Les négociateurs de l'UE concluent un accord sur les objectifs d'approvisionnement en minéraux essentiels. L'accord souligne l'importance du recyclage dans la stratégie de l'UE. L'aluminium et le graphite synthétique sont désormais considérés comme des matières premières stratégiques.
Les négociateurs des gouvernements de l'UE et les législateurs ont conclu un accord visant à définir des objectifs d'approvisionnement national en minéraux essentiels tels que le lithium et le nickel. L'objectif de cet accord est de réduire la dépendance de l'UE à l'égard de pays tiers, en particulier la Chine.
La Commission européenne avait proposé en mars une loi sur les matières premières critiques, qui est au cœur de la stratégie de l'UE pour rivaliser avec les États-Unis et la Chine dans la fabrication de produits de technologie propre.
Selon la proposition, l'Union européenne devrait extraire 10 %, recycler 15 % et transformer 40 % de ses besoins annuels d'ici à 2030 pour 16 "matières premières stratégiques".
Le Parlement européen et le Conseil, qui regroupe les gouvernements de l'UE, ont maintenant convenu d'un texte commun, ouvrant la voie à l'entrée en vigueur de la loi au début de l'année 2024.
Les négociateurs ont également relevé l'objectif de recyclage à au moins 25 %. De plus, la Commission européenne adoptera un acte connexe en 2027 qui fixera un objectif de recyclage lié aux déchets annuels collectés, plutôt qu'à la consommation.
Deux matériaux ont été ajoutés à la liste des matières premières stratégiques : l'aluminium et le graphite synthétique. Le graphite naturel était déjà sur la liste. Cette décision reflète la volonté de la Chine de renforcer les contrôles à l'exportation du graphite, car elle raffine plus de 90 % du graphite mondial, utilisé dans les batteries des véhicules électriques.
L'Union européenne dépend également fortement de la Chine pour d'autres matériaux essentiels à sa transition écologique, tels que les terres rares et le lithium.
L'objectif principal de la loi est d'empêcher qu'aucun pays tiers ne fournisse plus de 65 % d'une matière première stratégique, ce qui inclut également le cobalt, le cuivre, le magnésium et le titane.
La loi fixe des délais pour l'octroi de permis pour les projets stratégiques d'exploitation minière, de recyclage et de transformation. De plus, elle exige des grandes entreprises qui ont besoin de matières stratégiques dans des technologies clés qu'elles procèdent à des évaluations régulières des risques de leurs chaînes d'approvisionnement. La loi contient également des dispositions visant à modérer la consommation.
Thierry Breton, chef de l'industrie européenne, a déclaré
que sans action, l'Europe risquait des pénuries et des dépendances non
souhaitées. Il a souligné que la loi garantirait des normes environnementales
et sociales élevées. L'Union européenne collaborera avec les États membres pour
identifier les projets stratégiques qui bénéficieront de procédures
d'autorisation plus courtes et plus efficaces, ainsi que d'un accès plus facile
au financement.