Alors qu’on pensait qu’il allait être libéré, Carlos Ghosn
restera encore en prison, la justice japonaise a pris la décision de prolonger
sa gare à vue jusqu’au 1er janvier. L’arrestation du PDG de
Renault a fait ressortir les brouilles qui existaient entre Nissan et Renault,
de grandes entreprises alliées jusqu’ici, mais qui se vouent une rivalité
féroce. Avec ce maintien en détention de l’ex-chef de file de l’alliance
Renault-Nissan, des questions se posent sur l’avenir de cette alliance entre
ces deux géants de l’automobile. Car pendant longtemps Carlos Ghosn a toujours œuvré
pour le rapprochement des deux groupes.
Une alliance Renault-Nissan menacée
Un mois après l’emprisonnement à Tokyo, de l’emblématique homme de l’alliance automobile Renault-Nissan, Carlos Ghosn, les deux groupes ont consenti à se parler enfin en tête-à-tête. En effet, pour une première, Renault Thierry Bolloré, directeur général de Renault et Hiroto Saikawa, nouveau directeur exécutif de Nissan se sont entretenu mardi dernier, aux Pays-Bas. Ceci est la preuve significative qu’il y’a eu plusieurs brouilles non dites qui se sont accumulées entre les deux alliés qui ne semblent pas partager la même vision. L’alliance avec un géant de l’automobile tel que Nissan a permis à Renault d’étendre ses ailes à l’international. Quant à Nissan, l’adossement avec Renault a permis de se sortir des moments difficiles, mais le partenariat apparait plus subi que voulu. Une alliance dont Carlos Ghosn a longtemps contribué à l’instauration pour rendre les deux groupes indissociables.Deux alliés, deux visions différentes
Les deux groupes alliés profitent du partenariat à cause des
bénéfices d’échelles qu’ils font, mais préservent des gammes différentes.
L’arrestation de l’ex-patron de cette alliance Carlos Ghosn a donc installé un
vide malgré une tentative de rapprochement entamée pour se sortir de cette
situation. Dans l’optique de se servir de ses prérogatives comme actionnaire,
le patron de Renault a exhorté à Nissan l’organisation d’une Assemblée générale
extraordinaire et mieux renforcer la présence de Renault dans Nissan. Des
propositions que ce dernier a rejetées en bloc. Nissan souhaite calmer le jeu,
elle a mis en place un comité d’expert dont le rôle est de proposer des
solutions pour mieux réorganiser sa direction. Une réorganisation qui risque de
durer des mois pendant que Renault s’impatiente. Avec ses désaccords, le
divorce entre les deux constructeurs semble plané, ce qui risque d’être
désastreux pour les deux, car leur partenariat a toujours donné de bons
résultats malgré tout. Toutefois, Nissan souhaite accroitre sa force dans
l’alliance alors que Renault ne veut nullement se séparer de ses prérogatives
d’actionnaires.