La première visite à Paris de Satya Nadella, en tant que
nouveau patron de Microsoft est l'occasion de brosser le portrait du successeur
de Steve Ballmer, accueilli en France comme un chef d'Etat.
Satya Nadella a été reçu jeudi 13 novembre au soir à
Matignon, par le Premier ministre Manuel Valls et par le ministre de
l'Economie, de l'Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron. Et même si l'ordre
du jour est resté confidentiel, on devine qu'il a été question d'un éventuel
investissement dans l'entreprise française Dailymotion.
A la tête du groupe originaire de Redmond, Satya Nadella
dirige en réalité la deuxième capitalisation boursière derrière Apple, à près
de 409 milliards de dollars. Nommé CEO de Microsoft en février 2014, il était
entré au service de Microsoft en 1992. Né en Inde en 1967, il obtient dans ce
pays un diplôme d'ingénierie en électronique et communication, puis aux
Etats-Unis un master en information ainsi qu'un MBA à l'Université de Chicago.
Chez Microsoft, Satya Nadella est d'abord passé par le
département de R&D de la division des Services connectés avant de devenir,
en février 2011, vice-président de la division Business Serveurs et outils, une
division réalisant 19 milliards de dollars de chiffre d'affaires, soit un quart
des revenus du groupe. C'est lui qui a notamment opéré la mutation du modèle
économique de la division Service Client vers le cloud computing et le cloud
services en 2013.
Depuis sa nomination au poste de PDG le 4 février 2014,
Satya Nadella œuvre pour transformer la culture de l'entreprise vers davantage
de fluidité dans les process. En juillet dernier, il a annoncé que 14% des
effectifs seraient supprimés d'ici 2015, soit 18 000 postes afin de mieux se
positionner vis à vis de ses 2 concurrents que sont Google et Apple.
A Paris, le CEO international est venu rendre visite aux
entrepreneurs français, au Demo Day de Microsoft Ventures, l'accélérateur
parisien de start-up lancé par le groupe en 2013. Arrivé très en retard, Satya
Nadella a déclaré : "Nous
voulons soutenir le succès de ces entrepreneurs et les aider à accéder au
marché". Il ne s'est en revanche pas exprimé sur le sujet qui avait
provoqué une polémique, à savoir une récente déclaration lors d'une conférence
sur la place des femmes dans le secteur de l'informatique. Il y avait déclaré
que, pour une femme, ne pas demander d'augmentation donnait un «bon karma» et
pouvait améliorer la relation avec son employeur.