vendredi 14 mars 2014

Lumière sur Steve Ballmer, lieutenant tonitruant de Bill Gates


Steve Ballmer est à la tête de Microsoft depuis 2000 après le retrait de son fondateur, Bill Gates. Plus connu pour son enthousiasme mettant à rude épreuve ses cordes vocales, il mène la firme américaine dans une situation critique ne pouvant faire face à l’émergence des géants de l’Internet comme Google et Apple. Après 13 ans à la barre du navire, Steve Ballmer part à la retraite avec un bilan mitigé entre l’hégémonie de l’entreprise dans les logiciels et les systèmes d’exploitation et la domination de Google sur Internet.

Steve Ballmer, l’homme de confiance de Bill Gates

C’est en poursuivant ses études à Harvard que Steve Ballmer rencontre le patron de Microsoft, Bill Gates. Il est aussi doué en sport que dans les études. Contrairement au fondateur de Microsoft, il obtient son diplôme à Harvard avant de suivre une formation professionnelle à Stanford. Bill Gates l’embauche au début des années 1980 comme bras droit durant vingt ans. Steve Ballmer considère Gates comme un partenaire avec qui il travaille conjointement afin de propulser Microsoft au sommet. Il décrit leur collaboration comme une relation entre mari et femme, c’est-à-dire entre l’entente et le désaccord. Dans une interview, il affirme clairement que la clé du succès réside dans l’attitude positive.

Son optimisme face aux difficultés de Microsoft le démarque des autres grands dirigeants. Dans un discours devant Colin Powell, général et homme politique américain, il expose sa théorie de l’optimisme, qui selon lui, amplifie la force des dirigeants. Un leader se doit d’être toujours positif dans le cadre de la bonne gouvernance d’une institution. En effet, malgré une stagnation de la valeur des actions de Microsoft, il reste confiant en l’avenir. Le logiciel représente encore un vaste marché, Steve Ballmer confie que la firme ne se laissera pas dominer par les concurrents dans ce domaine. Par ailleurs, il mise sur la publicité en ligne en procédant à l’acquisition d’aQuantive. Outre son poste de PDG de Microsoft, il détient également 9 % des actions de la firme, une véritable fortune qui fait de lui le 46e homme le plus riche au monde.

Steve Ballmer et sa riposte à l’hégémonie de Google

La situation de monopole de l’entreprise californienne est un véritable coup dur pour Microsoft. Steve Ballmer demande même une intervention des autorités de la concurrence. La firme de Redmond se présente comme le seul concurrent de Google. Les gammes de produits à l’instar de la Xbox, le moteur de recherche Bing ou le système d’exploitation Windows 8 redonnent de la couleur au groupe, mais demeurent dans l’ombre de ceux de ses adversaires. C’est un challenge très difficile pour Steve Ballmer qui non seulement doit être à la hauteur du génie de son prédécesseur, mais doit aussi faire face à la domination de son concurrent direct.

Dans une interview, le PDG affirme clairement la volonté de l’entreprise de doter chaque foyer et bureau de ses ordinateurs. En 2012, Microsoft prévoit de vendre 350 millions d’ordinateurs et 1,4 milliard de bases installées. D’après lui, les ordinateurs demeurent l’outil le plus indispensable de l’époque mis à part les mobiles. De ce fait, ils constituent toujours un marché porteur. En ce qui concerne la guerre contre Apple et Google, Steve Ballmer n’a pas encore dit son dernier mot et se dit prêt à innover dans les nouvelles technologies. Microsoft est désormais tournée vers l’avenir après la transition complexe qui a suivi le départ de Bill Gates. La firme est déterminée à offrir des produits futuristes et audacieux qui obtiendront une part de marché importante.

Un départ à la retraite inattendu

Il y a encore quelques années, Steve Ballmer déclarait sa volonté de rester à la tête de l’entreprise pour encore dix ans. Pourtant, il annonce son départ au mois d’août 2013. Une décision qui prendra effet dans douze mois, et ce, afin de donner à Microsoft le temps nécessaire pour trouver un nouveau dirigeant. Après treize ans de règne, les analystes critiquent le manque d’innovation et les échecs commerciaux successifs de Windows 8 et du Windows Phone. De ce fait, la firme accuse un retard flagrant dans le secteur du mobile et d’internet face à ses concurrents. Pourtant, le chiffre d’affaires demeure positif et le cours du titre reste stable.

Malgré ce départ,  une restructuration de grande ampleur amorcée par Steve Ballmer lui-même est annoncée. Cette réorganisation permettra à l’entreprise de devenir plus efficace dans la recherche et le développement. La démission de Ballmer intervient après le départ de plusieurs têtes importantes comme Ray Ozzie et Don Mattrick.