Volontairement, 1025 employés étaient partis de l’entreprise de chemins de
fer en 2018. Des démissions au niveau de la SNCF qui se font de plus en plus
nombreux. Quoique d’aucuns croyaient que le statut de cheminot arrangerait la
situation, les récents chiffres publiés montrent bien au contraire que tous ne
se trouvent plus satisfaits par le métier des rails.
La SNFC, une entreprise qui ne fait plus rêver
Selon les chiffres du bilan social annuel rendu public et commenté
par Le Parisien en
date du mardi 08 octobre dernier, la SNCF serait à présent loin d’être pour
beaucoup de personnes. Les 1025 démissions enregistrées au cours de l’année
écoulée montrent en effet une forte hausse de 34% par rapport aux années
précédentes.
En 2017 on dénombrait 763 démissions, contre 614 l’année d’avant. Comparés
aux 140.000 salariés que compte la SNCF, ces chiffres semblent minimes. Mais,
toutefois, cela traduit bien un état de malaise qui s’explique par plusieurs
facteurs aussi internes qu’externes.
Plusieurs raisons avancées
De nombreuses raisons ont été évoquées par quelques responsables de la SNCF
qui ont accepté de commenter ces chiffres. Selon Benjamin Raigneau, Directeur
des Ressources Humaines de l’entreprise publique des chemins de fers, l’une des
raisons soulignée est la forte concurrence des recruteurs.
Il souligne qu’en Ile-de-France, il existe une forte concurrence pour
recruter les mécaniciens, les chaudronniers, les agents de maintenance et
autres corps. La SNCF se doit donc de proposer des avantages plus grands. D’ailleurs,
dans les nouveaux processus de recrutement des futurs employés en Ile-de-France
par exemple, l’entreprise prévoit désormais d’attribuer des logements aux
cheminots.
Ce n’est pas tout comme raison. Du côté de certains syndicalistes de
l’entreprise, on dénonce une absence d’augmentation salariale depuis 5 ans
ainsi que des salaires jugés trop bas. Tout ceci contraste avec les avantages
offerts par d’autres recruteurs.
Un autre représentant du personnel évoque quant à lui les conséquences des
récentes mesures et reformes prises. Selon lui, elles ont entièrement changé le
visage de l’entreprise. Entrainant parfois des suppressions ou des déplacements
de poste de manière toute azimute.
La fin de l’époque de la dynastie des cheminots
Tous les éléments précités sont à l’opposés des intérêts qui ont souvent
favorisés la longévité à des postes et de facto, créés les dynasties de
cheminots que tous ont connu. Il est impossible de trouver des personnes
fidèles des postes si ces derniers sont tout le temps supprimés ou déplacés,
rajoute le délégué du personnel.
Toutes ces conditions ne favorisent pas le recrutement des jeunes qui
souhaitent faire carrière. C’est aussi ce que redoutent le plus les nombreuses
organisations salariales et syndicales de l’entreprise des chemins de fer.
Dans une industrie qui va enregistrer encore l’arrivée de nouveaux acteurs,
la SNCF estime revoir à la hausse sa politique des salaires pour rester
concurrentielle et compétitive. C’est d’ailleurs un avis partagé par l’Union
des Transports Publics. L’entrée des nouveaux acteurs entrainera une forte de
libéralisation très positive pour ce marché. Pour l’heure, la SNCF continue de
perdre des employés.