Les banques centrales, compte tenu du retour de l’inflation vont penser et pratiquer une augmentation de plus de leur taux. Mais en réalité que pourront être les possibles réactions d’un état conscient de son niveau d’endettement élevé ?
Même
si la tendance était forte avant l’entame de la guerre en Ukraine, elle
diminuait assez légèrement, compte tenu du retour plus ou moins lent vers un
taux de croissance normal après le sursaut de 2021. La politique monétaire, à
minima, devait par conséquent être normalisée sans problème pour cause d’un
endettement rigoureux, global, et de marchés financiers et immobiliers de très
grande valeur. Ceci, en se démarquant étape par étape de la politique
d’assouplissement quantitatif, en s’évertuant avec prudence à remonter les
taux.
Le
risque de surchauffe avait conduit à la nécessité de resserrement dans une certaine
mesure, mais aussi le risque d’épuisement de la politique monétaire dans la
prévision d’une autre crise. Enfin du risque de développement des bulles,
consécutives aux taux bas et persistants comparativement aux taux de
croissance.
Les conséquences d’un rebond
Le régime inflationniste était de toute
évidence en train de muer. Après la survenue il y ‘a quelques mois d’un
regain d’inflation, force a été de constater qu’elle était loin d’être
transitoire. La Fed de
même que la BCE ont
été amenées à faire part de leur annonce d’arrêt progressive de leur achat net
de titres sur les marchés. Elles ont fait l’annonce de remonter leur taux avec
diligence et assez rapidement.
Elles rechignaient de sortir de leur
cocon très accommodant compte tenu de l’enjeu et des mêmes raisons que celles
citées plus haut. Quant à la BCE, elle devait affronter la question plus
sensible et plus délicate de la zone
euro malgré les déséquilibres profonds entre pays du sud et pays du
nord. De tout temps, hier et aujourd’hui, les états ont un besoin criard
d’investissements pour le développement des nouvelles technologies, la
réindustrialisation et transition énergétique. L’objectif de stabilité
financière a été secoué par des taux d’intérêt trop bas, en conflit avec celui
du financement des nouveaux investissements nécessaires et de solvabilité des
états, et même d’acteurs privés qui avaient vu leur endettement augmenter
depuis 2000 pour le secteur privé et depuis 2007 pour le secteur public. Pour
cause de pandémie, l’endettement a été significativement renforcé.
Haut risque d’emballement perceptible, à
défaut de réaction à la mesure du regain d’inflation
De nombreuses voix s’élèvent en zone
euro. Pour certains, il était nécessaire d’apporter un changement dans la mise
en place des règles budgétaires communes. Il fallait exclure du calcul des
obligations indues imposées aussi bien sur les déficits publics que les budgets
d’investissements. Souvent cette proposition impliquait l’idée que dans les
conditions actuelles, le niveau de la dette publique ne devrait pas créer
beaucoup de soucis alors que les banques centrales se chargeraient de combler
financièrement les éventuels déficits.
La stagflation crée l’épouvante
Aujourd’hui la peur est réelle compte
tenu d’un ralentissement de la croissance qui sera d’1 point ou plus
visiblement pour cause de guerre en Ukraine, en plus d’une inflation beaucoup
plus sévère avant l’annonce de la guerre. Les banques centrales se trouveront
alors devant un dilemme encore plus compromettant.
Pour installer la confiance, il faut
miser sur une inflation stable et basse. Une dynamique stagflationniste durable
et suffisamment forte sera le résultat au cas où l’inflation s’installerait par
les indexations des prix au prix, des salaires au prix et des prix au salaire,
même avec un ralentissement de la croissance.
Les
banques centrales sont obligées de neutraliser à minima, mais avec éveil leur
politique monétaire
Les dépenses publiques les plus élevés par rapport au PIB au sein de la zone euro sont affichés depuis longtemps en France. Ces dépenses pourtant, sur certains domaines ne donnent qu’une qualité moyennement en rapport avec les niveaux des dépenses réalisées. Pour preuve, les multiples mesures comparatives de l’OCDE le confirment de façon régulière.
On attribue à la monnaie le fait d’être
le fondement du processus de règlement des dettes. Crédibiliser la monnaie,
c’est aussi crédibiliser l’efficacité du système de règlement des dettes. Pour Michel Aglietta la
confiance dans la monnaie est vitale, c’est l’alpha et l’Omega de la société.