Mise en cause par les éleveurs cet été, la société Lactalis
est gérée par la famille Besnier depuis 1933.
Le géant mondial du lait est une PME familiale dont le siège
est en Mayenne. Son PDG, Emmanuel Besnier, 44 ans, est un patron
particulièrement discret. Un article publié par Ouest-France
explique que "sans contact avec la presse ni même les pouvoirs publics,
inconnu des salariés qui jurent ne "même pas connaître sa tête",
l'actuel PDG Emmanuel Besnier est "à la limite de la paranoïa",
estime L'Expansion: le magazine relate même qu'il assiste aux rencontres du
Stade Lavallois, le club de foot de la ville qu'il finance, "depuis sa
loge derrière des vitres fumées"." L'article donne par ailleurs les
chiffres clés de la société : "un
chiffre d'affaires de 16 milliards d'euros en 2013 et 200 sites industriels
dans 37 pays (70 pays selon une enquête de l'Expansion en mai 2015), traitant
une collecte globale de 14,6 milliards de litres de lait."
L'Express
cite, à propos du PDG :
"A la mort de son père, Michel Besnier, en 2000, il a pris le
pouvoir, et fermement", se souvient un ex-cadre qui a vécu la transition
et requiert l'anonymat. L'héritier n'a même pas 30 ans. Son grand frère,
Jean-Michel, surnommé "le bûcheron" (en référence à son exploitation
forestière en Normandie), ne voulait pas assurer la succession. Dans les mois qui
ont suivi son arrivée, le jeune président met à la retraite la vieille garde de
son père (Marcel Urion, Bernard Decker, Jacques Lefeuvre). "Il voulait
avoir les coudées franches, ne pas s'entendre dire: "Votre père aurait
fait cela"..." raconte Michel James, chargé de la communication du
groupe jusqu'à 2009. Et ajoute : "Michel Besnier était surnommé
"l'émir blanc". Le fils se taille un costume d'empereur laitier. En
onze ans, à coups de rachats d'usines en Pologne, en Egypte, en Inde ou en
Italie, il s'impose comme le n°1 mondial du secteur. Le père fuyait toute
exposition publique. Le fils érige la discrétion en obsession. Invisible dans
ses usines, il tient à distance les journalistes -comme bien d'autres avant,
notre demande d'interview est restée lettre morte. Il exècre les photographes.
Les agences de presse ne recensent que trois clichés de lui, dont le plus
récent, pris à son insu à la sortie d'une réunion en Croatie, date de 2007. Une
prouesse à l'ère des smartphones! Au Bistro de Paris, la bonne table de Laval,
il déjeune dans un salon à l'étage, à l'abri des regards. Dans la préfecture
comme ailleurs, il évite toute mondanité. Quand le Rotary Club l'élit
"Mayennais de l'année" en 2006, il envoie son directeur juridique,
Thierry Levantal, recueillir les honneurs."