Le
patron de Michelin Jean-Dominique Senard ne va pas pouvoir se présenter en
juillet pour succéder Pierre Gattaz qui est à la direction du Medef. L’instance
exécutive du mouvement patronal s’est réunie ce lundi 11 décembre pour statuer
sur la candidature du PDG de Michelin. Il a refusé catégoriquement la
candidature proposée par Jean-Dominique Senard.
Pas de modification possible sur les statuts du Medef
M.
Senard a été récusé par les statuts du Medef, malgré le fait que de nombreux
spécialistes le voyaient déjà occuper la place de M. Gattaz. Les statuts de
Medef stipulent qu’aucun candidat ne doit avoir plus de 65 ans d’âge le jour de
l’élection. Manifestement, le PDG de Michelin va atteindre cet âge le 7 mars
prochain voire 4 mois précédant la date de l’élection. M. Gattaz a envoyé ce 5
décembre une correspondance aux 45 membres du conseil exécutif de Medef pour
leur suggérer soit de transformer le règlement soit de le définir. Mais
l’instance exécutive n’était pas vraiment en phase avec les propositions de M.
Gattaz.
En
réalité 30 voix contre seulement 15 ont nettement montré leur désapprobation à
toute mesure de transformation. Dans un manifeste, le Medef affirme que
l’affaire a été finalisée par un vote à bulletins secrets et que le conseil a
pris la décision de ne faire aucune transformation ou adaptation de ses
statuts. Par contre, il affiche le calendrier à suivre et permet aux
prétendants de déposer leurs candidatures avant le 3 mai et la date de l’élection
est fixée le 3 juillet. Le conseil espère plus avoir affaire à ces genres de
situations. Déjà en 2013 l’ex-président du mouvement Laurence Parisot avait
tenté sans succès de transformer le règlement pour briguer un troisième mandat.
Le patron de Michelin a vite pris acte de cette décision malgré une
clarification tardive de la situation.
Un dysfonctionnement au sein de Medef
Senard
n’a pas été le seul à fustiger la gestion tardive de l’affaire. Un cadre de
Medef affirme que M. Gattaz n’a pas facilité les choses. En réalité beaucoup
avaient pris la chose comme étant un votre pour ou contre le patron de Michelin
alors que l’objet réel du vote en était autre. La majorité a considéré
l’affaire comme une manipulation du système d’où leur rétention. Jeau-Claude
Volot soutient que si le vote se déroulait le 1er septembre le résultat serait
autrement.
Mais le
vote s’est déroulé au moment où la situation s’est envenimée avec les
fédérations territoriales et les petites entreprises. Entièrement concernée par
ce problème d’âge, l’ancienne directrice du Medef Viviane Chaine-Ribeiro désole
l’existence d’obstacles aux recrutements de personnalités compétentes. Pour
l’instant deux personnalités sont en lisse notamment Patrick Martin, directeur
du Medef Auvergue-Rhone-Alpes et celui des Hauts-de-France Frédéric Motte.
D’autres dirigeants comme Geoffroy Roux de Bézieux et Alexandre Saubot ont bien
montré leur ambition. Ces deux derniers sont bien lésés contrairement aux deux
autres qui ont plus de changer d’être à la tête du Medef.