Après les sanctions internationales consécutives à l'invasion de l'Ukraine, Stellantis avait annoncé en avril 2022 l'arrêt de sa production de véhicules en Russie. Cependant, l'usine de Kalouga, située à 200 km au sud-ouest de Moscou, n'a pas fermé ses portes. Elle serait désormais le théâtre de l'assemblage de Citroën C5 Aircross sous la direction du constructeur chinois Dongfeng, selon une enquête de Radio France.
Une production clandestine
Alors que Stellantis avait annoncé l'arrêt de la production à l'usine de Kalouga en raison des sanctions et des difficultés logistiques, des Citroën C5 sont désormais disponibles à la vente sur le site citroen.ru. Stellantis admet avoir "perdu le contrôle" de cette usine, où environ 125 000 voitures sont produites chaque année. Cette situation laisse entendre que le géant automobile ne serait pas au courant de cette reprise de la production, qualifiée de "piraterie industrielle".
Un assemblage russo-chinois
L'entreprise russe Automotive Technologies a annoncé en mars dernier
l'assemblage de modèles de Citroën C5 Aircross dans l'ancienne usine
Stellantis. Les voitures, assemblées à partir de kits de 1 700 pièces importés
en Russie par Dongfeng Motor, partenaire historique de Peugeot et Citroën en
Chine, seront disponibles chez les concessionnaires Citroën à partir de mai
2024. Cependant, il est indiqué que ces kits pourraient contenir des pièces
soumises aux sanctions occidentales contre la Russie, ce qui pose question
quant à leur légalité.
La réaction de Stellantis
Une source interne de Stellantis confirme que le groupe a demandé à Dongfeng
Motor de cesser l'exportation de ces pièces vers la Russie. Cette affaire
soulève des inquiétudes quant à d'autres entreprises pouvant être victimes de
programmes d'importations parallèles similaires, alors que la Russie fait face
à un isolement croissant après les sanctions internationales.