La France compte environ 3500 librairies indépendantes, souvent confrontées à des difficultés financières croissantes. Malgré les multiples aides de l'État depuis les années 1980, visant à promouvoir ces établissements comme piliers culturels, le reste de la chaîne du livre, incluant auteurs, éditeurs, diffuseurs et lecteurs, est souvent exclu de cette protection. L'achat de livres en grande surface ou sur Amazon est stigmatisé, favorisant l'achat dans les librairies « indépendantes ».
Défis persistants malgré les mesures fiscales
Malgré la taxe Amazon de 3 euros sur les frais de port et un projet de taxe sur les livres d’occasion, les librairies continuent de souffrir. France Culture souligne que la fixation des prix par la planification, régulée par la loi de 1981 sur le prix unique du livre, entrave les capacités des libraires à ajuster leurs prix en réponse à des coûts en hausse.
« Le marché du livre est encadré par la loi de 1981 sur le
prix unique du livre. Ce qui veut dire que ce sont les éditeurs, et non pas les
libraires ou les détaillants, qui fixent les prix de vente au public. »
Appels à une intervention accrue de l’État
Face à ces défis, les libraires appellent à une intervention plus forte de l’État et à davantage de subventions pour assurer leur survie. Le syndicat propose des mesures telles que la réduction des avantages accordés aux collectivités locales sur les livres, de 9 % à 5 %, ce qui pourrait libérer 6 millions d'euros et potentiellement doubler la rentabilité annuelle des librairies.
L'exception culturelle française, défendue ardemment, se
traduit par une exception de socialisme culturel, cherchant à préserver non
seulement les librairies mais aussi l'écosystème culturel qui les soutient.