lundi 10 juillet 2017

La Suisse offre l’asile fiscal à des clients français d’UBS


L’information a été relayée par le Parisien qui informe que le gouvernement suisse refuserait de communiquer sur l’identité des clients français disposant d’un compte à UBS, après injonction de l'Élisée. Ce sont les autorités allemandes qui, en 2016, ont alerté leurs homologues français qui depuis lors, essaient de mettre la main sur l’identité de ces clients fraudeurs. Ils seraient chiffrés à quelque 45 000 clients, ce qui élèverait le montant du préjudice à plusieurs milliards d’euros.

Un gap de plusieurs milliards d’euros à résorber

Selon le Parisien, le montant des actifs se chiffrerait à quelque 11 milliards de francs suisses, lequel montant convertit en euros, pourrait représenter une somme colossale pour le Trésor français qui n’a pas hésité à saisir les autorités suisses en charge de l’affaire à travers une lettre rédigée par la Direction générale des finances. Une saisine qui semble cependant tombée dans l’oreille d’un sourd, d’autant plus que les autorités suisses n’entendent pas déférer à la volonté de leurs homologues français, opposant farouchement le « principe de spécialité », violé par la France. En effet, ce principe relèverait d’un accord existant entre ces deux pays, stipulant qu’une information transmise au fisc serait déclarée sans intérêt pour la justice ou pour une autre entité.

Une plainte déposée, en France, contre UBS

En réaction contre les autorités suisses, le gouvernement français a décidé de poursuivre la Banque UBS, pour deux chefs d’accusation à savoir « démarche bancaire illégale » et « blanchiment aggravé de fraude fiscale ». Il est reproché à UBS, d’avoir orchestré une opération de débauchage de riches clients français en vue de leur proposer d’ouvrir des comptes en Suisse. Face à une telle situation, la confidentialité sur l’identité des propriétaires de ces 45 000 comptes ne saurait être garantie par le gouvernement suisse face à l’enquête judiciaire enclenchée par la justice française. Le gouvernement suisse dénonce par la dernière énergie cette action judiciaire, qu’il considère comme une violation flagrante du « principe de spécialité » de la part des autorités françaises. En attendant la rencontre future entre le président de la République français Emmanuel Macron et la Présidente de la Confédération suisse, pour un « probable dénouement » de la situation, les deux Etats se regardent en chiens de faïence.