Une technologie plus rapide et efficace, une portion de la
signalisation dans le continent européen, voici quelques-uns des concessions
que les deux géants européens de la construction Alstom et Siemens ont faites pour
essayer de calmer Bruxelles. Un ensemble de propositions des deux constructeurs
qui pourraient être dérisoires pour entériner leur fusion. Toutefois une
question se pose, Alstom va-t-il nécessairement fusionner avec Siemens tandis
que l’alternative chinoise semble vouer à l’échec ? Une chose est sure,
les deux constructeurs européens ont déjà enclenché leur projet de fusion avec
diverses propositions faites auprès de la Commission européenne.
Le processus enclenché …
Le 12 décembre dernier, Alstom et Siemens ont déposé leur
projet final au niveau de la Commission européenne chargée de la Concurrence.
Dans le but de rassurer Bruxelles qui s’était montré très pessimiste et a
ennoyé une note le 20 octobre passé quant à ce projet de fusion, les deux
groupes avaient fait quelques propositions. Ces dernières sont axées
particulièrement sur des domaines de signalisation, mais aussi des articles de
matériels roulants. Ces remèdes constituent près de 4 % du bénéfice net des
deux groupes fusionnés. Toutefois, ces mesures sont jugées insuffisantes et inappropriées
notamment pour convaincre la Commission européenne. En plus d’autres sources
évoquent que Alstom et Siemens auraient même émis l’idée de faire la cession de
technologies à grande vitesse ainsi que des actifs en Europe dans le domaine de
la signalisation.
Verdict attendu au plus tard le 18 février
Les réticences de la Commission européenne à la Concurrence
qui se dresse contre le projet de fusion des deux groupes s’expliquent par le
fait que celui-ci ôterait toute concurrence sur de nombreux domaines du secteur
ferroviaire tels que la signalisation, la vitesse à grande envergure, le
contrôle, le métro et les réseaux régionaux. Face à ces griefs, les deux
constructeurs adoptent la prudence en attendant la décision finale de la
Commission attendue le 18 février au plus tard. D’après le délégué syndical CFDT
Alstom, Patrick de Cara, les syndicats s’opposent à ce projet de fusion tel
qu’il est élaboré jusqu’ici. D’après lui, ce projet de filiation regorge un
ensemble de risques potentiels concernant l’activité et l’emploi. En plus, les
syndicats fustigent l’arrogance de la direction d’Alstom envers les employés
ainsi que leurs représentants.
L’argument chinois ne tient pas la route …
Pour le délégué syndical central CGT Alstom Boris Amoroz, la
venue des Chinois en Europe n’est pas à l’ordre du jour, donc pas du tout
envisageable actuellement. Il poursuit que sans une base industrielle solide,
les Chinois ne viendront pas. L’argument chinois est donc voué à l’échec. Pour
en témoigner, il prend exemple sur le cas des Coréens qui il y’a une dizaine
d’années ont mis en vente en Grèce et en Irlande un ensemble de trains et
depuis, rien de plus. Dans cette lignée, l’éventualité d’une fusion ratée se
pose. Déjà en mi-novembre, le patron de Siemens Joe Kaeser, avait mentionné
l’impératif de trouver un « plan B ». Alstom et Siemens, en
soumettant à minima des cessions, pourraient en cas d’échec prendre Bruxelles
pour fautif.