Des mesures appropriées et d’urgence pour soutenir les projets solaires éoliens ou de biomasse menacés par la hausse des coûts de construction ont été présentées en fin de semaine par le gouvernement. Une mesure qui intervient dans un contexte de guerre en Ukraine. Ce sont en fait, des mesures très importantes et cruciales à un moment où la France est en passe de devoir vivre l’hiver prochain sans gaz russe. De telles mesures sont jugées règlementaires et attendent d’être complétées par une loi d’urgence plus étoffée susceptible d’offrir un saut qualitatif aux énergies renouvelables dans l’Hexagone au moment où la France traîne un grand retard dans ce domaine.
Les professionnels des énergies renouvelables, le 22 juin dernier donnaient un avertissement sérieux. Les acteurs de la filière exprimaient leurs inquiétudes que plusieurs projets solaires, éoliens, hydrauliques et de biogaz ne puissent être réalisés à cause de la flambée des prix des matières premières et la hausse des taux d’intérêt. Ainsi ont-ils requis le gouvernement d’adopter des mesures d’urgences avant la fin de l’été. Leurs signaux ont été heureusement bien reçus par les autorités. Le ministère de la transition énergétique, jeudi dernier a révélé une kyrielle de mesures afin de venir en aide à ce secteur vital pour la transition et la sécurité énergétique du pays.
Pendant une période de
dix-huit mois avant que le contrat de soutien public ne soit démarré, les
producteurs d’énergies renouvelables électriques auront la possibilité de
vendre leur électricité sur les marchés. Tout ceci pour leur donner la possibilité
de profiter des prix présentement très élevés sur le marché de l’électricité
(près de 500 euros le mégawattheure pour 2023), ce qui constitue un montant
supérieur au prix négocié lors des appels d’offres. Toutefois, le délai de
dix-huit mois accordé par le gouvernement demeure inferieur aux 24 mois espérés
par le syndicat des énergies renouvelables (SER).
Plus d’accessibilité aux coûts de construction
Pour que le prix de l’énergie
revendue reflète encore plus la hausse des couts d’investissement, l’exécutif
acceptera de l’indexer. Ceci pour permettre (au guichet ouvert), les futurs
projets de plus petites tailles de bénéficier d’un tarif d’achat d’électricité.
Une autre mesure
attendue par les professionnels du secteur, c’est que le gouvernement prévoit
aussi de geler la baisse déjà programmée des tarifs pour les installations
photovoltaïques sur les bâtiments pour l’année 2022 et de permettre à
l’ensemble des projets renouvelables ayant déjà gagné des appels d’offre
d’augmenter leur puissance jusqu’à +40% avant leur achèvement. Pour terminer
les installations de production de biométhane auront la possibilité d’avoir un
délai supplémentaire pour leur mise en service.
Les professionnels des
énergies renouvelables souffrent de la hausse du prix de l’acier également
utilisé dans les turbines hydrauliques, dans les bacs installés pour accueillir
les panneaux solaires ou encore dans les mâts des éoliennes.
Le gaz arme géopolitique non conventionnelle
La guerre en Ukraine provoque
de terribles tensions énergétiques entre les occidentaux et Moscou, ce dernier
se sert du gaz comme arme géopolitique et rogne considérablement sur ses
livraisons de gaz naturel. Elles sont souvent très aléatoires à défaut d’être
totalement coupées comme vers la Pologne, la Bulgarie ou la Lettonie depuis
samedi dernier. Évidemment dans ce contexte de très grande préoccupation pour
trouver des alternatives au gaz russe, les énergies renouvelables constituent
un très grand avantage.
La France aujourd’hui reconnait un retard visible sur ses objectifs nationaux. C’est d’ailleurs le seul parmi les 27 états membres à avoir raté l’objectif fixé par la directive européenne. Concernant l’éolien en mer, le gouvernement a retenu deux zones au large de l’Île d’Oléron afin d’implanter deux nouveaux parcs. Les deux parcs pourraient ainsi représenter une capacité d’environ 22 GW selon le ministère de la transition énergétique.