mardi 19 novembre 2013

Olivier Andriès : les leviers de croissance de Turbomeca

Olivier Andriès, PDG de Turbomeca depuis 2011, s’est exprimé dans La Tribune sur les perspectives de son entreprise alors que le salon aéronautique de Dubaï bat actuellement son plein et enregistre des commandes records.

Des objectifs ambitieux

Turbomeca est un des leaders du secteur de la motorisation des hélicoptères. La firme, filiale du groupe Safran, a réalisé un chiffre d’affaire de 1,2 milliards d’euros en 2012. L’objectif de Olivier Andriès semble à la fois clair et ambitieux : « Nous visons une croissance annuelle du chiffre d'affaires de 5 à 7% d'ici 2015. » Pour réaliser cet objectif, le motoriste mise notamment sur le développement de nouveaux moteurs, en particulier ceux à grande puissance, et sur la diversification du portefeuille clients. Dans cette perspective, Turbomeca sera en effet nécessairement amené à prendre ses distances avec son partenaire historique, Eurocopter, qui demeure aujourd’hui le commanditaire de 80% des moteurs produits. Et les choses, en la matière évoluent particulièrement vite : Turbomeca a signé en juin un contrat de motorisation avec le rival historique d’Eurocopter, l’américain Bell. Il s’agit pour M. Andriès d’une « étape majeure dans la longue histoire de Turbomeca ».

Diversifier la croissance

Mais ce contrat signé avec Bell, symbole de la diversification du portefeuille clients de Turbomeca a surtout été rendu possible par l’amélioration considérable de l’image de l’entreprise, en particulier en ce qui concerne la performance du support service. Or, les 2/3 du chiffre d’affaires de Turbomeca proviennent de l’après-vente et des services. L’accord avec Bell a permis à Turbomeca d’apparaitre comme un motoriste à part, et non plus comme un fournisseur d’Eurocopter. Ensuite, Turbomeca investit 15% de son chiffre d’affaire en R&D, et compte développer toute une nouvelle gamme de moteurs, afin de concurrencer General Electric (GE) et Pratt & Whitney. Le choix de développer en particulier le segment des moteurs à haute puissance s’explique par le dynamisme de la demande d’équipements pour hélicoptères lourds, modèles qui représentent 40% du marché. « A terme, nous visons 50 % de parts de marché qui sera un duopole avec GE. » Le dernier axe de croissance indiqué par Olivier Andriès est le développement des contrats à l’heure de vol, qui constituent une assurance pour le client, et participent de sa fidélisation.