L’affaire ne date pas d’aujourd’hui, mais pourtant porte le
même intérêt pour les dirigeants de la Royal Bank of Scotland. La situation,
rappelons-le, est consécutive à une augmentation de capital que le groupe
bancaire britannique avait connu en 2008.
Petit rappel des faits
En pleine année 2008, alors que la crise financière mondiale
était à son apogée et battait son plein à travers toute la planète, la RBS,
dirigée à cette époque par le très célèbre Goodwin, lançait une vaste campagne
d’appel d’offre pour augmenter son capital de prêt de 12 milliards de livres.
Ce qui est reproché à l’équipe dirigeante de l’époque,
notamment à son directeur, c’est le fait d’avoir masqué les difficultés de la
structure au moment de faire cette levée de fonds. Beaucoup de personnes qui
voulaient poursuivre cette procédure en justice, avancent le fait que la Banque
ne pouvait pas ignorer l’état de sa santé financière avant l’appel de marché.
De plus, ce qui est le plus difficile à comprendre et à
accepter pour les plaignants, qui se forment de plusieurs employés de la
structure même, des anciens comme des nouveaux, c’est le fait que cette
augmentation n’ait pas été le fruit propre de la Banque, mais plutôt une
injonction de l’instance en charge de la réglementation dans le secteur
bancaire.
Une banque sauvée par l’Etat, mais pas les actionnaires
La recapitalisation en elle-même n’aurait pas été un
problème si toutefois la banque avait su garder le bon cap. En pleine crise
financière de l’époque, et après près de 300 ans d’exercice, la Royal Bank of
Scotland passa au bord de la faillite nulle aurait été l’intervention de
l’Etat. Au total, pas moins de 46 milliards de livres sterling ont été injectés
par ce dernier pour permettre à la structure financière de rester en vie.
En bon milieu de la crise financière de l’époque, ce fut
d’ailleurs la plus grosse intervention de ce genre à travers le monde. Malheureusement
pour les actionnaires, cette action ne fut pas sans conséquences. Ces derniers
ont en effet perdu près de 80% de les leurs avoirs dans cette restructuration.
C’est de cet événement qu’ils se sont constitués en groupe de plaignants, pour
tenter d’obtenir réparations et indemnisation.
L’arrangement conclu
Un accord entre les dirigeants actuels de la banque, ainsi
qu’une délégation qui représente les actionnaires lésés a été trouvé. Ce
dernier permettra d’éviter à la structure bancaire britannique un procès qui
aurait normalement débuté le 7 juin prochain. Dans une lettre signée du 27 de e
ce mois, les représentants de ce groupe ont fait savoir qu’ils s’alignaient
derrière cette nouvelle offre qui prévoit de les indemniser à hauteur de 82
pence l’action, contre les 43,1 préalablement prévus. Il reste toutefois que le
montant prévu reste largement inférieur aux sommes déboursées en 2008 où les
actions valaient entre 200 et 230 pence. Au total, la Banque devra payer 200
millions de livres sterling, soit environ 230 millions d’euros.