Désormais la bureaucratie américaine ne parviendra plus à employer les services du géant de la sécurité informatique Kaspersky, ce qui n’a jamais été noté auparavant. Pour une première, une entreprise russe intègre la liste essentiellement composée d’entreprises chinoises. La Fédéral Communication commission (FCC) régulateur des télécommunications aux Etats-Unis, a placé vendredi 25 mars sur sa liste noire l’éditeur d’antivirus russe Kaspersky.
C’est une nouveauté qu’une société russe est ajoutée à cette panoplie d’entreprises indexées comme étant à risque pour la sécurité nationale. Cette liste, presque totalement composée d’entreprises chinoises. Dorénavant les entreprises américaines ne pourront plus se payer les services ou produits commercialisés par les entreprises figurant sur cette liste.
La FCC ne s’est pas étalée
outre mesure sur sa décision, qui, à l’en croire vise à renforcer les réseaux
de communication américaine en prévision de menaces pour la sécurité nationale.
Elle intervient quelques jours après la mise en garde par le président Joe
Biden des entreprises américaines contre un très gros risque de cyberattaque
russe.
L’Europe sur ses gardes
Kaspersky détient plus de 400 millions d’utilisateurs
dans le monde, sa réputation d’éditeur de logiciel antivirus est reconnu au
plan mondial. Cependant, elle s’estime surprise et déçue de la décision de la
FCC, trouvant qu’elle se basait sur la contingence d’un climat
géopolitique tendu et non sur l’évaluation consciente et détaillée de la
sécurité des produits et performances de Kaspersky. Précédemment, les
Etats-Unis avaient adopté des mesures interdisant le recours aux produits de
cette société dans des administrations précises prétextant à l’époque, de
risques inacceptables en rapport avec l’obligation des entreprises russes à
collaborer avec le FSB, les services de renseignement intérieur. En
son temps Kaspersky s’était démarqué de tout rapport inapproprié avec un
gouvernement.
Un grand nombre de régulateurs ou services de sécurité
européens ont depuis le début de l’invasion de l’Ukraine appelé à la méfiance à
l’égard des entreprises russes. Parallèlement le service de cyber sécurité
allemand a incité à la mi-mars les entreprises utilisant les produits de
Kaspersky à opter pour d’autres antivirus. L’autorité italienne de
protection de la vie privée, elle aussi est très sceptique. Elle est d’ailleurs
en train d’enquêter sur les risques potentiels représentés par
ses logiciels et s’évertue aussi à savoir si les données des clients européens
sont transférées en dehors de l’Union Européenne et pourquoi pas dans la
fédération russe.