A la fin de 2019, le Royaume Uni avait octroyé deux fois plus de « golden
visa » que l'année précédente. Ce qui a représenté, environ 1 milliard de
dollars d’investissements directs à l’étranger.
Malheureusement beaucoup d'industriels considèrent que toutes les régions britanniques n'en profitaient pas au même titre et que cette manne était mal répartie.
Malheureusement beaucoup d'industriels considèrent que toutes les régions britanniques n'en profitaient pas au même titre et que cette manne était mal répartie.
Un déséquilibre des investissements
En Angleterre un investisseur étranger peut obtenir un golden visa pour
lui-même ou des personnes à sa charge en investissant 2 millions de livres
sterling dans des sociétés. Cette année, c'est 360 personnes qui ont été
sélectionnées pour l'obtention du niveau 1 de visa d’investisseur au RU. Cette
hausse de candidatures explique un record d’investissement de près de 720
millions de livres sterling (soit 837 millions d’euros) pour les visas.
Généralement, les candidats au golden visa choisissent des domaines fiables
pour investir. Ainsi beaucoup préfèrent placer leurs fonds dans des obligations
d'entreprises ou d’investissements. Il y a un an, le Bureau de l’intérieur
anglais, a décidé d'exclure les obligations d’État du programme afin que
ces capitaux soient affectés aux secteurs économiques qui le nécessitent.
Sauf que cette mesure n'a pas eu le succès escompté selon Farzin Yazdi,
patron d’Investor Visa à Shard Capital, « il n’y a pas eu de transition vers
des investissement à haut risque, petits risques. Cela est principalement dû au
fait que la plupart des candidats ne répondent pas aux critères
d’admissibilité, et l’objectif principal est leur visa. Chris Kaelin qui est à
la tête de Henley & Partners a également abondé dans le même sens et
qualifie le programme de « gachis » car il le trouve inadapté et sans
pertinence pour le pays.
Londres, la grande gagnante
La majorité des richesses étrangères du RU repose à Londres. D'une part,
la plupart des investissements est quasiment entre les mains de
gestionnaires de patrimoine basés dans la capitale; et d'autre part ces
demandeurs du niveau 1, choisissent souvent des quartiers londoniens pour
investir dans l'immobilier de luxe.
Cette situation accentue les inégalités (accès aux soins, espérance de
vie...) et déséquilibre fortement l'économie britannique qui est en manque de
financement. Beaucoup se ruent vers la vielle métropole qui capte le gros de
l'argent. D'ailleurs un rapport de Sutton Trust la baptise "’épicentre des
élites".
Inciter les investissements en dehors de la capitale.
Il apparaît donc que les investissements pour l'obtention du niveau 1 de
visa d'investisseur profitent peu aux zones économiques défavorisées du
royaume. Pour corriger cette mauvaise répartition, il faudrait encourager les
candidats à miser leurs fonds hors de la cité londonienne, surtout avec le
Brexit qui va offrir davantage d'opportunités au RU.
Chris Kaelin considère qu' "il serait facile de concevoir un programme
et dire « d’accord, M. Russe, M. Sud-Africain, M. Américain et M. Asiatique,
vous êtes les bienvenus. Vous mettez 2 millions de livres à Cornwall, dans le
nord et partout où nous avons besoin d’investissements (...) Il serait préférable
de dire aux étrangers d’investir dans le nord de l’Angleterre. Ils pourraient
toujours avoir leur maison à Londres s’ils le souhaitent, mais au moins
l’investissement n’exacerberait pas les prix déjà élevés".