Contrairement à 2014, les chefs des entreprises françaises,
120 au total parmi les plus grandes, ont vu leurs revenus croître de plus de 20% atteignant ainsi la barre de
3,5 millions d’euros en 2015 d’après des données révélées par le cabinet
spécialisé Proxinvest. Dans ces chiffres, sont inclues toutes les formes
possibles de rémunération, des avantages en nature et salaires fixes, jusqu’aux
bonus annuel et aux jetons de présence, en passant par des actions de
performance, ce sont tous ces revenus qui ont constitués pour 2015 ce montant
global de 3,5 millions d’euros pour les patrons d’entreprises en France.
Des revenus opposés à la croissance des entreprises
Selon Proxinvest, cabinet de conseil en investissement, il y
aurait de quoi s’interroger sur les niveaux de ces revenus des patrons
d’entreprises quand on observe en face le niveau de croissance économique de
ces entreprises pour le compte de la même année 2015.
Pour les entreprises qui forment le CAC 40, la rémunération
de leurs patrons a connu une augmentation de 18% comparativement à 2014,
dépassant ainsi la rémunération maximale qu’on peut socialement accepter, soit
240 fois le SMIC, environ 4,8 ME toujours selon le cabinet.
De façon globale, l’indice du CAC 40 a augmenté de 8,5% en
2015 pendant que, le chiffre d’affaires de tous ses membres réunis a connu une
baisse de 3%, que les bénéfices nets ont aussi chuté de 11% ainsi que le
résultat opérationnel qui tombe lui de 7%.
En tête des revenus, les patrons de Renault, Rubis et celui de Sanofi
En tête de ce classement des patrons, Olivier Brandicourt,
Directeur Général de Sanofi avec 16,8 millions, suivi de Gilles Gobin, fondateur
de Rubis avec 16,4 ME.
Le Président Directeur Général de Renault et de Nissan
occupe la troisième place de ce classement avec un revenu de 15,6 ME pour
monsieur Carlos Ghosn. En France, il reste le seul patron à posséder une
rémunération double qui a été rejetée par ses actionnaires lors d’une assemblée
générale.
Bernard Charlès, DG de Dassault Systèmes est quant à lui
4ème avec 14,1 ME. La 5ème place est occupée par le PDG de Schneider Electric,
Jean-Pascal Tricoire avec un revenu de 10,4 ME.
En 2018, des mesures devraient s’appliquer pour limiter ces revenus
D’ici à 2018, des mesures devraient s’appliquer pour limiter
la rémunération des patrons des entreprises, surtout les primes exceptionnelles
qui leur sont versées. C’est du moins ce qui devrait être fait depuis le fameux
« Say On Pay » résultant d’un vote consultatif en assemblée générale des
actionnaires de ces diverses entreprises datant de 2013.
Pour une première en France, les revenus totaux des chefs
d’entreprises n’ont pas été validés en
assemblée générale en 2015. Ce blocage en assemblée concerne entre autre la
rémunération de Carlos Ghosn de Renault, celle de Patrick Kron de l’ex-Alstom
mais aussi celle des patrons de Solocal. Certes, ces refus de validation n’ont aucun effet juridique car le
Say On Pay n’est qu’un vote consultatif, mais d’ici à 2018 les choses
pourraient bien changer. En effet, les actionnaires auront maintenant, selon la
loi Sapin 2 adoptée par le parlement, le pouvoir de limiter les énormes
rémunérations des patrons de leurs entreprises.