La crise
commence sérieusement à miner la croissance économique mondiale, notamment en
Europe. Depuis, les gouvernements travaillent sans relâche, à la recherche de
stratégies pour atténuer les effets de cette pandémie. En France, le Ministre
des finances, Bruno Lemaire, a annoncé ce mardi, être prêt à recourir à
"tous les moyens" y compris à la nationalisation pour sauver
les entreprises du pays en danger. En attendant l'Italie est décidée à ouvrir
le bal en prenant le contrôle de la compagnie aérienne Alitalia.
Tout
envisager pour surmonter ce ralentissement économique
Bercy affûte
ses armes et compte mettre en branle son offensive. Aucun plan économique de
sortie de crise ne sera laissé en rade, et ce, même s'il n'est pas en accord
avec les politiques économiques traditionnelles françaises ou même européennes.
C'est ce qui ressort des propos de Bruno Le Maire sur BFM Business.
"Je
n’hésiterai pas à employer tous les moyens qui sont à ma disposition pour
protéger les grandes entreprises françaises. Ça peut passer par la
capitalisation, par les prises de participation. Je peux même employer le terme
de nationalisation si nécessaire (...) Nous protégerons notre patrimoine industriel,
(...) il n'est pas question de voir des grandes entreprises françaises
disparaître " à cause du Covid-19, a-t-il indiqué durant l'entretien
téléphonique.
Il faut dire
qu'avec la situation alarmante de grandes entreprises a de quoi inquiéter le
gouvernement et la population. La flotte d'Air France est clouée au sol, et
Renault, PSA, Michelin et bien d'autres géants sont à l'arrêt.
D'ailleurs
le ministre n'a fait qu'emboiter le pas au Président de la République qui
annonçait dans une allocution, le 12 mars, "tout sera mis en œuvre pour
protéger nos salariés et pour protéger nos entreprises, quoi qu'il en
coûte". Pour ce faire, Paris va décaisser 45 milliards d'euros en guise de
soutien aux industries en difficulté. Les 3/4 de cette somme serviront aux
reports ou annulations de charges fiscales et sociales.
En tout cas
une guerre économique semble se dessiner à l'horizon selon Le Maire. " Il
y a aussi une guerre économique et financière. [...] Elle sera durable, elle
sera violente, elle doit mobiliser toutes nos forces. (...) La guerre
économique et financière, c'est une affaire de mois. Il faudra donc du temps pour
faire redémarrer l'économie, pour lui redonner toute sa puissance" a-t-il
avancé. Il ne faut cependant pas oublier que les nationalisations ne sont pas
recommandées dans l'Union européenne, de quoi s'interroger sur sa possible
effectivité en Métropole.
L'Italie
donne le ton
«Ce
n'est pas une situation facile, cette expérience [du coronavirus] m'a renforcée
dans l'idée qu'une compagnie nationale est stratégique pour notre pays», a
indiqué Paola De Michelli, la ministre des Transports italienne. Cette déclaration
entre dans un contexte de relance économique de la compagnie aérienne Alitalia
grâce à la machine publique. Rome envisage de mettre un fonds de 600 millions
d'euros, à la disposition de l'ensemble du secteur aéronautique italien dont
Alitalia est le fleuron. Afin de relever financièrement cette entreprise
si stratégique qui a longtemps été en faillite, l'Etat a décrété "la
création d'une nouvelle société entièrement contrôlée par le Ministère de
l'économie et des finances ou contrôlée par une société à participation
majoritairement publique, y compris indirectement".