A l'heure où le gouvernement part en croisade contre les
retraites chapeaux et suites aux polémiques sur les retraites chapeaux de
Didier Lombard et Gérard Mestrallet, Les Echos publient leurs estimations pour
30 patrons du CAC 40, en partenariat avec Proxinvest, à partir des documents de
référence de 2013.
Une retraite-chapeau est une retraite financée intégralement
par l'entreprise qui est exonérée de cotisations sociales et de la contribution
sociale généralisée. Les Echos ont calculé les retraites chapeaux des
dirigeants opérationnels à partir des documents de référence 2013 et publient
la rente annuelle théorique que le dirigeant toucherait au moment de son départ
en retraite.
L'échantillon des 30 patrons exécutifs du CAC 40 permet aux
Echos de calculer une rente moyenne allouée par leurs entreprises de 570 000
euros annuels, lesquels viennent s'ajouter à leur retraite
"conventionnelle", celle du régime obligatoire. Mais la réalité est
contrastée entre patrons du CAC 40, tout d'abord du fait de leur ancienneté.
Plus un patron a de l'ancienneté et plus il s'est illustré dans la réussite de
son entreprise, plus sa retraite chapeau est élevée. Les Echos relèvent
également que "le versement des rentes est souvent conditionné à la
présence du dirigeant dans le groupe lors de son départ à la retraite. S’il
part avant, il perd tout. C’est le cas de Christopher Viehbacher, contraint à
la démission chez Sanofi. Il ne percevra pas les 499.932 euros qu’il aurait
pu toucher."
Il y a donc une part de risque pour un patron qui partirait
prématurément, risque compensé, pour un patron débauché (par exemple) par
l'octroi, lors de son arrivée dans sa nouvelle entreprise, de plusieurs années
d'ancienneté. Ainsi, lorsque "Christopher Viehbacher a démissionné de GSK
pour Sanofi,le laboratoire pharmaceutique lui a reconnu dix ans
d’ancienneté."
Les Echos ont également cherché à savoir sur le code de
gouvernance Afep-Medef était respecté. Celui-ci conditionne par exemple l'octroi
de la retraite chapeau au fait que le bénéficiaire soit mandataire social ou
salarié de l’entreprise lorsqu’il fait valoir ses droits à la retraite en
application des règles en vigueur. Il indique également que les
bénéficiaires doivent satisfaire à des conditions raisonnables
d’ancienneté dans l’entreprise, d’au minimum deux ans, fixées par le
conseil d’administration pour bénéficier des prestations d’un régime de
retraite à prestations définies et que la retraite chapeau ne peut dépasser
45% du revenu de référence. D'après Les Echos, ce code est presque toujours
respecté.
A
noter enfin que certains patrons ont décidé de revoir le régime des retraite
chapeaux dans leur entreprise (Gilles Schnepp chez Legrand par exemple) ou d'y
renoncer comme Antoine Frérot chez Véolia Environnement : " Il aurait dû
toucher une rente de 30.000 euros par an. Mais, en juin 2014, le conseil a
décidé, à sa demande, de fermer ce type de régime."