Le groupe
chinois Jingye annonce la finalisation de l'acquisition de British, ce mardi,
et sauve le groupe sidérurgique de la faillite, pour un montant secret estimé
entre 58 et 81 millions d'euros. Cependant n'ayant toujours pas de réactions de
la part du gouvernement de Matignon, la transaction n'inclue pas pour
l'instant, British Steel France et son usine à Hayange.
Incertitudes
sur la position du gouvernement français
Jingye n'a
jamais renoncé à l'usine d'Hayange en Moselle. D'après les dirigeants les
réticences viennent de Paris puisqu'ils affirment que le gouvernement français
n’a pas encore rendu son avis ou dit quand il comptait le donner.
En effet les
autorités françaises considèrent le site d'Hayange comme une entreprise
stratégique, à ne laisser qu'entre des mains "sûres" locales ou
européennes de préférence. La société de sidérurgie qui emploie 450 personnes,
est le principal fournisseur de rails de la SNCF, donc elle est très rentable.
Ce qui pourrait expliqué que le ministère français de l’Economie n'ait
pas encore donné son feu vert à Jingye, espérant un acheteur qui
corresponde davantage à ses attentes.
Quoiqu'il en
soit le groupe chinois garde toujours espoir d'après son directeur Li Huiming:
"nous sommes toujours intéressés par le rachat de l’usine d’Hayange qui,
nous en sommes persuadés, a un bel avenir au sein d’un groupe unifié, et
espérons une décision positive des autorités françaises prochainement".
Un avenir
radieux pour British Steel
Jingye
déclare avoir accepté la suggestion du liquidateur public (Official Receiver)
avec le soutien du gouvernement britannique d'opérer les transactions étapes
par étapes, d'abord avec les actifs britanniques et néerlandais puis les actifs
français.
La
transaction qui se concrétisera ce 9 mars va "préserver 3 200 emplois
qualifiés à Scunthorpe (la principale usine du groupe anglais, ndlr), à
Teesside et ailleurs (Pays-Bas)" informe le patron de Jingye, qui ajoute
que la finalisation de cette opération permettra de "débloquer un
investissement promis de 1,2 milliard de livres pour moderniser le site et
améliorer son efficacité énergétique ".
Le groupe
chinois s'est aussi félicité de l'acquisition en ces termes « ces aciéries
existent depuis 150 ans et nous sommes heureux de pouvoir collectivement
permettre à British Steel de se bâtir un avenir de succès pour beaucoup
d’années à venir".
Le syndicat
britannique Unite partage également le même avis. Il a d'ailleurs salué
l'accord à travers un communiqué où il souligne : "les membres d’Unite
(qui sont employés de) British Steel vont se sentir soulagés aujourd’hui que
l’accord soit finalement confirmé (...) les vies des travailleurs concernés et
de leurs familles étaient en suspens depuis les 10 mois ayant suivi la faillite
du groupe". In fine l’accord semble bien contenter les principales
parties prenantes de l'affaire.