En marge de sa présentation au Sénat de son projet de loi
sur l’économie sociale et solidaire, Benoît Hamon a rencontré les délégués de
la CFE-CGC pour une table ronde à propos de la reprise des entreprises par les
salariés.
Du soutien des cadres…
Carole Couvert, présidente du syndicat des cadres, comment
de son côté : " Nous voyons dans ce projet de loi sur l'Economie
sociale et solidaire et dans cette mesure, un excellent préambule à la relance
de l'emploi. 10% des entreprises mettent la clé sous la porte, faute de
repreneur ". La mesure obligeant les dirigeants à informer les salariés
avant toute cession de l’entreprise a été accueillie très favorablement. Le
ministre délégué a de son côté souligné qu’environ 50 000 emplois étaient
détruits chaque année, et que la mesure « permettra aux salariés informés
de s'organiser pour une éventuelle reprise." Avant de saluer le soutient
du syndicat au projet de loi, M. Hamon précise par ailleurs que cette
proposition s’inscrit dans l’application d’une circulaire européenne datant de
2001.
… à la défiance des patrons
Ce texte ne reçoit pourtant pas un accueil favorable auprès
du patronat. En effet, la mesure d’obligation d’information, qui s’applique aux
entreprises de moins de 50 salariés, avec un délai de deux mois. Thiery
Viquerat, président du Fonds d’intervention pour les PME, dénonce de son côté
une « méconnaissance totale des mécanismes de cession d'une
entreprise », qui fait écho à un mécontentement global. La
confidentialité, notamment, jouant un rôle central dans les négociations d’une
éventuelle cession d’entreprise. Le délai de deux mois est par ailleurs
critiqué pour son manque de précision, puisqu’il ne fait pas référence à une
échéance particulière. La CGPME a également fait part de son scepticisme quant
à ce projet, et dit attendre les discussions politiques à venir.