vendredi 7 août 2015

Emmanuel Besnier : le discret patron de Lactalis


Mise en cause par les éleveurs cet été, la société Lactalis est gérée par la famille Besnier depuis 1933.

Le géant mondial du lait est une PME familiale dont le siège est en Mayenne. Son PDG, Emmanuel Besnier, 44 ans, est un patron particulièrement discret. Un article publié par Ouest-France explique que "sans contact avec la presse ni même les pouvoirs publics, inconnu des salariés qui jurent ne "même pas connaître sa tête", l'actuel PDG Emmanuel Besnier est "à la limite de la paranoïa", estime L'Expansion: le magazine relate même qu'il assiste aux rencontres du Stade Lavallois, le club de foot de la ville qu'il finance, "depuis sa loge derrière des vitres fumées"." L'article donne par ailleurs les chiffres clés de la société : "un chiffre d'affaires de 16 milliards d'euros en 2013 et 200 sites industriels dans 37 pays (70 pays selon une enquête de l'Expansion en mai 2015), traitant une collecte globale de 14,6 milliards de litres de lait."

L'Express cite, à propos du PDG : "A la mort de son père, Michel Besnier, en 2000, il a pris le pouvoir, et fermement", se souvient un ex-cadre qui a vécu la transition et requiert l'anonymat. L'héritier n'a même pas 30 ans. Son grand frère, Jean-Michel, surnommé "le bûcheron" (en référence à son exploitation forestière en Normandie), ne voulait pas assurer la succession. Dans les mois qui ont suivi son arrivée, le jeune président met à la retraite la vieille garde de son père (Marcel Urion, Bernard Decker, Jacques Lefeuvre). "Il voulait avoir les coudées franches, ne pas s'entendre dire: "Votre père aurait fait cela"..." raconte Michel James, chargé de la communication du groupe jusqu'à 2009. Et ajoute : "Michel Besnier était surnommé "l'émir blanc". Le fils se taille un costume d'empereur laitier. En onze ans, à coups de rachats d'usines en Pologne, en Egypte, en Inde ou en Italie, il s'impose comme le n°1 mondial du secteur. Le père fuyait toute exposition publique. Le fils érige la discrétion en obsession. Invisible dans ses usines, il tient à distance les journalistes -comme bien d'autres avant, notre demande d'interview est restée lettre morte. Il exècre les photographes. Les agences de presse ne recensent que trois clichés de lui, dont le plus récent, pris à son insu à la sortie d'une réunion en Croatie, date de 2007. Une prouesse à l'ère des smartphones! Au Bistro de Paris, la bonne table de Laval, il déjeune dans un salon à l'étage, à l'abri des regards. Dans la préfecture comme ailleurs, il évite toute mondanité. Quand le Rotary Club l'élit "Mayennais de l'année" en 2006, il envoie son directeur juridique, Thierry Levantal, recueillir les honneurs."