L'Europe se retrouve à la traîne dans la course mondiale à la réindustrialisation, selon le baromètre des investissements mondiaux réalisé par Trendeo. Entre juin 2022 et juin 2023, les investissements industriels ont augmenté de 5 % à l'échelle mondiale, atteignant 1 300 milliards de dollars. Cependant, l'Europe ne représente que 6,7 % de ces investissements, avec une part stable par rapport à l'année précédente.
Asie et États-Unis en tête
La majeure partie des investissements se dirige vers l'Asie, qui absorbe 54 % des montants investis. Les États-Unis représentent plus de 23,5 % du total des investissements mondiaux, montrant une augmentation de 4 % en un an. En revanche, l'Union européenne arrive loin derrière, avec seulement 6,7 % des montants engagés dans le monde. Malgré les discours sur la nécessité de renforcer la souveraineté industrielle européenne, la part de l'Europe dans les investissements industriels mondiaux reste inchangée.
En Asie, les investissements en Chine ralentissent, alors que la Corée du Sud devient la principale destination avec 258 milliards de dollars. L'Indonésie et le Mexique profitent également du déplacement des investissements loin de la Chine. Aux États-Unis, les droits de douane imposés par l'administration Trump ont incité les industriels à réintégrer leurs chaînes de valeur, stimulant les investissements.
L'Europe championne de la décarbonation
Malgré son retard dans les investissements industriels, l'Europe se distingue dans les efforts de décarbonation et la réduction des impacts environnementaux. La région est en tête pour les investissements de qualité dans ces domaines, même si la Chine montre également une hausse des projets liés à la décarbonation. Cependant, en Europe, ces investissements se concentrent principalement sur la décarbonation de l'industrie lourde, sans expansion significative des capacités.
Bien que l'Europe ait regagné légèrement du terrain entre
2016 et 2023, les défis persistent. Les entreprises européennes dirigent
seulement 35 % de leurs dépenses d'investissement vers l'Union européenne, et
les investissements étrangers ne compensent pas ces sorties. Ainsi, malgré une
capacité d'investissement similaire à celle des États-Unis, l'Europe n'a
bénéficié que de 700 milliards de dollars de projets industriels sur son sol,
comparé à 2 200 milliards pour les entreprises américaines.