux groupes avaient fait quelques propositions. Ces dernières sont axées particulièrement sur des domaines de signalisation, mais aussi des articles de matériels roulants. Ces remèdes constituent près de 4 % du bénéfice net des deux groupes fusionnés. Toutefois, ces mesures sont jugées insuffisantes et inappropriées notamment pour convaincre la Commission européenne. En plus d’autres sources évoquent que Alstom et Siemens auraient même émis l’idée de faire la cession de technologies à grande vitesse ainsi que des actifs en Europe dans le domaine de la signalisation.

Verdict attendu au plus tard le 18 février


Les réticences de la Commission européenne à la Concurrence qui se dresse contre le projet de fusion des deux groupes s’expliquent par le fait que celui-ci ôterait toute concurrence sur de nombreux domaines du secteur ferroviaire tels que la signalisation, la vitesse à grande envergure, le contrôle, le métro et les réseaux régionaux. Face à ces griefs, les deux constructeurs adoptent la prudence en attendant la décision finale de la Commission attendue le 18 février au plus tard. D’après le délégué syndical CFDT Alstom, Patrick de Cara, les syndicats s’opposent à ce projet de fusion tel qu’il est élaboré jusqu’ici. D’après lui, ce projet de filiation regorge un ensemble de risques potentiels concernant l’activité et l’emploi. En plus, les syndicats fustigent l’arrogance de la direction d’Alstom envers les employés ainsi que leurs représentants.

L’argument chinois ne tient pas la route …


Pour le délégué syndical central CGT Alstom Boris Amoroz, la venue des Chinois en Europe n’est pas à l’ordre du jour, donc pas du tout envisageable actuellement. Il poursuit que sans une base industrielle solide, les Chinois ne viendront pas. L’argument chinois est donc voué à l’échec. Pour en témoigner, il prend exemple sur le cas des Coréens qui il y’a une dizaine d’années ont mis en vente en Grèce et en Irlande un ensemble de trains et depuis, rien de plus. Dans cette lignée, l’éventualité d’une fusion ratée se pose. Déjà en mi-novembre, le patron de Siemens Joe Kaeser, avait mentionné l’impératif de trouver un « plan B ». Alstom et Siemens, en soumettant à minima des cessions, pourraient en cas d’échec prendre Bruxelles pour fautif.