mercredi 15 janvier 2014

Vendre son entreprise : les réflexes

C’est une décision que l’on prend rarement à brûle-pourpoint : passer le relais à la tête de son entreprise. Les raisons ne manquent pas, en revanche, les modalités de la passation, elles, méritent un examen très approfondi.



Evaluer avant de céder


La première question, c’est l’évaluation de la valeur de l’entreprise. Une démarche qu’un patron, aussi au fait de sa société qu’il soit, ne peut selon toute vraisemblance pas effectuer seul. Cette évaluation se fait certes avec des collaborateurs, en interne, mais pas uniquement : avocats, juristes, mais aussi comptables conviés pour l’occasion sont d’une aide précieuse. Car dans bien des cas, la revente de l’entreprise permet aux anciens dirigeants de s’assurer un revenu qui dans bien des cas assurent la vie de l’entrepreneur, notamment en cas de départ à la retraite. La cession suppose également une habile négociation : une fois la valeur exacte estimée, il faut sélectionner les potentiels repreneurs : associé, investisseur, concurrent ? Il faut aussi tomber d’accord sur la transition à effectuer ou non avec le repreneur en question. Quelle période ? Dans quelle mesure s’associer aux décisions ? Est-ce lui faciliter la tâche vis-à-vis des collaborateurs ? Est-on capable de prendre le recul nécessaire à cet exercice ?

Transparence et discrétion

Plus que tout, deux notions semblent prévaloir en amont d’une vente d’entreprise : la transparence ainsi que la confidentialité. La transparence dans les négociations, parce qu’il ne s’agit pas de mettre des bâtons dans les roues de son ou ses successeurs. A moins d’être adepte du modus vivendi « Après moi, le déluge ! », et de n’accorder que peu d’importance à la pérennité de ce qui constitue bien souvent le projet de toute une vie. Mais la confidentialité semble également être le succès d’une bonne vente. Qui informer ? Pourquoi ce ou ces collaborateurs ? Faut-il informer l’ensemble des salariés au moment où les négociations ne font que commencer ? Ou même au moment où vous avez décidé de passer la main ? Une telle nouvelle peut avoir un impact sur l’activité de l’entreprise, et par conséquent sur les clients et sur les fournisseurs, et par conséquent sur le potentiel que l’on souhaite mettre en avant. C’est dans ce cadre précis qu’est proposée la loi Hamon, qui, outre la possibilité pour les salariés de reprendre eux-mêmes l’entreprise si aucun repreneur n’est trouvé, oblige le patron à informer à l’avance les salariés. Un obstacle supplémentaire sur un chemin sinueux ?