Pour le Groupe pharmaceutique Sanofi, l’autorisation de son
nouveau médicament contre l’eczéma, le Dupilumab, marquera à coup sûr sa
nouvelle dimension. C’est ce qui ressort des propos de son responsable
Développement et Recherches. Ça sonne comme une réponse forte pour les
personnes qui ont souvent jugé le Groupe comme en retard sur les nouveaux
produits.
Un médicament qui rapportera gros
Le traitement contre l’eczéma, le Dupilumab, développé avec
la collaboration de Regeneron, est un médicament qui rapportera gros. Selon les
analystes de ce secteur, les potentielles ventes pourront atteindre les 4
milliards de dollars d’ici 2022. Il ne reste plus qu’à attendre l’autorisation
aux USA qui sera effective d’ici la fin mars. D’ailleurs, certains, à l’imagine
de Elias Zerhouni, président monde pour la recherche et le développement, ce
sera plus qu’un simple produit.
« Le Dupilumab traduit l’émergence de la nouvelle science et
du nouveau réservoir financier de Sanofi », a-t-il rajouté. Le produit sera
commercialisé sous l’appellation de Dupixent. Il représente le prototype même
de la médecine de l’avenir. A lui tout seul, il couvre deux voies
thérapeutiques. Il opère sur deux protéines actives sur la réponse
immunologique du corps humain : IL-4 et IL-13.
Des voies thérapeutiques qui visent les maladies complexes
En intervenant sur ces voies thérapeutiques, les molécules
sophistiquées du produit peuvent cibler des maladies très complexes. Elias
Zerhouni a rajouté par la suite que ce produit peut agir contre 14 maladies
différentes. On peut citer les allergies alimentaires, l’asthme, et bien
entendu l’eczéma entre autres. Pour lui, le Dupilumab peut considérablement
changer la dimension du R&D de Sanofi. Le Groupe se base d’ailleurs sur
cette nouvelle approche beaucoup plus intelligente.
Le responsable R&D de Sanofi poursuit en indiquant que :
« l’évolution de la science indique que désormais, il faudrait agir sur
plusieurs voies thérapeutiques à la fois. Mais que tout même, il faudrait le
faire en étant efficace sur les coûts ». Le but du laboratoire est d’ailleurs
de trouver des médicaments qui s’inscriraient dans cette nouvelle logique
d’actions multiples.
Des dépenses de R&D en hausse
Les dépenses du département de développement et Recherches
(R&D) sont en hausse. La Groupe travaille actuellement sur un autre produit
qui luttera contre la fibrose pulmonaire. Son action sera aussi diversifiée
comme le veut la nouvelle ligne de Sanofi. Le Groupe exploite énormément la
ligne des médicaments biologiques, produits à partir de cellules vivantes,
plutôt que les molécules chimiques. Ces dernières présentent des meilleures
approches face aux problèmes cardiovasculaires, neurologiques et oncologiques.
« Les produits biologiques sont plus spécifiques et
pratiques. De plus, leur toxicité est beaucoup plus facile à contrôler. Ils
constituent d’ailleurs les deux tiers des produits que nous développons
actuellement », a précisé Elias Zerhouni, responsable R&D de Sanofi.
Cependant, ces produits présentent un coût assez élevé. Cela pourrait poser
problème à Sanofi qui souhaiterait que les organismes en charge de la santé
effectuent un remboursement pour le Dupilumab. Les dépenses totales en
Recherches et Développement de Sanofi s’élèvent à 5,17 milliards d’euros pour
le compte de 2016.