La pandémie
du Coronavirus n'a pas fini de déstabiliser les économies et l'organisation de
plusieurs États à travers le monde, notamment en Europe. Et l'Allemagne, ce
géant du vieux continent n'a pas échappé à la règle. Ce lundi, le gouvernement
allemand a adopté un ensemble de mesures, estimées à des centaines de milliards
d'euros, pour sauver le pays des impacts de la pandémie. Dans le cadre de ce
plan d'aide économique inédit, le pays a également décidé d'emprunter 156
milliards d'euros, suspendant ainsi toutes les contraintes budgétaires qu'il
s'était fixé, depuis bien longtemps.
Berlin était
connu pour sa rigueur en matière de comptes publics. Les ministres des finances
de toute obédience politique ont toujours bien appliqué et défendu ce dogme
allemand, à l'instar d’Olaf Schloz, l'actuel ministre fédéral des finances, qui
prônait " le zéro déficit". "Notre objectif est de présenter un
budget à l’équilibre", serinait-il depuis sa nomination. D'ailleurs
depuis 7 ans, l'Allemagne affichait des excédents budgétaires. Aujourd'hui,
dans le contexte de la crise sanitaire actuelle, le son des clochettes
allemandes a changé et la position du gouvernement sur la question est
devenue " il ne doit y avoir aucun tabou " pour sauver la nation.
Tous les
moyens sont bons...
En 2011, le
frein à l'endettement devient effectif dans la gestion financière publique
allemande et "interdit" à l'Etat de contracter des dettes
dépassant 0.35 % du PIB. Toutefois une dérogation été prévue en cas de
situations exceptionnellement critiques comme celle vécue en ce moment.
"Nous
allons faire tout ce qui est nécessaire pour défendre les entreprises et les
emplois (...) Nous lutterons contre cette crise affectant les soins de santé
pour nos concitoyens ou l'activité économique dans ce pays" a clamé
Scholz, démontrant que la première économie européenne allait utiliser tous les
moyens qu'elle avait en sa possession, même s'il devait abandonner sa rigueur
budgétaire légendaire.
Et
l'économie germanique en aura grandement besoin d'ailleurs. Peter Almaier
ministre de l'économie, révélait récemment en conférence de presse, que le pays
s'attendait à une récession "d'au moins 5% en 2020 alors qu'ils tablaient
sur un progrès du PIB DE 1.1% cette année.
...Pour
sauver le pays
Les
entreprises nationales très portées sur l'exportation ont été mises en
difficultés par les mesures restrictives déployées dans beaucoup de pays pour
tenter de limiter le virus. Pour les aider à tenir face à la situation, le
gouvernement met un place un plan de sauvetage -sans précédent depuis la
seconde guerre mondiale- et annonce une future enveloppe de 822
milliards d'euros sous forme de prêts pour soulager les entreprises et les
salariés affectés. Cette somme servira pour les grands établissements à
remettre leur trésorerie à un niveau acceptable et à consolider leur capital.
Pour les employés indépendants et les petites entreprises contraints d'arrêter
ou de ralentir leurs activités, les mesures prises vont les aider
financièrement et aussi faciliter le recours au chômage technique.
L'Etat
n'exclut pas aussi d'utiliser ces fonds pour nationaliser provisoirement
et en partie des entreprises stratégiques qui seraient menacées de faillite.