Ces dernières semaines, des géants de l'industrie agroalimentaire ont annoncé des fermetures d'usines en France, suscitant des inquiétudes quant à l'avenir du secteur. Mondelez International, Nestlé et Unilever font partie des multinationales qui ont pris des décisions difficiles, signalant un malaise profond.
Les tensions dans les négociations commerciales
Au cœur de cette crise, les tensions dans les négociations commerciales avec les distributeurs sont pointées du doigt. Les relations avec les acteurs de la grande distribution sont décrites comme "plus tendues et dégradées que dans d'autres pays européens". Les sièges des multinationales évoquent des préoccupations telles que le niveau des marges, le coût du travail, et les relations difficiles avec les centrales d'achats européennes.
Une étude révèle un problème d'attractivité
Une étude réalisée par le cabinet EY, commandée par l'Ilec, indique un problème d'attractivité pour les filiales françaises des multinationales. Environ un dirigeant sur six envisage la fermeture d'un site de production en France dans les trois prochaines années, avec peu de nouveaux investissements prévus. Près de quatre entreprises sur dix ont vu leurs projets d'investissements refusés par leur maison mère.
Le rôle clé des négociations commerciales
La tension persiste même après la clôture officielle des négociations commerciales. Selon une source, de nombreux contrats ne sont toujours pas signés avec une des centrales d'achats européennes. Les fournisseurs soulignent l'importance de rétablir leur profitabilité et de pouvoir appliquer des hausses de prix pour faire face à la concurrence des marques de distributeurs.
Le dossier préoccupe le gouvernement, avec le directeur général de l'Ilec multipliant les rencontres avec des acteurs du secteur. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, suit de près la situation, et une mission parlementaire spécifique à la filière agroalimentaire est prévue dans le cadre du projet de loi Egalim