Pour la
première fois depuis deux ans, l’entreprise californienne devance son grand
rival Google. Après sa nomination à la tête de la firme, Marissa Mayer procède
aux rachats effervescents de nombreuses entreprises. Une politique qui suscite
la polémique, mais donne un second souffle à Yahoo!.
En juillet 2012, Marissa Mayer prend
la tête de Yahoo! et l’entreprise entame
une série d’acquisitions de sociétés dans divers domaines. Dans un communiqué,
Yahoo! justifie ses rachats par le désir d’investir et de faire croître la
technologie du Web. La nouvelle CEO compte relancer ce pionnier de l’internet
en s’intéressant de près à la vidéo et aux contenus personnalisés numériques. L’ambition
de la firme est de développer ses audiences en investissant dans le mobile. Ces
cibles sont entre autres Summly, une application résumant les actualités, et
Loki Studios, un jeu vidéo. Dans le but de rentabiliser ses espaces
publicitaires, la société procède également à l’acquisition d’Admovate, une
entreprise de ciblage publicitaire. Le plus important rachat concerne Tumblr
dont le montant est évalué à 1,1 milliard de dollars. Yahoo! signe sa 21e
acquisition avec Rockmelt. Un nombre important de rachats qui pousse les
analystes à se demander quel est l’objectif de la stratégie de Mayer.
Outre le mobile, les réseaux sociaux
sont aussi en ligne de mire. Afin de rattraper son retard par rapport à Google
et Facebook, des microblogs comme Tumblr et Rockmelt lui permettent d’intégrer
la dimension réseaux sociaux à la navigation traditionnelle sur la toile.
Cependant, en vue d’augmenter son audience, Yahoo! rachète également des
plateformes de communication comme OnTheAir et Astrid. Le groupe envisage également
d’attirer de nouveaux talents de l’informatique pour développer et innover.
Après un an de règne, le chiffre d’affaires a baissé de 7 % contre un
bénéfice net en hausse de 46 %.
… sauf le gouvernement français
Après un parcours sans faute dans sa
série d’acquisitions, Yahoo! se retrouve bloqué par le gouvernement français
lors de son projet d’achat de Dailymotion. Elle espérait que la société
tricolore deviendrait la rivale de You Tube de Google. Le ministre Arnaud
Montebourg a, cependant, refusé la cession de Dailymotion. Pour riposter contre
ce concurrent direct, Yahoo! décide de collaborer avec Apple et Microsoft et
tente d’acquérir Hulu.
Marissa Mayer a apporté une profonde
refonte dans la politique de travail et marketing de Yahoo!. En plus des rachats,
elle a aussi supprimé 12 services en ligne qui n’occasionnaient que des charges
pour l’entreprise. Elle impose également des mesures drastiques dans le cadre
du travail. Depuis son arrivée, le nombre de salariés a été revu à la baisse.
La stratégie de recrutement devient plus stricte, les embauches demandent
désormais son accord. Les contrats de travail incluent une clause obligeant les
employés à rester plus de deux ans dans la firme pour rentabiliser leur
acquisition et le travail à domicile n'existe plus. Pour ne pas faire les
choses à moitié, elle change le logo de Yahoo! dans un but purement marketing.
Yahoo!, une performance encourageante
Après un an de règne, le bilan est
très encourageant pour Marissa Mayer. La société a réussi à atteindre 196,6
millions d’usagers et devance Google et Microsoft. La visite de ses sites de
services a augmenté de 21 %. Après les rachats frénétiques qui ont suscité
le débat et la refonte complète de son organisation et de sa structure, le
résultat est positif pour Yahoo!. La nouvelle CEO est déjà considérée comme un
personnage charismatique à l’image de Jobs chez Apple ou Zuckerberg chez
Facebook.
La stabilité des activités et les
améliorations apportées ont permis au groupe d’inverser la tendance et
d’augmenter le nombre de fréquentations. L’entreprise prévoit une croissance au
dernier trimestre, malgré une chute de ses actions de 2 % avant de
regagner 1,4 %. Le marché du mobile se positionne clairement comme sa
priorité pour constituer la majorité de ses revenus étant donné qu’elle perd sa
place dans le secteur de la publicité.
La publicité, principale source de
revenus de la firme est, en effet, sujette à des inquiétudes. La marque
n’intéresse plus les groupes prestigieux et le nombre de publicités affiche une
baisse de 2 % en un an. Selon eMarketer, cette tendance se poursuivra
cette année avec une chute de 3,1 %. Yahoo! espère accroître les
opportunités face à un taux d’audience en pleine croissance. Pour rester dans
l’ère de l’innovation, l’entreprise mise sur les nouveaux talents de
l’informatique afin de propulser son département recherche et développement.