Les frais d’agence immobilière sont souvent jugés trop élevés par les particuliers. En général, ces frais, qui incombent principalement aux acheteurs, représentent en moyenne 5 % du prix de vente, soit plus de 12 000 euros pour un logement de 250 000 euros. Cependant, cette fois, ce sont les locataires qui pourraient être affectés par une augmentation des honoraires des agences immobilières. Les professionnels de l’immobilier réclament une hausse de leurs tarifs, affirmant que leurs honoraires pour les locations n’ont pas augmenté depuis 10 ans.
Un contexte légal inchangé
La loi stipule que les plafonds des honoraires peuvent être
"révisables" chaque année au 1er janvier, en fonction de la variation
de l’Indice de référence des loyers (article 2 de la loi du 1er août 2014), par
arrêté ministériel. Toutefois, rien n'oblige le gouvernement à modifier ces
plafonds. Tant que la loi ne sera pas changée, les professionnels de
l’immobilier se heurteront à des limitations strictes. Pour attirer l'attention
sur leur situation, la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), l’Union
des syndicats de l’immobilier et le Syndicat national des professionnels de
l’immobilier ont déposé un recours devant le Conseil d’État.
Demande de hausse de 13,75 %
Actuellement, les plafonds d’honoraires sont fixés entre 8 et 12 euros le m², selon la ville et sa tension locative, avec 3 euros par m² supplémentaires pour l’état des lieux. Les professionnels de l’immobilier demandent une augmentation de 13,75 % pour compenser l’absence de hausses depuis une décennie.
Si cette demande est acceptée, les frais d’agence pourraient
considérablement augmenter. À Paris (zone très tendue), où les honoraires sont
plafonnés à 15 euros le m², les frais d’agence pour un logement de 50 m²
passeraient de 750 à 853 euros, soit une augmentation de plus de 100 euros. À
Lyon (zone tendue), avec un plafond actuel de 13 euros le m², les frais
augmenteraient de 650 à 739 euros pour un logement de 50 m², soit une hausse de
89 euros. À Reims (hors zones tendues), où le plafond est de 11 euros le m²,
les frais d’agence passeraient de 550 à 626 euros, soit une augmentation de 76
euros.
La situation des agences immobilières
La Fnaim souligne que, malgré les difficultés des locataires, les agences immobilières sont également en difficulté. Environ 1400 faillites sont à craindre en 2024, selon la fédération, un niveau jamais vu depuis juillet 2009, selon le cabinet Altares. En trois ans, le nombre de faillites a quadruplé, illustrant la crise que traverse le secteur.
Alors que les professionnels de l’immobilier appellent à une réévaluation de
leurs honoraires pour faire face à leurs difficultés financières, une
éventuelle augmentation des frais d’agence pourrait alourdir la charge
financière des locataires. La décision du Conseil d’État sera déterminante pour
l’avenir des agences immobilières et pour le marché locatif en général.