vendredi 6 mars 2020

Le Chinois Jingye rachète British Steel sans l'usine d'Hayange


Le groupe chinois Jingye annonce la finalisation de l'acquisition de British, ce mardi, et sauve le groupe sidérurgique de la faillite, pour un montant secret estimé entre 58 et 81 millions d'euros. Cependant n'ayant toujours pas de réactions de la part du gouvernement de Matignon, la transaction n'inclue pas pour l'instant, British Steel France et son usine à Hayange.

Incertitudes sur la position du gouvernement français

Jingye n'a jamais renoncé à l'usine d'Hayange en  Moselle. D'après les dirigeants les réticences viennent de Paris puisqu'ils affirment que le gouvernement français n’a pas encore rendu son avis ou dit quand il comptait le donner.

En effet les autorités françaises considèrent le site d'Hayange comme une entreprise stratégique, à ne laisser qu'entre des mains "sûres" locales ou européennes de préférence. La société de sidérurgie qui emploie 450 personnes, est le principal fournisseur de rails de la SNCF, donc elle est très rentable. Ce qui pourrait expliqué que le ministère français de l’Economie n'ait  pas encore donné son feu vert à Jingye, espérant un acheteur qui corresponde davantage à ses attentes.

Quoiqu'il en soit le groupe chinois garde toujours espoir d'après son directeur Li Huiming: "nous sommes toujours intéressés par le rachat de l’usine d’Hayange qui, nous en sommes persuadés, a un bel avenir au sein d’un groupe unifié, et espérons une décision positive des autorités françaises prochainement".

Un avenir radieux pour British Steel

Jingye déclare avoir accepté la suggestion du liquidateur public (Official Receiver) avec le soutien du gouvernement britannique d'opérer les transactions étapes par étapes, d'abord avec les actifs britanniques et néerlandais puis les actifs français.

La transaction qui se concrétisera ce 9 mars va "préserver 3 200 emplois qualifiés à Scunthorpe (la principale usine du groupe anglais, ndlr), à Teesside et ailleurs (Pays-Bas)" informe le patron de Jingye, qui ajoute que la finalisation de cette opération permettra de "débloquer un investissement promis de 1,2 milliard de livres pour moderniser le site et améliorer son efficacité énergétique ". 

Le groupe chinois s'est aussi félicité de l'acquisition en ces termes « ces aciéries existent depuis 150 ans et nous sommes heureux de pouvoir collectivement permettre à British Steel de se bâtir un avenir de succès pour beaucoup d’années à venir".

Le syndicat britannique Unite partage également le même avis. Il a d'ailleurs salué l'accord à travers un communiqué où il souligne : "les membres d’Unite (qui sont employés de) British Steel vont se sentir soulagés aujourd’hui que l’accord soit finalement confirmé (...) les vies des travailleurs concernés et de leurs familles étaient en suspens depuis les 10 mois ayant suivi la faillite du groupe".  In fine l’accord semble bien contenter les principales parties prenantes de l'affaire.