Avec la réapparition du nouveau variant delta et son lot de contamination,
les espoirs nourris avec la vaccination semblent s'envoler.
Aux États-Unis cette nouvelle vague fait trembler le monde économique
notamment la Réserve Fédérale Américaine qui après une forte baisse des marchés
actions craint un resserrement de sa politique monétaire.
Tous les regards sont alors fixés sur le symposium annuel de Jackson Hole
qui se tiendra du 26 au 28 août où Jérôme Powell président de la Réserve
fédérale fera son discours lors de l'ouverture de ce symposium et apportera les
précisions attendues par les décideurs économiques du monde entier.
Les effets de la crise sanitaire comme cause de ce futur resserrement
Sur l’ensemble des marchés actions on constate un coup de froid ce qui
prouve assez l’anxiété des investisseurs. Les analystes de chez Edmond de
Rothschild font aussi état d’un essoufflement du consommateur ce qui le rend
prudent face à certaines intentions comme l’achat d’une voiture ou d’un bien
immobilier comme le révélé l’enquête du Michigan qui classe cette tendance
comme la plus basse connue depuis les années 1980. La recrudescence des cas de
Covid 19 a aussi fortement influencé la hausse des prix sur certaines matières
premières comme le cuivre le bois etc mais aussi sur les biens intermédiaires
et de consommation. Ces impacts se ressentent dans le monde automobile où le
retard sur la production des véhicules neufs faute de matières premières a
favorisé une hausse du prix des véhicules d’occasion aux États-Unis.
Le marché du travail n’est pas épargné par cette crise car selon l’analyste
économique Véronique Riches-Flores plus de 5 millions d’emplois manquent encore
à l’appel. Donc ce resserrement est inévitable la seule question qui taraude
l’esprit des investisseurs c’est quand est ce qu’elle se produira ?
La résistance de la Réserve Fédérale face à la crise
Le compte rendu de la dernière réunion du Conseil de la Réserve Fédérale
Américaine (FOMC) publié dans « les minutes » stipulait que la
majorité des membres étaient pour la réduction progressive (tapering) des
achats d’actifs par l’institution et à un relèvement de taux à court terme
d’ici fin 2023 alors qu’en Mars seuls 7 membres étaient pour.
Il a été clair lors de sa dernière réunion en juin sur la limitation de sa
tolérance si la progression de l’indice de référencement dépassait un certain
seuil mais pour le moment elle juge cette inflation conjoncturelle.
Gareth Nelson gérant portefeuille de Natixis Investement a par ailleurs mis
l’accent sur le fait que la Fed a déjà accordé assez de préavis et elle
s’oriente doucement vers un retrait progressif avec un intervalle plus long
entre l’annonce et le début effectif d’un retrait lent et mesuré.
Selon Bruno Cavalier il n’y aura en principe qu’un impact macro-économique
minime avec la réduction du programme d’achat de certains actifs par la Réserve
Fédérale.
Certainement l’annonce d’un tapering sera prématurée lors de ce symposium
selon Véronique Riches-Flores avec la crise afghane et le futur rapport sur
l’emploi en Août qui seront prises en compte dans la décision.