En voilà une demande qui risque de porter un coup dur à la
sécurité en ligne selon certains experts. En effet, les autorités françaises et
allemandes mènent le combat afin de
pouvoir accéder aux données cryptées. Concrètement, l’idée est d’avoir le droit
d’accéder à ces données avec une
simple réquisition judiciaire.
Des experts tirent la sonnette d’alarme
L’idée ne s’éloigne pas trop des perquisitions effectuées
par les enquêteurs dans les appartements dans le cadre de leur travail
d’enquête. Même cela parait, à priori, compréhensible pour assurer la sécurité
des populations, il est à craindre qu’il soit porté atteinte à sécurité des
échanges sur internet. C’est d’ailleurs le sentiment de certains experts qui
estiment que la cryptographie occupe une
place non négligeable dans le domaine de la sécurité en ligne. Ainsi,
appellent-ils les autorités allemandes et françaises à faire preuve davantage
de prudence.
Sur les colonnes du journal, le Monde, la présidente de la Commission nationale de
l'informatique et des libertés (CNIL), Isabelle Falque-Pierrotin, a tiré sur la
sonnette d’alarme. Selon cette dernière, cette mesure qui voudrait que l’accès
aux données soit possible sur réquisition judiciaire comporte de nombreux
risques. Madame Isabelle Falque-Pierrotin a mis en garde les autorités. Ainsi,
elle estime que dans la réalité des faits, il n’est pas possible pour les
autorités d’avoir la certitude que seules elles pourront accéder à ces données
privées. Ce qui pose un véritable problème d’insécurité aux internautes qui ont
le droit à la protection de leur privée.
Bernard Cazeneuve botte en touche les accusations de ses détracteurs
Quant à Bernard Cazeneuve, il a tenu à apporter des éléments
de réponse à ses détracteurs qui l’accusent de vouloir donner naissance à une
législation qui bafouerait la nécessaire protection des données personnelles.
Battant en brèche de telles idées, Monsieur Cazeneuve soutient qu’il ne s’agit
pas de mettre en danger la sécurité des données personnelles, mais de trouver
une solution qui rende les enquêtes judiciaires fructueuses.
Le ministre a par
ailleurs tenu à préciser qu’il y’a des distinctions à faire relativement niveau de coopération qui diffère en fonction
en fonction des opérateurs concernés.
Pour l'application Telegram par exemple, le ministre estime que les États ne disposent d'aucun interlocuteur.
Des propositions communes présentées à la Commission européenne par Berlin et Paris
Paris et Berlin ne comptent pas s’en arrêter à des vœux
pieux. Leurs ministres de l'Intérieur
respectif ont d’ailleurs fait parvenir mardi des propositions communes à la
Commission européenne. Au-delà de cette
mesure, les ministres allemands et français ont plaidé pour le
renforcement des contrôles aux
frontières. Ils ont aussi demandé que la biométrie soit utilisée davantage afin
que les faux passeports soient
combattus.
Enfin, ils ont émis l’idée de
la création d’un système d'autorisation
de voyage dans l'Union, pour les personnes non soumises à visa. Quant à Natasha
Bertaud, porte-parole de la Commission européenne, elle a affirmé Reuters, qu’elle salue l'initiative
franco-allemande. Elle estime que la
coopération des États en matière de sécurité intéresse au plus haut point la
Commission européenne.