Cette étude, publiée par Proxinvest, permet de prendre la température des revenus du patronat à un moment charnière pour l’économie française. Pour autant, la moyenne exposée ne traduit pas les disparités de comportement. De fait, en matière de rémunération, les dirigeants du CAC 40 ont fait preuve d’une certaine prudence, dans un contexte socio-politique et économique bien particulier. La rémunation moyenne passe ainsi sous la barre des 4 millions d’euros annuels. Le cabinet Proxinvest fixe, quant à lui, la rémunération maximale socialement acceptable à 240 SMIC, soit 4,7 millions d’euros. Bernard Charlès et Carlos Ghosn dominent largement ce classement avec respectivement 14,9 et 13,4 millions d’euros. Mais surtout, à la lumière de cette étude, Proxinvest s’attache à mettre en perspective le lien entre la performance à moyen-long terme et les différentes formes de rémunération.
Évolution des structures
En effet, si le chiffre d’affaires des principales entreprises cotées a reculé de 27 % depuis 2012, la rémunération moyenne des dirigeants concernés n’a pas diminué, et a même parfois augmenté. L’évolution de la structure de la rémunération, surtout, a évolué de manière considérable. Globalement, les fixes et les bonus ont augmenté, tandis que la part des options a été divisée par 6,3. Là encore, la situation des patrons est loin d’être uniforme : du côté du SBF 80, la part salariale demeure bien plus constante, tandis que l’actionnariat sous toutes ses formes prend une place bien plus importante dans les rémunérations. Il convient également de rappeler que l’année 2012 constitue la dernière année avant que le principe de « say on pay » ne soit appliqué à la rémunération des dirigeants.